Après le Xeon E5v3 sur base Haswell lancé en septembre 2014 avec 18 cœurs, Intel propose son remplaçant sur base Broadwell le Xeon E5v4 équipé de 4 à 22 coeurs. Gravé en 14 nm, ce dernier intègre un peu plus de 7 milliards de transistors. Chaque fois que le fondeur de Santa Clara commercialise une puces Xeon, les fabricants de serveurs ne perdent pas de temps pour présenter des produits bi-sockets exploitant les caractéristiques de ces processeurs.
Hewlett Packard Enterprise, Dell et Lenovo ont d’ores et déjà annoncé des serveurs équipés de ces puces basées sur l’architecture Broadwell. Par rapport à la génération précédente, Dell a ainsi mesuré un gain de 28% avec des applications SAP. Lenovo note une hausse maximale de 44% pour les performances processeur avec ses tests de référence qui reposent sur différentes applications. Précisons que ces puces peuvent équiper les serveurs de génération précédente après une simple mise à jour du firmware. Voilà pourquoi les annonces des fournisseurs n’ont pas tardé même si cette génération de processeurs pour serveurs ne supporte plus que la mémoire DDR4 qui est aujourd’hui tombée au prix de la DDR3, selon Stanislas Odinot, consultant technique de la division Entreprise chez Intel France.
Un Xeon E5v4 compatible avec les anciens serveurs
Intel a toutefois dû faire des compromis et sacrifier certaines innovations pour assurer la compatibilité de ces puces avec les serveurs actuels. Le fondeur n’a ainsi pas fait évoluer la partie réseau Ethernet (10 et 40 Gigabit), le stockage ou les entrées/sorties. Des technologies émergentes comme l’interconnexion optique maison OmniPath 100G pour relier une multitude de nœuds ne sera disponible qu’avec une carte add-on. Sur ses dernières puces, Intel a toutefois mis l’accent sur l’amélioration des performances sur les charges de travail avec notamment une évolution de l’algorithme Turbo Boost. Ce dernier est aujourd’hui capable de gérer plus finement les changements de fréquence avec les instructions vectorielles AVX2.
La partie virtualisation a également été étoffée afin de suivre plus finement l’activité des VM et notamment l’allocation de la bande passante mémoire. Une mise à jour des principaux hyperviseurs (Xen, KVM et ESXi) est toutefois nécessaire pour bénéficier de ces fonctionnalités. Les instructions TSX – transactionnelles – revues après le bug sur les puces Haswell apportent une meilleure gestion du parallélisme pour accélérer les traitements OLTP et d'autres charges de travail multithreadées qui pâtissent de goulots d'étranglement au niveau mémoire.
HP mise sur le NVDIMM pour se distinguer
Les serveurs de HPE, Dell et Lenovo annoncés à l’occasion de la sortie de la cette puce Intel cherchent à se distinguer sur un marché toujours très disputé. Les Proliant Gen9 de HPE proposent par exemple une « mémoire persistante » sur base NVDIMM, qui combine de la DRAM et de la flash sur une barrette pour concurrencer la solution de Diablo Technologies et de ses modules Dimm full flash de 4 To (association de DDR4 et de barrettes flash sur la carte mère pour être plus précis). L’idée est d’accélérer le fonctionnement des applications sur une architecture également capable de conserver les données en mémoire flash quand le serveur doit redémarrer.
L'architecture NVDIMM est supportée par les derniers Proliant Gen9 équipés de puces Xeon E5v4.
HPE pense que l’architecture NVDIMM pourrait bénéficier à des applications telles que les bases de données, où les traitements in-memory connaissent une croissance rapide. Le fournisseur indique que cette solution fournit 24 fois plus d’IOPS (entrées-sorties par seconde), et six fois plus de bande passante que les SSD exploitant l’interface NVMe sur des ports PCI-Express 3.0.
Refroidissement renforcé chez Dell
De son coté, Dell a peaufiné ses serveurs pour accueillir plus de cartes graphiques et augmenter les performances en calcul intensif. Le texan a également mis à jour le système de refroidissement de son serveur PowerEdge R73 pour accueillir les puces Xeon E5v4 dotées de 20 et 22 cœurs qui devraient dégager plus de chaleur. Enfin, Lenovo a rafraîchi ses machines double socket System x3650 M5, x3550 M5, Flex x240 M5 et NextScale nx360 M5 qui sont désormais près de 23% plus rapides pour les traitements Hadoop et jusqu'à 30% plus véloces pour le chiffrement des données. Les tarifs de ces serveurs n’ont pas encore été communiqués.
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