Hier, lors de la conférence Structure 2016, qui se tient du 8 au 9 novembre à San Francisco, Facebook a annoncé un commutateur modulaire pour datacenter, le plus puissant jamais conçu par le réseau social. Sur le même événement, AT&T a de son côté présenté son énorme migration depuis des serveurs dédiés vers une architecture software defined. Quand le même matériel peut servir à des choses différentes sur le réseau, chacun a plus de liberté pour faire ce qui est nécessaire. C’est vrai pour Facebook, qui a construit ses propres commutateurs et sa propre pile logicielle que l’on trouve dans son nouveau commutateur Backpack. C’est aussi vrai pour AT&T, qui fait savoir que les entreprises peuvent désormais commander et activer ses services en 90 secondes au lieu de 90 jours. L'agilité est également un argument commercial clé pour les fournisseurs de cloud comme Google : le géant de la recherche espère que d’ici quelques années, ses clients n’auront absolument plus à se soucier du hardware.
Le commutateur Backpack de Facebook est un switch modulaire 100 Gb/s de seconde génération. Il est composé de 12 commutateurs, offrant chacun la puissance d'un commutateur Wedge 100. Quand le déploiement du Backpack sera finalisé dans les datacenters du réseau social, toute l’infrastructure de Facebook offrira un débit de 100 Gb/s contre 40 Gb/s précédemment. « Des applications émergentes comme la vidéo en direct et la réalité virtuelle profiteront de cette vitesse supplémentaire », a déclaré Jay Parikh, responsable de l'ingénierie et de l'infrastructure de Facebook. Comme les autres commutateurs de Facebook, le Backpack tourne avec le système d'exploitation maison FBOSS. Il a aussi tiré profit des leçons apprises par Facebook lors de la création du 6-Pack, le premier commutateur modulaire open-hardware de l'entreprise. Le contrôle et la gestion des données sont réalisés de façon distincte par le commutateur Backpack, ce qui permet de répartir la charge de travail dans le commutateur et de proposer différents facteurs de forme avec le switch. La possibilité pour Facebook d’utiliser sa propre pile logicielle lui a permis de passer en quelques mois de la conception à la mise en production et de tester, entre autres choses, de nouveaux protocoles réseau.
Facebook teste ses designs via des partenaires
Mais comme AT&T, pour que sa conception du réseau devienne réalité, Facebook dépend d'un écosystème de partenaires. « La plupart du temps, le réseau social teste ses projets innovants en interne avec de petites équipes, mais il fait appel à des partenaires plus conséquents, fabricants et éditeurs de logiciels notamment, pour mettre en œuvre et tester ses designs », a précisé M. Parikh. Ensuite, pour atteindre une communauté encore plus grande, Facebook livre le produit de ses efforts en open source. Le réseau social a déjà soumis le design Backpack à l’Open Compute Project (OCP) dont Facebook est le fondateur. C’est par le biais de l’OCP que le réseau social avait pu mettre à la disposition des entreprises et des opérateurs réseaux ses designs de commutateurs 6-Pack et autres. Le modèle a permis à d'autres entreprises d’adopter certaines pratiques réseaux de Facebook, même si l’échelle à laquelle une entreprise moyenne peut reproduire ces pratiques est plus limitée.
Facebook a adopté la même politique pour son Telecom Infra Project. Le réseau social ne compte pas commercialiser lui-même son drone Aquila ni sa technologie sans fil à haute vitesse Terragraph. « Nous n’avons pas l’ambition de devenir nous-mêmes opérateur », a déclaré Jay Parikh. Comme les autres projets, Telecom Infra a pour but de motiver d’autres acteurs. « Nous voulons montrer à la communauté et au monde qu'il existe des approches novatrices pour résoudre ces défis et qu’il est possible d’offrir aux utilisateurs des modes de connexions plus rapides que les solutions traditionnelles », a-t-il déclaré.
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