Souvent mis en avant pour ses bénéfices (élasticité, agilité,…), le cloud peut être aussi un gouffre financier. Au point d’arrêter les frais, comme l’a fait Basecamp, éditeur d’une solution de gestion de projet en octobre dernier. A l’époque, la société avait mis en avant les coûts exorbitants du cloud pour justifier sa sortie. Aujourd’hui, elle donne plus de détails sur son coût réel du cloud.
Dans un article, Fernando Alvarez, ingénieur en exploitation et fiabilité de sites (SRE) chez Basecamp, revient sur les factures AWS. En préambule, il liste les différentes applications exécutées en toute ou partie dans le cloud : les principales sont Basecamp et HEY, mais la société maintient aussi des applications comme Basecamp Classic, Basecamp 2, Highrise, Backpack, Campfire, Writeboard, et même Ta-da List.
Plus de 900 000 dollars sur S3
La facture globale s’établie à 3,2 M$ en 2022 soit près de 267 000 $ par mois. Une grande partie de ces dépenses (près de 760 000 $) est consacrée au compute, sous la forme de services EC2 et EKS d’AWS. Sur la partie stockage objet avec S3, la facture s’envole avec plus de 900 000 $ en 2022 pour 8 Po de données. Le responsable souligne que « la configuration utilise une stratégie de réplication sur deux régions, ce qui permet de résister à la disparition d'une région AWS entière, y compris toutes les zones de disponibilité ». Il faut ajouter à ce montant des coûts pour les services de disponibilité comme Cloud Front (CDN) à hauteur de 66 000 $. Enfin, Fernando Alvarez précise à toutes fins utiles qu’ « il s'agit d'un budget hautement optimisé »
Face à cette énorme facture, Basecamp a décidé de la réduire considérablement en transférant un grand nombre de services et de dépendances du cloud vers son propre matériel, basé sur Dell et un hébergement chez Deft. Le responsable SRE et Ops se veut philosophe, « Ce n'est pas bon marché non plus à notre échelle, mais c'est beaucoup, beaucoup moins que ce que nous dépensons sur le cloud ». Aucun chiffre n’a été donné sur les économies escomptées, mais l’entreprise a pris date à la fin de l’année pour faire un rapport d’étape sur ce rapatriement du cloud.
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