Dépassés par l’engouement fulgurant de Deepseek, plusieurs pays dont les Etats-Unis, mais aussi l’Italie ont décidé de réagir. Pour l’administration Trump, la start-up chinoise allait faire l’objet d’un examen de la part du conseil de sécurité pour voir l’implication du modèle d’IA dans la sécurité nationale. Il y a quelques jours, Donald Trump avait indiqué que cette percée de DeepSeek était « un signal d’alarme pour l’industrie américaine ». L’arrivée d’un modèle aussi performant à des coûts plus bas que ses concurrents a provoqué une baisse des actions de plusieurs sociétés américaines notamment Nvidia.
Les inquiétudes du gouvernement américain sont étayées par des suspicions d’utilisation des données de sociétés américaines, en particulier OpenAI pour entraîner le modèle de fondation de Deepseek. Dans un entretien à Fox News, David Sacks, conseiller en IA et en cryptomonnaie à la Maison Blanche, évoque le fait que Deepseek « a distillé des modèles d’OpenAI. » Ce terme de distillation consiste à prendre un LLM et à le décliner en de plus petits modèles souvent plus performants. De son côté, Microsoft et OpenAI ont selon Bloomberg lancé une enquête pour savoir si les données issues de la technologie d'OpenAI ont été obtenues de manière non autorisée par un groupe lié à Deepseek.
L’Italie soumet Deepseek à la question du RGPD
Si les Etats-Unis axent leur contre-offensive sur l’axe de la sécurité nationale et du plagiat, l’Italie préfère l’angle juridique et en particulier du RGPD. La Cnil transalpine vient en effet d’envoyer une lettre à la société chinoise à la suite d’une plainte d’une association de consommateurs européens. Dans sa missive, le Garante per la protezione dei dati personali demande des précisions sur quelles sont les données personnelles collectées, à partir de quelles sources, à quelles fins, quelle est la base juridique du traitement, et si elles sont stockées sur des serveurs situés en Chine.
Le régulateur a également demandé aux entreprises quel type d'informations est utilisé pour former le système d'IA et si les données personnelles sont collectées par le biais d'activités de web scraping. Par ailleurs, il réclame des éclairages sur l’information des utilisateurs abonnés ou non du chatbot du traitement de leurs données. L’initiative de la Cnil italienne n’est pas sans rappelée celle déjà menée au début de l’année 2023 après le succès fulgurant de ChatGPT. Si Deepseek a 20 jours pour répondre, la société chinoise a décidé de bloquer son application sur les boutiques en ligne d’Apple et de Google en Italie.
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