« L’installation s’est faite discrètement cet été et le système quantique d’IQM est opérationnel depuis une semaine », rapporte Cédric Bourrasset, directeur mondial des activités HPC-IA et informatique quantique chez Eviden. Le choix de la filiale d’Atos s’est porté sur la machine IQM Spark dotée de 5 qubits basés sur la technologie des supraconducteurs. Ce calculateur tout-en-un est proposé aux laboratoires de recherche et les universités pour se former sur l’informatique quantique.
Un système 5 qubits optimisé pour éprouver Qaptiva
Et c’est bien ce volet exploratoire qui guide les équipes d’Eviden. « Avec 5 qubits, cela nous permet de tester la robustesse des algorithmes et d’optimiser les réductions d’erreurs », souligne Cyril Allouche, responsable de la R&D sur l’informatique quantique chez Eviden. En l’espèce, il souhaite éprouver la plateforme de développement Qaptiva lancée en mai 2023 par Eviden. Ce middleware se veut agnostique sur le type de solutions quantiques (semi-conducteur, supraconducteurs, photonique, calcul analogique) où chacune à ses particularités. « Le photonique a par exemple ses propres portes », souligne Cyril Allouche. Qaptiva regroupe un ensemble de technologies et de ressources (bibliothèques, connecteurs, émulateurs et compilateurs) servant à la programmation quantique.
Avec cet équipement, Eviden et IQM vont travailler avec des clients sur différents sujets, « la supply chain dans le domaine de l’automobile ou l’aéronautique », glisse Cédric Bourrasset. L’objectif pour lui est « de déterminer exactement quel est le problème à résoudre et s’il est éligible au quantique. Puis de développer et formuler en algorithme avec Qaptiva. Et enfin le simuler ». Un processus qui peut prendre entre 4 et 6 mois selon les projets observe le dirigeant.
Travailler sur la fédération des infrastructures quantiques
Pourquoi le choix d’IQM ? « La société a été notre premier partenaire à travailler sur le quantique », souligne Cédric Boussaret. Il pointe aussi le fait que le finlandais - qui fabrique ses propres puces quantiques - a participé dans le programme d’accélération de start-up Atos Scaler et a annoncé en mai dernier sa volonté de créer une ligne de production de puces quantiques à Grenoble en 2027. Quant au choix d’Angers, le dirigeant rappelle que « le site d’Angers est historiquement celui de Bull dédié au HPC là où les serveurs Bull Sequana sont assemblés ».
Il ajoute, « avec l’arrivée d’IQM, nous allons travailler sur la fédération d’infrastructures quantiques. Cela signifie que pour certains workload, il sera possible de commencer à se servir d’un système quantique et de basculer sur un autre pour du débordement, par exemple sur Quandela, disponible en mode cloud ». Pour cela, les équipes d’Eviden vont s’appuyer sur l’expertise acquise dans le HPC cloud avec le rachat de la société Nimbix en 2021.
Un volet formation des ingénieurs HPC
Cette passerelle entre le HPC et le quantique s’étend aussi dans le domaine de la formation. « Le partenariat va être l’occasion de faire monter en compétence des ingénieurs HPC sur le quantique », indique Cédric Boussaret. Par ailleurs, il n’oublie pas d’évoquer le renforcement des compétences sur la plateforme Qaptiva et ceux des consultants auprès des clients pour trouver des cas d’usage éligible au quantique.
Commentaire