L'éditeur français Eptica développe depuis dix ans des solutions d'interactions avec les clients qui s'appuient sur une base de connaissances auto-apprenante. La société a gagné 50 clients en 2010, dont Go voyage, Toy'R'Us ou Air Asia, ce qui porte à 330 ses références au niveau mondial (34% de son chiffre d'affaires se fait à l'international). Pour prendre en compte les médias sociaux, Eptica vient d'ajouter deux modules à une offre qui couvrait jusque-là le traitement des e-mails entrants, du web, du chat, des SMS et du courrier, ainsi que l'utilisation de la base de connaissances par des téléconseillers ou en self-service par les clients (80% des projets gagnés en 2010 ont porté sur la gestion des emails entrants couplée à la solution Self Service).
Le premier des deux modules fraîchement livrés, Eptica Social Media Observer, doit aider l'entreprise à récupérer les commentaires, positifs ou négatifs, qui sont diffusés sur sa marque au sein de sites communautaires tels que Facebook, sur des blogs, ou via des fils de microblogging comme Twitter. Le logiciel circule sur les médias sociaux à la recherche de noms de produits et de mots-clés qui, assemblés, forment des concepts. Eptica précise que ce module n'a pas vocation à se substituer aux outils d'e-réputation. « Il sert à collecter les informations intéressantes pour l'image de l'entreprise afin de les router vers les personnes qui pourront les traiter ». Il pourra s'agir des services client ou marketing, d'un community manager, d'experts produits, etc.
Le deuxième module, Eptica Facebook Interaction Portal, permet d'ouvrir un espace pour les questions des clients sur la page Facebook que l'entreprise aura créée. Le traitement de ces demandes viendra ainsi s'intégrer au processus mis en place pour gérer les autres canaux (téléphone, web, email...).
Eptica Facebook Interaction Portal (cliquer pour agrandir l'image)
Le workflow route vers le bon interlocuteur
Outre la base de connaissances centrale qui utilise un moteur de recherche sémantique multilingue, le socle technologique de la suite Eptica Enterprise exploite un moteur de workflow, qui vient d'évoluer dans une version 8.0. C'est lui qui dirige les informations récupérées sur l'un des canaux, y compris, désormais, les réseaux sociaux, vers les bons interlocuteurs, c'est-à-dire vers les personnes ou les services que l'entreprise juge compétents pour répondre, suivant le type de questions.
Lorsque le client utilise les fonctions de self-service mises à sa disposition, il explore seul la base de connaissances à l'aide de questions saisies en langage naturel. Cette base est constamment enrichie par les réponses validées issues des différentes interactions. L'entreprise qui démarre un projet peut commencer à la constituer avec une vingtaine de questions/réponses, sorte de FAQ sur les sujets les plus fréquemment abordés. Si une réponse ne figure pas dans la base, la demande est routée, par workflow, vers un responsable ou un expert. L'explication qu'il fournira pourra ensuite être versée à la base.
Les principaux concurrents sont américains
Eptica a été fondé en 2001 par Olivier Njamfa (photo ci-dessous), son PDG, et Thierry Gandilhon, son directeur technique. En 2010, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 5,3 millions d'euros, en progression de 26% par rapport à 2009 (Résultat net : 12%). Les applications livrées en SaaS (software as a service) représentent aujourd'hui 60% de ce revenu. Ce mode d'utilisation des logiciels est proposé depuis 2005 par l'éditeur qui travaille avec plusieurs partenaires hébergeurs (OVH, Ornis, Claranet...), en fonction du niveau de services requis par ses clients.
Les deux dirigeants insistent sur leur volonté de développer des produits qui répondent aux besoins qu'ils ont détectés chez leurs utilisateurs. C'est le cas des deux modules s'appliquant aux médias sociaux. Eptica évolue sur un marché où, en dehors d'Akio, en France, ses principaux concurrents sont américains (eGain, RightNow, ATG, Kana...). « Dans notre domaine, nous sommes l'éditeur qui vend le plus en Europe », souligne Olivier Njamfa qui avait prévu dès l'origine d'attaquer l'international et n'ignorait rien de la virulence des acteurs anglo-saxons. « Nous avons fait un produit nativement multilingue », explique de son côté Thierry Gandhilon.
Olivier Njamfa, co-fondateur et "CEO" d'Eptica
La récente entrée de l'éditeur français dans le Magic Quadrant « Web Customer Service » du Gartner lui donne un crédit supplémentaire pour remporter des affaires face à ses gros concurrents sur leur terrain (26% de son chiffre d'affaires s'est fait au Royaume-Uni en 2010), ou avec des prospects implantés de façon globale. Dans un an, l'éditeur prévoit d'ouvrir une filiale en Asie. En revanche, il ne projette pas de s'installer aux Etats-Unis (il est présent au Canada).
Le volume d'emails entrants baisse rapidement
En France, l'éditeur compte de grands clients dans la banque (Société générale, Crédit du Nord, Crédit Agricole), l'Assurance, le Secteur public, la distribution, la presse et les prestataires de centres de contacts (*). « Les dix premiers outsourcers français utilisent Eptica », fait remarquer Olivier Njamfa. Il met aussi en avant le retour sur investissement rapide de la combinaison « gestion des e-mails entrants/Self-Service », en évoquant Mister Good Deal et Castorama. Le premier a enregistré -25% sur les courriels reçus au bout de dix jours d'utilisation des logiciels, le second les a vu baisser de 40% dès leur mise en place, affirme Olivier Njamfa en assurant que la solution « s'installe de façon douce dans le système d'information, sans tout perturber ». Par ailleurs, il ne juge pas concurrentes les technologies d'agents virtuels qui apparaissent sur certains sites web : « Sur le site de la Fnac, on trouve à la fois un agent virtuel et nos logiciels », fait-il remarquer. Au passage, il revient sur la vision d'Eptica en insistant : « nous ne nous limitons pas au centre de contacts ; nous allons chercher dans toute l'entreprise les interlocuteurs qui peuvent répondre aux questions des clients. » Parmi ces derniers, une grande banque a ainsi déroulé la solution sur 20 000 utilisateurs « prêts à répondre ». Lorsqu'un client envoie un email à cette banque, le message arrive aussi dans la boîte de son conseiller personnel.
Si le module Contact Assistant permet de relier des téléconseillers à la base de connaissances auto-apprenante, en revanche, Eptica n'a pas choisi d'étendre son offre vers la gestion de la téléphonie, contrairement à son concurrent français Akio qui a récemment racheté App-line. Sur 2011, la société dirigée par Olivier Njamfa table sur une croissance à deux chiffres.
(*) Parmi les récentes signatures figurent aussi Viadeo, Eurosport, le Futuroscope, Upsa, Le Figaro, Virgin Holidays et, en Angleterre, Dixon.
Eptica scrute les médias sociaux pour répondre aux clients
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Outre le suivi des contacts clients arrivant par les canaux classiques (mail, web, téléphone), Eptica aide à prêter l'oreille aux commentaires transitant par les réseaux sociaux.
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