L’impression 3D s’impose aujourd’hui comme une solution viable dans la production de séries limitées avec des acteurs comme Formlabs, HP ou encore Stratasys/Makerbot. Plus près de nous, le français Sculpteo, spécialisé dans les services d'impression 3D à la demande, cherche désormais à aller vers un marché plus large, englobant des entreprises travaillant dans tous les domaines. Clément Moreau, DG de Sculpteo depuis sa création en 2009, a une vision très précise du marché et de son développement dans les années à venir. « Aujourd’hui, 50% des entreprises utilisatrices de l’impression 3D travaillent sur des produits finals et la part des pièces finales dans la fabrication tend à se stabiliser », explique le co-fondateur de l'entreprise.
Employant une cinquantaine d'empoyées, Sculpteo racheté en 2019 par le groupe chimique allemand BASF, a aujourd’hui 12 ans et s’impose comme le leader français de l’impression 3D à la demande face à l'américain Shapeways. En France, cette technologie de fabrication adaptative a trouvé sa place dans des secteurs comme le cosmétique, l’automobile, l’ameublement ou encore le luxe. avec une plus grande diversité, que ce soit dans les matériaux utilisés ou dans les domaines qui intègrent cette technologie. Clément Moreau rend compte d’une grande avancée : « L’impression 3D existe bel et bien dans les mentalités, ce qui n’était pas le cas quelques années en arrière. Aujourd’hui les ingénieurs connaissent tous cette technologie et cherchent désormais ce que l’on peut créer avec ».
Le grand boom pour le marché de l’impression 3D
L’étude annuelle « State of 3D Printing » publiée par Sculpteo montre qu’aujourd’hui le marché mondial est en plein changement. La technologie résiste au temps, elle ne résulte pas d’un effet de mode ou d’une bulle. « Les budgets pour l’impression 3D n’ont pas été coupés ces derniers mois, au contraire. Au contraire, les attentes ont bondi surtout dans l’industrie, à l’exemple de l’outillage », précise Clément Moreau. La crise a permis à l’entreprise de toucher d’autres secteurs comme celui du médical, ajoute-t-il, où il a fallu « conceptualiser de nouveaux produits, des distributeurs de gels hydroalcooliques, fabriquer des équipements de protection ou encore des pièces d’appareils médicaux ». Ce bond en avant dans la gestion de la crise sanitaire a mis en lumière une évidence, « un produit pouvait être commandé le lundi et être envoyé le vendredi ».
Cet ingénieur est toutefois très lucide sur cette solution technologie, « il est impossible de produire des millions de pièces mais pouvoir faire 50 000 pièces de la même référence est intéressant lorsque l’on travaille avec des marques de luxe comme Hermès » . Cette fabrication limitée a bien sûr des inconvénients mais elle « permet une forme d’immédiateté des pièces » et cette agilité compense la lenteur du procédé. La multiplication des matériaux utilisés et l’augmentation de la qualité de chacun a également permis de diviser drastiquement le prix des objets. « Sur de grandes séries, nous avons divisé par dix les prix », précise le dirigeant. L’étude rapporte également l’intérêt de cette technologie à long terme, « En 2021, 61% des utilisateurs envisagent d’investir davantage dans l’impression 3D et 70% des entreprises souhaitent intégrer de nouveaux procédés et matériaux ».
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