L’ombre d’un tour de vis anti-trust plane sur Google, Apple, Facebook et Amazon. Les fameux GAFA ont été mis sur le gril au cours d’une enquête de la sous-commission antitrust du Congrès américain. Pendant 16 mois, celle-ci a enquêté sur les pratiques concurrentielles des géants de la tech, pour au final produire un rapport de près de 450 pages. Le résultat est sans appel, les GAFA sont en situation de monopole et ont abusé de cette position. « Les entreprises qui étaient autrefois des start-ups combatives, refusant le statu quo, sont devenues des monopoles comme à l’époque des barons du pétrole et des magnats du chemin de fer », souligne le rapport.
Il ajoute, « ces sociétés ont trop de pouvoir et celui-ci doit être limité et soumis à une surveillance appropriée. Notre économie et notre démocratie sont en jeu ». La sous-commission propose donc plusieurs remèdes, notamment le démantèlement des GAFA. Par ailleurs, elle suggère que la législation antitrust soit revue pour que les entreprises ne puissent plus devenir aussi grandes et puissantes. Enfin, pour contrôler les entreprises, la sous-commission estime que la FTC (Federal Trade Commission) et la division antitrust du ministère de la justice se voient allouer des budgets plus importants. En pleine période électorale, ces recommandations ne sont pas partagées par l’ensemble de la classe politique. De nombreux élus républicains ont jugé les remèdes trop sévères.
Les GAFA à la loupe des pratiques anticoncurrentielles
Mais que reproche-t-on dans le détail aux différentes sociétés ? Amazon est accusé de dominer le marché du e-commerce et de recueillir des données des consommateurs pour renforcer sa position. Une analyse qui n'est pas partagée par le principal intéressé qui l’a fait savoir dans un blog. « Des interventions malavisées sur la liberté de commercer tueraient des petits commerçants indépendants et puniraient les consommateurs avec une augmentation des prix et une réduction de leur choix ». La firme glisse aussi que « le démantèlement d’Amazon mettrait en danger les emplois de 2,3 millions de vendeurs ». De son côté, Google est accusé de monopoliser le marché de la recherche en ligne. 81% des recherches sur les PC et 94% sur les terminaux mobiles passent par Google. Il agit comme « un gardien », selon le rapport, c’est-à-dire comme un passage obligé pour toute recherche. La firme de Mountain View ne souscrit pas à cette analyse de marché et aux remèdes listés. « L'objectif de la loi antitrust est de protéger les consommateurs et non d'aider les concurrents », a déclaré Google. « Nous ne sommes pas d'accord avec le rapport d'aujourd'hui, qui présente des allégations dépassées et inexactes de la part de rivaux commerciaux concernant Search et d'autres services ».
Apple est pointé du doigt sur le contrôle des applications installées sur les terminaux iOS et le fait de favoriser ses propres applications par rapport aux applications tierces (avec une rétrocession de 30% des droits). Le rapport s’est penché également sur des soupçons de favoritisme sur les applications Apple dans les résultats de recherche. On s’en doute, la firme de Cupertino n’a pas apprécié l’analyse de la sous-commission et prévoit de créer son propre rapport pour réfuter les différentes allégations. Enfin, terminons sur Facebook, le rapport souligne que la domination de l’entreprise dans le domaine des médias sociaux est « fortement ancré ». La firme de Mark Zuckerberg est accusée pêle-mêle de centraliser les données personnelles pour pouvoir les exploiter et dominer le marché de la publicité en ligne ou de racheter des sociétés concurrentes pour les tuer ensuite. Elle n’a pas réagi à ses allégations.
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