L’inflation touche aussi les éditeurs de logiciels et singulièrement SAP, poids lourd mondial des applications de gestion d’entreprise. Pour y faire face, le fournisseur allemand va « ajuster » ses coûts de support à partir du 1er janvier 2023. « L'environnement macroéconomique actuel est soumis à des taux d'inflation élevés qui sont reflétés par les indices de prix régionaux », expose l’éditeur européen dans un communiqué transmis à la rédaction de LMI par sa filiale française. « SAP n'est pas épargné par cette augmentation qui a un impact direct sur ses offres, en raison de la hausse des coûts de l'énergie, de la main-d'œuvre et des services tiers ».
Dans ce contexte, l’éditeur a donc décidé d'ajuster les montants des redevances de maintenance logicielle « selon l'indice local applicable (IPC) » pour les contrats existants : SAP Standard Support, SAP Enterprise Support et SAP Product Support for Large Enterprises, explique-t-il. Concrètement, les redevances seront ajustées « d'un maximum de 3,3 % (ou le taux local de l'IPC, s'il est inférieur), à compter du 1er janvier 2023. Pour la France, le taux appliqué sera donc au maximum de 2,12% », indique SAP dans son communiqué. Cet ajustement s’appliquera sur le montant des redevances à payer (*). Le fournisseur souligne qu’il n’avait pas révisé ses redevances en près de dix ans, « y compris pendant la période de pandémie en 2021 et 2022 ».
L'USF aurait aimé une information plus locale
Au sein du SUGEN (SAP user group executive network), réseau qui réunit 23 communautés de groupes utilisateurs de SAP sur 6 continents, on suit évidemment de près ce dossier. Six pays sont au-dessous de l’indice de 3,3%, l’Allemagne, l’Autriche, la Chine, la France, le Japon et la Suisse, nous a indiqué Gianmaria Perancin, président du SUGEN, qui préside également l’USF, association des utilisateurs SAP francophones. M.Perancin regrette que les clients français aient reçu « une lettre circulaire très standard », sans doute traduite du communiqué en anglais, informant de l’application du taux maximum de 3,3% sauf en cas d’indice local applicable inférieur. Il aurait préféré que SAP prenne le temps de personnaliser la communication pour les six pays concernés par un IPC plus bas, dont la France. Le président de l’USF nous a indiqué qu’il avait déjà fait remonter ces éléments d’analyse à SAP en manifestant son mécontentement et en demandant à l’éditeur comment il prévoyait de « corriger le tir ».
Gianmaria Perancin soulève par ailleurs la question des contrats groupes signés par certaines entreprises. Quel taux sera appliqué aux filiales d’un client français qui sont situées dans un pays concerné par les 3,3% ? « Si la maintenance globale du contrat est payée par la France, nous comprenons que ce sont les clauses contractuelles qui s’appliquent, elles ne paieront que 2,12% de plus ». Cela risque d'être différent si chaque filiale paie directement sa part à SAP ou dans les cas de figures où le paiement passe par un pays étranger soumis à l'augmentation de 3,3% (par exemple les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne), évoque M. Perancin.
L’USF tiendra sa Convention annuelle à Lyon les 5 et 6 octobre prochains. L’ajustement des redevances mis en place par SAP sur son support logiciel devrait être commenté lors du point presse habituel. Olivier Nollent, nommé en juillet au poste de managing director de SAP France, y est attendu.
(*) Les 2,12% sont calculés sur le montant des redevances support des clients, ils ne s'additionnent pas aux 22% du taux de maintenance annuel.
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