Comme prévu - mais avec quelques dizaines de minutes de retard - le président de la République française fraichement élu, Emmanuel Macron, a fait son apparition en fin de journée jeudi sur le salon Viva Technology 2017. « Je veux vous dire à quel point je suis fier de vous. Je vous lance le défi de devenir le nouveau CES », a lancé M. Macron à l'attention des entrepreneurs, start-uppers ainsi qu'aux hommes et femmes de bonne volonté réunis ensemble pour faire réussir la France. « Il se passe aujourd'hui quelque chose, il y a ce que l'on appelle un momentum, partout dans le pays des gens qui veulent faire, inventer, innover ». Portant le message d'une France qui gagne et de « l'hyper innovation », Emmanuel Macron n'est pas venu les mains vides à Viva Technology 2017 mais a fait état de plusieurs mesures, plus ou moins déjà connues, mais qui ont toutes pour point commun de « créer un contexte plus favorable aux entrepreneurs pour réussir plus vite et plus fort à l'échelle du continent et à l'échelle mondiale ».
Alertant sur le fait que « les réformes demandent des efforts », Emmanuel Macron va lancer dès cet été un alinéa mettant dans le droit français le droit à l'erreur. « L'administration ne doit plus contrôler pour sanctionner mais corriger pour aider à réussir », sans toutefois donner davantage de précision. Si les entrepreneurs français vont avoir maintenant le droit à l'erreur, ceux qui viennent de l'étranger vont pouvoir venir en France plus facilement pour entreprendre. « Le French Tech visa est lancé, valable 4 ans et simplifie les procédures administratives pour les talents désireux de travailler chez nous » a annoncé le président, salué par une salve d'applaudissements. « La France est un pays d'entrepreneurs et de start-ups, je veux que ça devienne un pays de licornes et des géants de demain. On doit sortir de la fascination française small is beautiful ».
Au premier rang lors de l'allocution d'Emmanuel Macron, quelques têtes connues dont celles de Maurice Levy (président de conseil de surveillance de Publicis), Bernard Arnault (président de LVMH) ou encore Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur) et Mounir Mahjoubi (secrétaire d'Etat au Numérique). crédit : D.F.
Parmi les mesures clés annoncées à l'occasion de l'intervention présidentielle à Viva Technology 2017, on retiendra celle de l'annonce d'un fonds de soutien à l'innovation de 10 milliards d'euros auquel Bpifrance est associé. « La BPI va continuer son rôle, je veux la saluer mais il faut aller plus loin pour donner de la visibilité sur le financement de l'innovation en France ». Pour la faciliter, Emmannuel Macron est aussi revenu sur une des mesures fiscales clés de son programme, à savoir la mise en oeuvre d'un prélèvement forfaitaire obligatoire de 30% unique ne taxant plus l'impôt sur la fortune et facilitant le réinvestissement dans les start-ups et l'innovation. « En France, quand un entrepreneur commence à réussir on le jalouse et on le stigmatise, et généralement on le fiscalise. C'est terminé, un entrepreneur qui s'enrichit commence à réussir, embauche et tire d'autres entrepreneurs ». Et le président d'enfoncer le clou et de conclure en anglais : « Ce que nous voulons c'est l'entrepreunariat des lumières [...] Ce que nous devons faire c'est changer en profondeur notre modèle, une nation qui pense et bouge comme une start-up, en France toutes les innovations sont possibles green, food tech, nouvelles mobilités à inventer et à développer ».
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