Eileen Naughton, vice president People Operations de Google, quittera son poste dans les mois à venir pour une autre fonction, selon le magazine Fortune. Le géant n’a pas donné de raison spécifique à son changement de rôle, si ce n'est qu'elle souhaiterait se rapprocher de sa famille, et ne lui a pas encore trouvé de remplaçant. Arrivée dans l’entreprise depuis 2006 après une carrière au magazine Time, Eileen Naughton paye sans aucun doute les remous internes récents subis par le géant californien. Depuis son arrivée au poste de DRH en 2016, Alphabet (la société mère de Google) est passée d’un peu plus de 70 000 employés à près de 120 000 aujourd’hui. Et depuis plusieurs mois, l’image d’employeur modèle du Californien offrant d’excellents salaires, du temps de travail pour se consacrer à des projets personnels, des cantines gratuites, des babyfoots…. a été plus qu’écornée. Et la grogne vient de l’intérieur.
Des plaintes pour harcèlement sexuel mal gérées
Fin 2018, plusieurs milliers de Googlers avaient débrayé et manifesté dans le monde entier pour dénoncer la façon dont étaient gérées les accusations de harcèlement sexuel. Les protestataires avaient appris peu de temps avant qu’Andy Rubin, patron d’Android, parmi les responsables soupçonnés, avait reçu une indemnisation de 90 millions de dollars pour partir. Début 2019, le conseil d'administration d'Alphabet, la maison mère de Google, a mis en place un comité chargé d’évaluer l’ensemble des situations identifiées.
Protestations en cascade contre certains contrats
Les équipes d’Alphabet se mobilisent aussi de plus en plus lorsqu’un contrat ne respecte pas, selon eux, les valeurs de l’entreprise : le fameux slogan « Don’t be evil » (devenu « Do the right thing »). Elles ont été vent debout en 2018 contre la signature d’un contrat sur un projet d’intelligence artificielle avec le Ministère de la Défense américain, au point que Google n’a pas renouvelé son contrat avec ce dernier. Les employés se sont élevés contre le développement d’une version du moteur recherche adaptée à la censure chinoise ou un possible contrat avec les services d’immigration américains. La tension serait élevée entre le géant et une partie de ses équipes, puisqu’il aurait même sanctionné certains contestataires.
Selon Fortune, Eileen Naughton avait mis en place des mesures facilitant la déclaration de conduites inappropriées auprès des RH, dont la possibilité de venir avec un collègue. Elle a également mis en place un minimum salarial pour les travailleurs intérimaires.
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