« Injuste », « indécent », « disproportionné », voilà les termes employés par eBay pour qualifier le montant de la condamnation prononcée hier par le tribunal de commerce de Paris. La justice a infligé une sanction de 38,83 M€ au site de vente aux enchères pour contrefaçon - ce qui correspond à environ 2% du bénéfice net réalisé par le groupe de luxe en 2007. Pour Alexandre Menais, directeur d'eBay Europe en charge des relations avec les marques et les fabricants, cette somme « reflète davantage le prestige de LVMH que les dommages réellement subis par le groupe ». Pire encore selon lui, ce jugement est « liberticide » et n'apporte rien à la problématique de la contrefaçon. Il constitue uniquement un prétexte pour « s'attaquer à un nouveau modèle de consommation qui dérange, parce qu'il est plébiscité par 12 millions d'internautes français ». Deux millions d'objets litigieux retirés du site eBay en 2007 Alexandre Menais déplore par ailleurs que les faits reprochés à eBay datent de 2006, alors que le site a déployé des outils de surveillance au cours de ces deux dernières années : suppression des enchères de courte durée (prisées par les contrefacteurs, car plus difficiles à déceler), vérification accrue des comptes bancaires, permis de signaler une suspicion de contrefaçon par n'importe quel internaute...