L’écosystème autour de Docker grossit à vue d’œil, réunissant maintenant près de 500 partenaires. Sur la conférence DockerCon 2016, tandis que l’éditeur spécialisé sur les containers présentait ses fonctionnalités d’orchestration directement intégrées à son moteur, plusieurs fournisseurs gravitant autour de la technologie Open Container Project ont fait également fait des annonces. Nos confrères de Computerworld se sont arrêtés sur cinq d’entre eux : Sysdig, Datadog, AppFormix, Splunk et Weaveworks.
Créée en 2013 par Loris Degionanni, la start-up Sysdig a déjà levé 28 M$ en trois tours de table auprès de 2 investisseurs. Sa nouveauté, sur DockerCon 2016, portait sur la possibilité d’installer dans un cloud privé sa solution open source de monitoring travaillant avec Kubernetes et permettant d’analyser le comportement des containers et les performances des applications. Celle-ci était jusque-là disponible en mode SaaS. Cette solution permet d’obtenir une topologie sur l’infrastructure, les containers et les applications qui y sont exécutées. Sa technologie ContainerVision offre une visibilité à l’intérieur des containers sans utiliser d'agent. Elle fournit des fonctions d’autodécouverte et de corrélation d’événements et permet de suivre l’activité des containers et des liens entre les applications. Suite à sa visite dans ses locaux californiens la semaine dernière, la rédaction du Monde Informatique fera un point sur sa technologie début juillet.
2/3 des entreprises testant Docker l'adoptent dans les 9 mois
Pour ne pas être en reste, Datadog a lui aussi lancé un système de surveillance pour les environnements Docker. Créé en 2010, la société a pour sa part levé 147,9 M$ en six tours de table auprès de 11 investisseurs. La rédaction du Monde Informatique l'a rencontrée en janvier dernier, à San Francisco. Sa perspective de monitoring est plus large que celle de Sysdig. Elle rassemble des données sur les serveurs, les bases de données, les outils et les services pour livrer une vue plus unifiée d’une pile applicative. La plateforme de Datadog est proposée en mode SaaS. Ses fonctionnalités de découverte automatique de service apportent une réponse à la problématique Docker qui permet des lancements rapides et dynamiques difficiles à suivre et à surveiller. A chaque création ou lancement de container, l’agent Datadog identifie quel service tourne et commence ensuite à collecter et livrer des mesures. Si un container est arrêté ou détruit, l’agent l’identifie aussi. L’éditeur a profité de DockerCon pour communiquer les résultats d’une étude faite sur 10 000 entreprises et montrant que la part de marché de Docker a crû de 30% en un an et que 2/3 de celles qui ont testé la technologie l’ont adoptée dans le mois et ont multiplié par cinq son usage dans les neuf mois.
AppFormix contrôle les ressources des containers avec RDT d'Intel
Autre acteur présent sur DockerCon, la start-up AppFormix a tout juste un an d’existence. Fondée par Sumeet Singh, elle a levé 7 M$. Avec ContainerFlow, elle développe un service qui cible les équipes DevOps en leur proposant un tableau de bord partagé leur permettant de comprendre les performances de leurs applications à travers l’ensemble des piles se trouvant sur des clouds hybrides, privés ou publics. La solution fonctionne dans différents environnements clouds incluant AWS, OpenStack, Microsoft Azure et Kubernetes. En avril, AppFormix a annoncé une collaboration avec Intel autour de ses outils Resource Director Technology (RDT) pour contrôler l’utilisation des ressources des containers et VM. Ceux-ci permettent d’ajuster les besoins en ressources des différentes applications et de résoudre ainsi les problèmes générés par les « voisins bruyants » au sein des datacenters où les charges de travail des environnements virtualisés sont impactés par les autres workloads exécutés à proximité. Selon AppFormix, les tests combinant ContainerFlow à RDT réduisent les temps de réponse moyens des serveurs web de plus de 50%. En gérant l’allocation de cache en temps réel, ContainerFlow réduit la latence de 70%.
Lorsque l’isolation est imparfaite, les containers ne peuvent pas eux-mêmes éviter les impacts sur les ressources que l’OS ne gère pas, ce qui est logique puisque le conteneur n’a de portée que sur les ressources encapsulées avec lui. Combinée avec RDT, AppFormix peut gérer jusqu’aux caches du processeur et à la bande passante de la mémoire. Pour Sumeet Singh, CEO d’AppFormix, « la prochaine génération de cloud va dépendre de la capacité de l’industrie à créer des technologies qui facilitent la création, le déploiement et l’évolutivité des applications basées sur des micro-services. Les outils conventionnels mettent plus de temps à effectuer leur tâche que la durée de vie des services qu’ils planifient et surveillent. Pour être efficace, ces outils ne peuvent pas être plus complexes et mettre plus de temps à s’exécuter que les problèmes qu’ils sont supposés résoudre. C’est pour cela que nous avons bâti ContainerFlow ».
Weaveworks lance une bête publique de Weave Cloud
Cette année, l’éditeur Splunk, connu pour sa plateforme de collecte et d’analyse des données machines, était également sur DockerCon 2016. En plus de son pilote pour Docker, il propose une nouvelle technologie qui fournit une visibilité sur les événements des containers. Enfin, Weaveworks, qui se focalise sur les aspects réseau de Docker avec différents produits qui permettent de visualiser et gérer les microservices et applications sur les containers, a annoncé sur la conférence la bêta publique de Weave Cloud. Il s’agit d’une console permettant aux développeurs et aux équipes opérationnelles de connecter, visualiser et monitorer les containers et microservices quel que soit la solution d’orchestration utilisée. Compte-tenu du nombre croissant d’orchestrateurs utilisé dans l’écosystème de Docker, c’est un outil plutôt intéressant.
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