HP pense que les entreprises aimeraient déployer leurs applications plus rapidement pour profiter plus vite d’opportunités dans des domaines comme la mobilité ou l'analyse big data. Mais le processus est trop lent s’il est pris en charge par des serveurs bare-metal installés en interne ou hébergés. Mercredi, lors de sa conférence Discover, HP a lancé son Projet Synergy : étalé sur plusieurs années, son objectif est de transformer le hardware existant en pools de traitement, de stockage et de réseau, à charge pour les logiciels d’utiliser ces capacités communes en fonction des besoins de telle ou telle application ou de tel type de charge de travail. Dans OneView, les clients pourront communiquer avec une interface de programmation « unifiée » appelée Composable Infrastructure API. « Il ne sera plus nécessaire d’écrire un code pour chaque type de hardware, d’équipements de stockage et de réseau, un travail toujours très complexe », a déclaré Paul Miller, vice-président du marketing, Enterprise Group, de HP.
« Personne ne veut que son infrastructure ressemble à un puzzle de pièces de hardware. Le développeur d'application ou l’administrateur préfèreraient n’avoir qu’une seule ligne de code à écrire pour l'infrastructure dont ils ont besoin, et c’est ce que nous allons leur apporter », a-t-il ajouté.
Une expérience qui se veut similaire à celle proposée par AWS
Essentiellement, HP veut offrir à ses clients une expérience similaire à celle que propose Amazon Web Services pour le déploiement d’applications, mais à partir d’équipements d’infrastructure existants qui ne peuvent être virtualisés. À la différence d’AWS et d’autres fournisseurs, OneView fera office de système d'assemblage, gèrera les files d’attentes de ressources en fonction de la demande des développeurs d'applications. « Cela ressemble un peu à une technologie développée il y a plus de dix ans par Sun Microsystems, appelée N1, que Sun n'a jamais réussi à commercialiser avant son rachat par Oracle ».
Les applications devront être adaptées pour supporter le modèle. Selon un blog de HP, l’entreprise collabore déjà avec Puppet, Docker, Chef Software et Ansible pour ajouter le support de l'API « composable » à ces solutions. « Docker a déjà mis au point un prototype, mais les autres fournisseurs en sont encore au stade de la planification », a déclaré M. Miller. « En ce qui concerne les clients, ils pourront ajouter une ligne de code à des applications internes pour décrire le niveau de hardware et de service souhaité pour l'application, et réutiliser ce code comme modèle pour de futures applications », a-t-il ajouté.
VMware intéressé par le projet Synergy
Selon HP, VMware serait également intéressé par le projet. Même si VMware dispose d'outils d’automatisation du provisionnement, le projet Synergy lui permettra un accès plus granulaire aux serveurs bare-métal. Il lui permettra aussi de provisionner des cœurs processeurs en les dédiant à des applications particulières. Dans un premier temps, les clients devront utiliser l'un des « systèmes convergents » de HP, qui relient les unités de traitement, de stockage et de réseau dans un système unique. Mais l’objectif est de faire en sorte que Synergy fonctionne aussi avec des îlots d’infrastructure autonomes. Il pourrait alors devenir le modèle de programmation de The Machine de HP, le système futuriste que le constructeur est en train de mettre sur pied, lequel ambitionne de se passer définitivement des disques durs puisqu’il est censé stocker toutes les données dans un nouveau type de mémoire non volatile appelée memristors. Mais, The Machine ne devrait pas être prête avant une décennie, même si HP affirme qu’un premier prototype construit avec de la DRAM sera disponible l'année prochaine.
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