Digital Realty, qui a progressivement fait disparaitre la marque Interxion suite au rachat du fournisseur hollandais, est sur le pont pour répondre aux besoins des entreprises et des centres de recherche en matière de HPC. Pour accompagner cette demande particulière, le groupe a dédié une partie de sa dernière tranche de datacenters Digital Park à la Courneuve (93). La société a prêté pour l'occasion une attention toute particulière aux systèmes de refroidissement. « En partant des besoins de nos clients, nous avons saisi l'opportunité de construire une boucle de refroidissement liquide qui ne nous a pas demandé d'énormes moyens mais répondait à une attente forte des entreprises », explique Fabrice Coquio, directeur général de Digital Realty France. « Cela n'a rien de complexe, cela fait 25 ans que l'on fait des boucles d'eau froide, il faut juste adapter le régime de température en tirant partie de tout l'intérêt de la thermodynamique pour refroidir ».
Sur les quatre datacenters composant son Digital Park, c'est la tranche PAR10 qui bénéficie en partie de ce système de refroidissement, complémentaire du système général. « Sur 10 000 m2, nous avions prééquipé environ 20 % de la surface avec cette boucle de refroidissement », poursuit Fabrice Coquio. « Cela a rajouté 8-9 % du coût de construction de ce datacenter et des modifications ont été apportées pour un montant compris entre 1 et 2 millions d'euros ». En procédant à cette évolution vers le direct cooling, Digital Realty satisfait ses partenaires technologiques - au premier rang desquels Dell, HPE et Lenovo - dont les systèmes HPC ready nécessitent, pour atteindre leur performance maximale en termes d'efficience énergétique, d'être installés dans des environnements disposant d'infrastructures liquid cooling.
Jusqu'à 2,4 MW pour les systèmes HPC direct cooling de PAR10
« Nous sommes en mesure de capter 50 % du marché français pour les systèmes HPC ready qui reposent sur une technologie de refroidissement liquide direct, ce qui va représenter pour PAR10 une capacité de puissance électrique de 2,4 megawatts », poursuit Fabrice Coquio. Si Digital Realty indique être prêt pour commercialiser son espace pour systèmes HPC direct cooling, reste à savoir si la demande va suivre. « On pense avoir suffisamment d'atouts et on commence à voir se matérialiser des appels d'offres, majoritairement de banques-assurances, d'industries et dans le pétrole et le gaz qui font appel au HPC pour de l'IA et du data analytics », explique Fabrice Coquio. « La France est pilote sur ce sujet et nous estimons que le marché européen du HPC en 2030 atteindra 300 megawatts dans un contexte qui devrait être encore marqué par une tension sur les coûts de l'énergie ». Un phénomène qui amène donc les opérateurs de datacenters à réfléchir aux moyens de réduire les coûts de refroidissement de systèmes surpuissants et très énergivores, dont le water cooling fait inévitablement parti.
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