La deuxième édition française du Facebook Developer Garage s'est tenue mardi soir dans les locaux de Microsoft, animée par Julien Cordorniou, un ancien de la maison, désormais directeur des partenariats pour Facebook en France et au Benelux. En un mois, l'appétence des développeurs s'est confirmée. A la Cantine, en mars, 420 personnes avaient manifesté leur intérêt pour l'invitation. Elles ont été 620 à le faire cette fois-ci, selon les chiffres communiqués. L'exercice doit être renouvelé chaque mois, promet l'équipe du réseau social.

Le but des Developer Garage, c'est d'expliquer aux développeurs comment ils peuvent tirer parti de Facebook, rappelle Julien Codorniou. Il souligne que l'un des paradoxes de cette plateforme où se retrouvent plus de 600 millions de personnes, pour beaucoup quotidiennement, c'est d'offrir des possibilités de distribution extraordinaires et un fort potentiel de monétisation (cf ce qu'en fait Zynga dans le domaine du social gaming), mais de n'être « pas facile à maîtriser ». Jusqu'à présent, il n'y avait personne en Europe pour donner le mode d'emploi sur ces questions. Facebook y remédie. Outre la constitution d'équipes internes pour s'adresser aux développeurs, la société certifie des partenaires pour l'épauler dans cette mission (en France, KRDS, Sociabliz, 909C...).

Facebook, un apporteur de trafic


Mardi, l'antenne française du réseau social a d'abord fait le point sur les nouveautés (le bouton Send, Facebook Deals...), avant de revenir sur les moyens qui, bien utilisés, permettront aux sites web (e-marchands, médias, jeux...) de booster le trafic que leur envoie la plateforme. Comment, par exemple, bien utiliser le bouton « Like » pour aller chercher « les amis des gens qui aiment vos produits et vos sites web », comment les tagger correctement, au bon endroit sur la page web. « C'est important de bien le comprendre », avertit Julien Codorniou en engageant à se servir désormais de ce bouton en lieu et place du bouton « Share », moins efficace pour récupérer des visiteurs sur les sites.

Pour tous les professionnels misant sur la fréquentation de leurs pages web pour développer leur activité, Facebook doit être vu comme un apporteur de trafic. C'est sur ce message essentiel que s'est principalement déclinée la soirée « Garage ».  Parmi les derniers outils contribuant à ce but figure le bouton « Send », annoncé en début de semaine. Si le bouton Like sert à communiquer une information à tous ses amis sur son fil d'actualité Facebook (« news feed »), Send va au contraire l'envoyer à un nombre restreint d'utilisateurs : deux ou trois amis, un groupe. Il se met en oeuvre de la même façon. « C'est une fonctionnalité qui nous a été suggérée par les sites d'e-commerce, notamment dans la vente privée, pour prévenir d'un bon plan exclusif que l'on n'a pas envie de partager avec tout le monde, explique Julien Codorniou. Cette fonction, qui intéresse aussi les acteurs du « dating » et des médias, peut être utilisée pour « bookmarquer » des sites web. En France, certains partenaires l'ont déjà adopté, par exemple le site du Monde.fr qui l'a installé en moins de trois jours, ou encore LePost et Web.tv.

Accroître l'effet viral des opérations


Déjà évoquée mais officialisée cette semaine, Facebook Deals se présente un peu comme un concurrent de Groupon (site d'achats groupés), à la différence près qu'il s'agit aussi d'une plateforme et que les marchands pourront y pousser leurs propres deals à travers Facebook. « Il faudra faire un opt-in, par ville, précise Julien Codorniou. Aujourd'hui, c'est disponible dans cinq villes aux Etats-Unis et cela va arriver en France avant la fin de l'année. » Par rapport aux acteurs du coupening qui envoient le même e-mail à chacun, l'objectif est de proposer des « deals sociaux » assortis de réductions lorsque l'on se met à plusieurs. « Le grand intérêt de la plateforme, c'est la distribution, insiste le directeur des partenariats de Facebook France. L'information apparaîtra dans les fils d'actualité des personnes qui feront l'achat et il sera possible de payer avec des Credits. « C'est un peu la version super sociale de cette nouvelle vague dans l'industrie du coupening. Il y a déjà beaucoup de partenaires qui sont intéressés ». Il y a peu, le réseau avait également lancé les « check-in deals ». Ces derniers permettent, à proximité d'une boutique jouant le jeu,  de se signaler à partir de son portable (sous Windows Phone 7, Android ou iPhone) pour bénéficier d'une promotion, dans l'instant ou plus tard, en cumulant les check-in deals, seul ou avec des amis. Maintenant, cela sert aussi à prévenir que l'on participe à un événement (un concert, une soirée, une vente flash sur site de vente privée...). « Cela a été demandé par nos partenaires, mentionne encore Julien Codorniou. C'est encore une manière pour nous d'accroître l'effet viral de certaines opérations. »

Un bouton Like sur tous les produits du site Wallmart


Il y a un mois, le Social plug-in Facebook Comments a été mis à jour. Par son intermédiaire, un membre du réseau social utilisera son identité Facebook lorsqu'il fait un commentaire sur un site. A la manière d'un Like. Cela augmente la visibilité du commentaire. « Encore une fois, c'est une manière d'aller chercher du trafic auprès des amis de ceux qui aiment le contenu qui se trouve sur vos sites », explique le directeur des partenariats.

Illustration : Julien Codorniou, directeur des développements partenaires chez Facebook France et Benelux (à droite sur la photo) interroge Alban Peltier, CEO de la société de développement de jeux Antvoice (à gauche) lors du deuxième Facebook Developer Garage, le 26 avril 2011 à Issy-les-Moulineaux.