Même si la popularité de l'IA générative continue de croître, il est urgent que les entreprises définissent clairement des politiques pour empêcher les employés d'utiliser des outils non autorisés, ce qui peut potentiellement mettre les sociétés en danger. C'est l'un des principaux résultats de la récente enquête menée par Salesforce auprès d'environ 14 000 personnes à temps plein dans 14 pays. L’étude a révélé qu'un peu plus d'un quart (28 %) des travailleurs utilisent l'IA générative au travail et que plus de la moitié d'entre eux l'utilisent sans l'approbation ou l'autorisation de leur employeur. Fait significatif, 32 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles prévoyaient de commencer à s'en servir prochainement. L'enquête a été réalisée dans le cadre de la série d'études Generative AI Snapshot Research Series, intitulée « The Promises and Pitfalls of AI at Work » (Les promesses et les pièges de l'IA au travail).
L'une des principales raisons de l'utilisation croissante de l'IA générative est la prise de conscience qu'elle contribue de manière significative à l'augmentation de la productivité des employés. Ces derniers sont conscients de son importance, 71 % d'entre eux déclarant qu'elle les rend plus productifs au travail et 58 % estimant que leur engagement au travail s'est accentué. Il est intéressant de noter que près de 50 % des employés interrogés ont déclaré que l'acquisition d'une expertise en IA générative contribuerait à accroître leur satisfaction professionnelle, à les rendre plus recherchés sur leur lieu de travail et à améliorer leurs revenus. Tout cela est de bon augure pour la croissance de cette technologie. Selon McKinsey, elle peut potentiellement ajouter entre 2,6 et 4,4 mille milliards de dollars par an à l'économie mondiale.
Un encadrement nécessaire
Même si l'utilisation de l'IA générative continue d'augmenter, le manque de cadre accroît les risques de sécurité pour les entreprises. Dans une autre étude menée par Salesforce au début de l'année « Top Generative AI Statistics for 2023 », 79 % des entreprises ne disposent pas de règles l'utilisation de l'IA générative. Parmi elles, 15 % ont des politiques vaguement définie et 37 % des entreprises interrogées n'en n'ont pas de politiques sur l'utilisation de la genAI au travail et les 27 % restants n'en ont aucune idée.
Toujours dans cette étude, 73 % des sondés ont déclaré qu'elles pensaient que l'IA générative s'accompagnait de risques pour la sécurité. Des résultats inexacts, associés à une violation des droits de propriété intellectuelle, sont quelques-uns des autres risques liés à cette technologie. C'est en Inde que l'utilisation d'outils d'IA générative non autorisés et interdits a été la plus forte, 64 % des employés interrogés, tous secteurs confondus, les utilisant pour faire avancer leur carrière, selon l'enquête de Salesforce. En revanche, les Pays-Bas ont enregistré la plus faible utilisation de shadowGPT, avec seulement 43 % des sondés s'y adonnant.
L'utilisation non éthique de l'IA générative
À mesure que l'utilisation de l'IA générative non autorisée augmente, les employés se livrent à des activités contraires à l'éthique, notamment en faisant passer le travail généré par l'IA pour le leur. Près de 64 % des sondés l'avouent et 41 % des travailleurs pourraient envisager de surestimer leurs compétences en IA générative pour s'assurer une opportunité de travail.
Une lacune importante qui ressort de l'enquête de Salesforce est le manque de formation. Près de 70 % des salariés n'ont ni suivi ni reçu de formation sur l'utilisation de l'IA générative en toute sécurité et dans le respect de l'éthique au travail. « Avec des directives claires, les employés seront en mesure de comprendre et d'aborder les risques de l'IA tout en exploitant ses innovations pour dynamiser leur carrière », a déclaré Paula Goldman, responsable de l'éthique et de l'utilisation humaine chez Salesforce, dans un billet de blog.
Commentaire