Pour la quatrième fois depuis 2018, le ministère du Travail a réalisé une étude avec l'Afpa et l'AFCDP destinée à observer les évolutions du métier de délégué à la protection des données (DPO) depuis l’entrée en application du RGPD il y a 6 ans. Les résultats sont issus d’une enquête à laquelle ont participé 3 625 délégués désignés en France auprès de la CNIL, interrogés entre janvier et février 2024. Principal enseignement : le développement de ces professions dans les TPE et PME. Alors que le nombre de DPO est passé de 21 000 en 2019 à 34 440 début 2024, cette forte augmentation s’est caractérisée par une hausse de leur présence dans des petites et moyennes structures.

Actuellement, ils sont 54 % exercer dans une entité de moins de 250 salariés (contre 38 % en 2019). A cela s’ajoute un changement progressif des profils, avec la domination de compétences autres que l’informatique et le juridique. Ils sont 51 %dans ce cas, alors qu’en 2019 ils ne représentaient que 39 % du total, pour 34 % d’informaticiens et 31 % de juristes.

Parité et représentation dans des zones rurales 

L’analyse s’est donc focalisée sur les professionnels issus des domaines généralistes, ceux qui exercent dans les structures de moins de 250 salariés, mais aussi sur les DPO désignés depuis moins d’un an, et sur des profils externes. Chacune de ces explorations a fait l’objet d’une fiche thématique accompagnant le rapport global. Outre ces données, l’étude dresse un profil type des DPO en 2024. Les résultats montrent une égale représentation des femmes (51 %) et des hommes (49 %) ainsi qu’un exercice de la profession majoritairement hors Île-de-France (70% soit +5 points par rapport à 2019). 60 % sont issus de formation supérieure, de niveau 7 ou 8 (-8 points), équivalent à Bac+5 et plus. 69 % sont âgés de 40 ans minimum (+6 points), tandis que 85 % exercent à temps partiel en plus d’une autre fonction (+16 points).

Le portrait-robot du DPO et ses évolutions entre 2029 et 2024. (Source: AFCDP)

Des DPO plutôt épanouis

Interrogés sur leur rôle, 72 % des professions en data internes et mutualisés estiment que leurs recommandations sont écoutées et régulièrement suivies. De plus, 62% disent être conviés lorsque la thématique RGPD est abordée en plus haute instance. De ce fait, 91 % sont convaincus de l’utilité sociale de leur profession pour la protection des données personnelles des clients, des usagers, des citoyens. Positifs, 54 % des répondants sont au final satisfaits de l’exercice de leur fonction. Au-delà du ressenti sur la profession, le rapport alerte toutefois sur des facteurs liés à la forte présence des DPO dans les TPE/PME associée à des moyens plus limités et à des profils autres que juridique. Cela pourrait conduire une partie des DPO à moins bien percevoir les enjeux de leurs missions et ainsi à générer une possible zone de fragilité dans les organisations.

Le ressenti des DPO face à l'exercice de leur fonction est plutôt bon. (Source: AFCDP)

Des attentions sur le temps de travail

Il est donc recommandé de définir les moyens de mieux sensibiliser les responsables de traitements des données autant que les DPO, qui peuvent avoir une représentation hétérogène des exigences du RGPD. Autre point de vigilance : le temps de travail consacré à la mission, dont la durée influence la perception des connaissances requises. En effet, le temps consacré à la mise en conformité permet la prise en compte de l’étendue du cadre du RGPD et du niveau de compétences nécessaire pour y parvenir. Pour découvrir d’autres caractéristiques sur les DPO en 2024, l’étude complète, ainsi que les précédentes éditions sont consultables sur le site de l’AFCDP.