Six constructeurs de poids lourds, parmi lesquels Volvo, Daimler et Scania, filiale de Volkswagen, ont participé au concours de camions autonomes organisé par le ministère néerlandais de l'Infrastructure et de l'Environnement. Parti de plusieurs usines, en Belgique, au Danemark, en Allemagne et en Suède, le convoi s’est dirigé jusqu’au port de Rotterdam aux Pays-Bas où ils sont arrivés mercredi en milieu de journée. C’est le semi-remorque de Scania qui a parcouru la plus longue distance - plus de 3 200 kilomètres - en traversant quatre frontières nationales. Plusieurs entités ont été impliquées dans ce projet : les gouvernements fédéraux, les autorités routières, plus des groupes de consommateurs de six pays européens.
« Pendant les six derniers mois, les équipes ont beaucoup travaillé et coopéré entre elles pour relever ce défi », a déclaré dans un communiqué l’EU Truck Platooning Challenge. « Le déplacement des camions en convoi innove en matière de mobilité des poids lourds et offre un grand nombre d'avantages en terme de sécurité, de fluidité du trafic et d’efficacité. Ce mode de déplacement réduit également la consommation de carburant et les émissions de CO2 », ont déclaré les organisateurs du défi.
Vue d’hélicoptère d’un convoi de semi-remorques qui a traversé l'Europe la semaine dernière. (Crédit : Ministère néerlandais de l’Infrastructure et de l’Environnement)
Le déplacement en convoi consiste à faire avancer ensemble, à vitesse constante, une file de camions, en conservant entre eux une distance de 10 mètres. Les camions sont reliés par WiFi, ce qui leur permet de réagir plus rapidement qu’un conducteur humain en cas de freinage. Selon les estimations, le temps de réactivité de chaque camion dans le convoi est 25 fois plus rapide que le celui d’un conducteur humain, proche d'une seconde en moyenne. Ce différentiel est très important en cas de freinage d'urgence. La formule du convoi permet aussi d'économiser du carburant, chaque camion avançant dans le flux d’air du camion précédent.
Les semi-remorques autonomes pourraient également permettre de réduire les frais de transport, notamment les coûts de la main-d'œuvre. De plus, le convoi peut rouler sans s’arrêter, alors qu’un conducteur humain doit faire des pauses et dormir. Enfin, « des dizaines de milliers de personnes sont tuées chaque année sur les routes européennes », comme l’a déclaré Melanie Schultz van Haegen, ministre néerlandaise de l'Infrastructure et de l'Environnement. « À l'heure actuelle, 90 % des accidents sont le fait d’une défaillance humaine. Les nouvelles technologies peuvent nous aider à lutter contre ces erreurs et leurs conséquences. Enfin, une voiture autonome consomme moins de carburant, ce qui est une bonne chose pour l'environnement et les consommateurs ». Le déplacement en convoi est particulièrement intéressant pour le transport des marchandises. Des tests montrent que les camions roulant à une courte distance les uns des autres consomment entre 5 et 15 % de carburant en moins
Partis de plusieurs villes d’Europe, les convois de camions ont bouclé leur périple aux Pays-Bas. (EU Truck Platooning Challenge)
Les entreprises néerlandaises NXP Semiconductors N.V. et DAF Trucks ont apporté leur concours, par l’entremise du consortium EcoTwin, pour développer la technologie de convoyage autonome. Celle-ci se compose d'un système de communications sophistiqué de véhicule à véhicule (V2V) dénommé RoadLink, qu’a développé NXP. RoadLink est basé sur la norme standard de communication sans fil IEEE 802.11p combinée à la technologie radar de NXP. Elle permet aux camions d’un convoi de s’échanger des informations en temps réel et en toute sécurité tout en roulant et de freiner ou d’accélérer automatiquement pour se caler sur la vitesse du camion de tête.
« Grâce à cette communication à grande vitesse et à la réactivité du système autonome, DAF Trucks a pu faire rouler les camions de son convoi à une distance extrêmement courte et à bien synchroniser leur déplacement », a déclaré le constructeur. Aux États-Unis, il y a un an, un semi-remorque autonome prenait la route du Nevada pour effectuer un premier test en situation réelle. Daimler avait montré son camion de 18 roues lors d'une cérémonie organisée sur le pont qui traverse le barrage Hoover dans le Nevada.
C'est scandaleux : écologiquement parlant il est préférable d'utiliser le transport par voie ferrée; et puis, sur un autre contexte, le travail est fait pour que l'être humain puisse vivre et se développer : que vont faire tous les chauffeurs mis sur la touche ?
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