Améliorer le quotidien des personnes atteintes de la maladie de Parkinson à travers une app mobile. C’est l'objectif du projet Dopapills qui a reçu le 1er prix du Défi H 2019 (#DefiH), concours d'étudiants en ingénierie informatique pour l'insertion du handicap, co-organisé pour la 8ème année par Sogeti et Le Monde Informatique - en partenariat avec Execo, la Fondation Garches, Ladapt, Talentéo et Microsoft. Le trophée de la 1ère place a été attribué ce mardi 30 avril, lors d'une cérémonie organisée au nouveau siège de Capgemini, à Issy-les-Moulineaux, à l’issue d’un message vidéo de la marraine du concours, Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargé des personnes handicapées. Il revient donc à Rokayia Almhdie, Pauline François, Julie Nguyen et Hanitra Randrianarimanana, les quatre étudiantes de l’école Polytech Grenoble en 4ème année de Technologies de l’Information pour la Santé qui ont mené le projet Dopapills.
Depuis deux éditions, Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, est la marraine du Défi H. (Crédit : LMI)
Interagir avec une communauté de parkinsoniens
Quand dans leur entourage des personnes ont été touchées par la maladie de Parkinson, les étudiantes de Polytech Grenoble ont cherché des solutions concrètes pour les soulager, mais il en existait peu qui aidaient vraiment les patients, selon elles. L'équipe a alors entrepris de réaliser une application permettant d'une part à ses utilisateurs de suivre leur activité physique quotidienne, notamment à l’aide d’une montre connectée, d'autre part de disposer d'un récapitulatif sur leur prise de médicaments. Une fonctionnalité permet aussi une auto-évaluation via un test. Quant aux données recueillies, elles pourront servir au neurologue ou aux médecins qui suivent la personne.
L'équipe de Dopapills a reçu l'aide du spécialiste en objets connectés Withings.
L'app mobile va aussi permettre à ses utilisateurs d’interagir avec une communauté géolocalisable d’autres parkinsoniens pour échanger des trucs et astuces autour de cette maladie neurodégénérative qui touche 200 000 personnes en France. Les étudiantes ont été accompagnées dans leur projet par leur coach Sogeti, Medhy Delecourt, et par l’association France Parkinson, représentée ce mardi par son président Didier Robiliard. « Nous sommes très fiers de ce travail, nous y croyions beaucoup. Cette maladie touche des personnes âgées mais également des plus jeunes et que des solutions numériques viennent en aide aux malades, c’est pour nous vraiment très important », a notamment commenté le président de l'association lors de la remise du trophée.
De gauche à droite, Julie Nguyen, Rokayia Almhdie, Hanitra Randrianarimanana, Pauline François, Fabien Senlanne, CTO de Sogeti et organisateur du Défi H 2019, derrière lui (en partie caché) Medhy Delecourt, coach Sogeti de l'équipe, et François Robillard, président de France Parkinson. La cérémonie a été traduite en langue des signes par un interprète, à droite. (Crédit photo : LMI)
La vidéo du projet Dopapills.
Rééduquer la dysgraphie
Le 2ème prix du Défi H 2019, remis par Eric de Quatrebarbes, directeur exécutif de Sogeti France, a été attribué à Graphy, un projet qui s’attelle à la rééducation de la dysgraphie. Celle-ci concerne de nombreux enfants ayant du mal à former une écriture lisible. Le projet a été conduit par une équipe de 6 étudiants de l’ECE Paris : Pierre-Louis Braun, Morgane Figard, Igor Fidalgo, Nawel Lalioui, Soufia Maherzi et Julien Pirot. La solution combine un logiciel et une tablette avec stylet qui permettent d’analyser la vitesse d’écriture, la pression, l’espacement des lettres, la levée de stylet. Le but est de pouvoir générer un modèle de bilan à compléter par le professionnel qui servira de point d’appui pour préparer les exercices de rééducation. Ce bilan, actuellement fait à la suite d'une étude manuelle (à la loupe) de l'écriture de l'enfant, est un processus long et fastidieux à réaliser pour le thérapeute. Outre son coach Sogeti, Laurent Grangeau, l’équipe de Graphy a été accompagnée dans son projet par la graphothérapeuthe Elise Harwal et par l’association Le Comptoir des Solutions.
Le 2ème prix du Défi H 2019, attribué au projet Graphy (ECE Paris), a été remis par Eric de Quatrebarbes, directeur exécutif de Sogeti France (2ème à droite sur la photo). De gauche à droite, les étudiants : Nawel Lalioui, Julien Pirot, Igor Hidalgo et Morgane Figard, près de Fabien Senlanne (CTO de Sogeti). A droite, l'interprète en langue des signes. (Crédit : LMI)
La vidéo du projet Graphy.
Des exercices musculaires motivés par le jeu
« Jouer pour guérir », c’est le projet Play to Heal de l’ESILV Paris qui a remporté le 3ème prix, remis par Serge Leblal, directeur des rédactions du Monde Informatique. L’application conçue par l'équipe de 3 étudiants, Nicolas Baouaya-Moulomba, Ewenn Battas et Axel de Cuniac, va transformer en jeu vidéo la rééducation musculaire d’un enfant ou d’un adulte. Elle s’appuie sur une manette à laquelle sont reliés des capteurs placés sur les muscles du joueur. Un périphérique amplifie le signal analogique de la contraction musculaire et, au-delà d’un certain seuil, un signal est activé dans le jeu. L’équipe Play to Heal a commencé à développer plusieurs mini-jeux engageants et motivants pour chaque type d’exercices de rééducation : équilibrer son cou pour empêcher une pile d'assiettes de tomber, faire progresser un personnage dans un labyrinthe, etc. Elle est suivie dans son projet par son coach Sogeti Xavier Bonnet et par la Fondation Garches de l’Hôpital Raymond Poincaré, ainsi que par Microsoft qui apporte sa manette adaptive.
Serge Leblal, directeur des rédactions d'IT News Info et rédacteur en chef du Monde Informatique, et Maryse Gros, journaliste, remettent leur prix à l'équipe de Play to Heal. De gauche à droite : Nicolas Baouaya-Moulomba, Ewenn Battas et Axel de Cuniac. (Crédit : Arthur Guyonneau/Sogeti)
La vidéo du projet Play to Heal.
Améliorer le confort des lecteurs dyslexiques, coup de coeur
Enfin, un coup de coeur, remis par Dany Tello, directeur de l’innovation de Sogeti, a été attribué à Li.LI, une app mobile qui facilite la lecture de textes courants aux personnes dyslexiques à travers le paramétrage des polices de caractères et l’espacement des lettres et lignes. Ce projet est mené par une équipe de quatre étudiants de l’ESILV Paris : Théo Isambourg, Nhu-Vuong Mavier, Anthony Uzan et Julian Weber. L’application comporte un éditeur de texte, un lecteur de livres ebook, un outil pour numériser des documents, une fonction de partage de ses données avec l’orthophoniste et un espace de classe virtuelle pour accompagner la personne souffrant de dyslexie. L’équipe a été suivie par l’association Dys-positif et par deux coaches Sogeti successifs, Pierre Boussion-Sender et Pauline Morel d’Arleux.
L'équipe de Li.LI, de gauche à droite, Nhu-Vuong Mavier, Julian Weber et Anthony Uzan, aux côtés de Fabien Senlanne, CTO de Sogeti, de l'interprète en langue des signes et de Dany Tello, directeur de l'innovation de Sogeti (Crédit : LMI).
La vidéo du projet Li.LI.
Cette année, les 3 premiers prix du Défi H ont été accompagnés de dotations financières : 4000 € pour le 1er, 2000 € pour le 2ème et 1000 € pour le 3ème. En clôture de la cérémonie, Eric de Quatrebarbes, directeur exécutif de Sogeti, a refait un point sur l'ensemble des actions sociales et solidaires sur lesquelles s'implique le groupe français de conseil et d'ingénierie informatique, filiale de Capgemini.
Sept autres projets ont participé à cette 8ème édition du concours d'insertion du handicap dans la vie quotidienne et dans le milieu professionnel. Ils n'ont pas démérité. Au départ de la compétition, AHIO, Car'Toon, Meshu, Love yourself, ParkourH, Pelco, et qAut'Id ont eux aussi été sélectionnés pour leur intérêt, leur innovation et leur originalité, mis au service de différents handicaps, dont l'autisme. Certains sont déjà très bien engagés et vont se poursuivre. Rendez-vous sur les réseaux sociaux pour les suivre et retrouver leurs vidéos de présentation.
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