Dans le sillon de Bruxelles, la French Tech lance, sous tutelle ministérielle, son troisième programme d’accompagnement des deeptech. Baptisé French Tech DeepNum20, ce programme est la suite logique des labels Green20 et Agri20 et tend à renforcer le soutien existant envers les start-ups françaises opérant dans les secteurs numériques prioritaires du plan France203. Cela concerne ainsi les domaines suivants : nanoélectronique, puces électroniques, robotique, cloud, cybersécurité, 5G, intelligence artificielle, technologies du quantique, ou encore un numérique « plus vert ».
Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, s’est félicité de cette annonce, qu’il qualifie de « levier d’action supplémentaire » en faveur de la transition numérique. Il ajoute que « ces start-ups renforcent la capacité de la France à disposer de solutions numériques de confiance, performantes et souveraines ». La directrice de la mission French Tech, Clara Chappaz, s’est également exprimée à ce sujet : « En complément du Next40/French Tech 120 qui rassemble les 120 plus grandes start-ups françaises, dont l’ensemble de nos licornes, les programmes French Tech Green20, Agri20 et DeepNum20 nous permettent d’élargir notre action à destination de start-up situées sur des secteurs stratégiques prioritaires ».
Les candidatures sont ouvertes
Les jeunes pousses candidates au label DeepNum20 ont jusqu’au 21 septembre prochain pour déposer leur dossier, ensuite étudiés par les équipes de la mission French Tech, de la Direction générale des Entreprises et également d’autres experts du ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Seconde étape de cette sélection, une audition des entreprises présélectionnées par un jury indépendant composé de personnalités issues de la recherche, d’entreprises ou de start-ups, ainsi que d’un incubateur ou d’un fonds d’investissement.
Pour être éligibles au programme, les start-ups devront notamment répondre à plusieurs critères : le siège social de l’entreprise doit être situé en France et l’entreprise doit être indépendante, c’est-à-dire disposer au moins de 51% de son capital. Elles doivent évidemment proposer des « innovations de rupture, que ce soit des services ou des produits, apportant un niveau très élevé de différenciation par rapport aux solutions existantes, avec un potentiel de déploiement à grande échelle ». Les pépites françaises retenues intégreront donc la promotion 2022 du French Tech DeepNum20 et se verront proposer pendant 1 an un accompagnement dédié de la part des services de l’État compétents dans les domaines ciblés. Cela inclut le réseau des « correspondants French Tech » présents dans plus de 60 administrations et services publics, ainsi qu’une intégration dans certaines actions de diplomatie économique et des actions de visibilité.
La deeptech soutenue au fil des gouvernements
Pour rappel, l’ex-secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a annoncé en janvier dernier un plan d’investissement aux start-ups industrielles de 2,3 milliards d’euros. Dans le détail, ce plan englobe plusieurs systèmes de financement ainsi qu’un accompagnement sur-mesure piloté par la French Tech et le ministère de l’Economie et des Finances. En ce sens, le label DeepNum20 s’inscrit dans la stratégie « Start-ups industrielles et deep tech » elle-même rattachée au plan France 2030 annoncé par le président de la République, Emmanuel Macron.
En 2019, l’Etat confie à Bpifrance le plan Deeptech « pour faire de la France un acteur majeur de l’innovation de rupture à l’échelle mondial », avec pour objectif de « faire émerger 500 startups Deeptech par an en 2030 pour in fine créer les champions économiques et industriels de demain, porteurs d’innovations de rupture issues de la recherche ». A cet effet, Cédric O avait alors annoncé en début d’année une enveloppe de 275 millions d’euros consacrée aux deeptech. Pour appuyer ce mouvement, Bpifrance a empoché dans le même temps une autre enveloppe de 350 millions d’euros destinée à la création de fonds de capital-risque consacré à l’industrie. Le gouvernement prévoit par ailleurs 500 créations de start-ups deeptech par an (contre 250 aujourd’hui) ainsi que l’émergence de 100 sites industriels supplémentaires sur le territoire chaque année (contre 84 aujourd’hui).
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