Pour les pionniers de la gestion de grande volumétrie de données, le point de collecte de la donnée se trouvait chez le producteur: la banque, le point de vente, le réseau de transport. C'est ce que nous pouvons considérer comme la première vague du Big Data, à savoir, répondre aux besoins croissants de stockage et d'analyse de la données en forte volumétrie.
La dématérialisation est apparue avec le numérique. La génération de donnée, devenue invisible est créée par de multiples traqueurs qui enregistrent les traces, empreintes et passages sur la toile. Le Web a contribué à générer la 2ème vague du Big Data et au passage a fait littéralement exploser les volumétries de données.
La tendance, constituer des data lake client
Nous arrivons aujourd'hui à un palier sur un marché en voie de maturité. Une pléthore d'offres caractérisent ce marché tant sur les services que sur les briques technologiques. Comme tout marché mature, il se concentre, les rachats d'éditeurs vont donc reprendre, les gros vont croquer les petits. Les meilleurs seront rachetés, les autres disparaîtront. Il faut d'ores et déjà s'attendre à nouveau un match entre SAP, Adobe, Google et Oracle avec potentiellement Microsoft et Amazon en embuscade.
Le marketing digital est le premier marché de cette seconde vague. Tous ces acteurs sont obsédés par la donnée client et sa fameuse vue 360. Pour certains, l'objectif est de posséder la donnée et de la monétiser ou en monétiser des services qui l'exploite. Pour d'autres, c'est fournir les solutions logicielles et les infrastructures pour les opérer. La grande tendance est la constitution de data lake client. Alimentée par toutes les sources de données caractérisant le client, le data lake s'organise autour d'un golden record client sur lequel on pourra exécuter tous les services ou algorithmes permettant d'en tirer de la valeur.
Capteurs et IoT immiscés dans notre quotidien
La troisième vague regroupe le scope de l'internet des objets. Ce sont tous ces nouveaux capteurs et objets connectés, «IoT», déployés désormais autour de nouveaux réseaux télécoms qui leurs sont dédiés. Immiscés dans notre quotidien, ces nouveaux mouchards vont nous marquer à la culotte. Toutefois, l'utilisation des objets connectés dans le domaine industriel va également nous apporter de nouveaux services. La meilleure maîtrise de nos consommations énergétiques ou la capacité de superviser à distance l'hospitalisation à domicile en sont deux exemples.
Les capteurs génèrent des valeurs dans le temps: la télé-relève eau, électricité (avec le récent déploiement des compteurs intelligents Linky d’ERDF), les capteurs météo pour particuliers, la multiplication des points de contact (les véhicules deviennent des supers capteurs), les montres connectées, etc. Des outils puissants pour gérer et interpréter et analyser les séries temporelles nous ouvrent dès aujourd'hui de nombreuses perspectives de services qui représentent de formidables relais de croissance. Habilement utilisés, ces capteurs nous permettront également de moins polluer, de moins consommer sans perte de confort et d'améliorer nos conditions de vie.
A tout progrès, il existe également un risque et le législateur a un rôle à jouer pour nous protéger du côté obscur de l'usage de toutes ces données. Notre liberté individuelle passe aussi par la protection de notre vie privée et nous disposons de toutes les technologies pour sérieusement l'attaquer.
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