Les ventes de solutions dédiées à la protection des environnements de cloud public et as a service en général suivent logiquement la hausse de l'usage des services hébergés dans les entreprises. Selon Canalys, leur croissance en valeur s'est même amplifiée dans le monde au premier trimestre 2019, pour se situer à +46% comparé à la même période l'an dernier. Entre janvier et mars derniers, elles ont ainsi représenté 17,6% du chiffre d'affaires du marché global de la cybersécurité contre 13,8% douze mois plus tôt. De son côté, ce dernier a enregistré une hausse trimestrielle de 14,2% et généré ainsi 9,7 Md$ de revenus. « Les investissements dans les solutions de sécurité IT ne montrent aucun signe de ralentissement. Ils sont immunisés contre l'assombrissement des environnements macro-économique et politiques mondiaux », estime Matthew Ball, analyste chez Canalys.
Dans ce contexte porteur, les facturations liées au déploiement de logiciels et d'équipements de sécurité sur site tirent aussi leur épingle du jeu. Au premier trimestre 2019, elles ont connu une hausse de 8% et représenté 75% du marché mondial de la cybersécurité. Les revenus qu'elles génèrent, ajoutés à ceux issus de l'usage des solutions de sécurité conçus pour les services cloud, sont captés en majorité par Cisco, Palo Alto Networks, Symantec, Check Point et Fortinet. A eux 5, ils captent 34% de la valeur du marché de la sécurité IT. En début d'année 2019, Cisco a encore étendu sa domination dans le domaine de la protection réseau. Et cela, en dépit du fait que Palo Alto Networks et Fortinet aient également élargi leurs positions grâce à une hausse de revenus encore plus forte que celle de leur grand concurrent. Sur le segment de la protection des postes de travail et des serveurs, McAfee, Symantec et Trend Micro reste en tête du classement des fournisseurs de Canalys. Ils voient néanmoins s'intensifier la concurrence que leur livrent des acteurs tels que Crowdstrike, Carbon Black et Cylance.
Investir ou racheter pour gagner des parts de marché
« Cela va rester difficile pour les fournisseurs de gagner des parts de marché sans d'importants investissements ou la réalisation d'acquisitions », indique Matthew Ball. Des rachats pourraient également permettre à des acteurs qui en sont encore absents de rentrer sur le marché de la sécurité informatique. La volonté récemment affichée du fabricant de puces Broadcom de racheter Symantec pour 15 Md$ en est une illustration. Quelle que soit l'évolution à venir du paysage du marché de la sécurité, il semble peu probable que les revendeurs IT perdent le rôle central qu'ils y occupent comme intermédiaires entre fournisseurs et clients. Au premier trimestre 2019, 92,3% du chiffre d'affaires du marché mondial de la cybersécurité sont passés par leurs mains. Et les opportunités qui s'offrent à eux demeurent importantes. En effet, même les petites entreprises prennent de plus en plus conscience de leur position de cibles pour les hackers et donc de la nécessité de s'équiper.
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