Le cryptage quantique est aujourd’hui un sujet brulant dans le petit monde de la sécurité. Bruce Potter, directeur technique chez Keyw, a ainsi expliqué lors de la dernière conférence Black Hat que la qualité des outils de chiffrement actuels laissait à désirer. L’avenir passe selon lui par chiffrement quantique (et ses composants cryptographiques), mais la standardisation des protocoles de chiffrement - pour distribuer une clef entre deux systèmes - indispensables à son élargissement reste encore à définir.
Le cryptage quantique repose sur une méthode de chiffrement incassable qui utilise des photons (particules de lumière) transférés par l'intermédiaire d'un câble en fibre optique totalement indépendant du réseau Internet. Il est de fait anti-piratable car toute tentative visant à espionner (interception, copie, écoute électronique, etc.) une telle transmission modifie l'état quantique – avec données codées - et est immédiatement détectable.
Un prototype déjà opérationnel
Hirokazu Tsukimoto, un porte-parole de Toshiba, a indiqué que la communication cryptographique quantique utilise la physique quantique pour s’assurer que les données génomiques cryptées avec des clefs numériques restent inviolables. Les bits sont transmis par des photons individuels qui ne peuvent pas être manipulés sans laisser de traces sur l'intrusion. « Toshiba a développé un prototype pour la distribution de clefs quantiques basé sur un circuit d'auto-différenciation pour la détection de photons uniques », explique M. Tsukimoto. « Les essais de terrain commencent ce mois-ci pour évaluer le prototype pour un usage commercial dans cinq ans. Le développement comprend des réseaux de cryptographie quantique à grande échelle. »
Le prototype de cryptage quantique de Toshiba est en cours de tests chez des clients. (Crédit D.R.)
Pendant ce temps, cependant, d'autres universités et sociétés un peu partout dans le monde travaillent sur le même sujet. Le CNRS, l'ENST, Thales Communications, l’UCLA, le MIT, les universités de Columbia, du Maryland, de Rochester, de Glasgow, le National Institute of Standards and Technology (NIST), le Los Alamos National Laboratory (LANL) et le Whitewood Encryption Systems (WES), ainsi que d’autres également notables, travaillent tous frénétiquement à améliorer, parfaire et accélérer cette technologie. La Darpa utilise un système de clefs numériques reposant sur un cryptage quantique depuis 2004 et l’Union Européenne a lancé le projet Secoqc en 2009 pour sécuriser ses transmissions.
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