Les entreprises de services numériques devraient faire partie des sociétés les plus touchés par la crise liée au coronavirus dans le secteur informatique, globalement épargné par celle-ci. C'est pourquoi le réseau de SSII Inop's a réalisé un baromètre, à paraître deux fois par mois, pour évaluer l'état de l'activité de ces entreprises. Pour ce qui est de la dernière quinzaine de mars, début du confinement en France, et alors que des éditeurs se plaignaient de demandes de report voire d'annulation de contrats, les projets au forfait ont finalement été maintenus à 69%, contre 23% suspendus et 8% de projets annulés. De nombreux répondants travaillant majoritairement en missions d'assistances techniques, les réponses sur ces missions ne diffèrent donc pas beaucoup des réponses précédentes.
Côté gestion des ressources humaines au sein des SSII, une moyenne pondérée indique que 72% des effectifs des entreprises répondantes sont en télétravail, 21% sont au chômage partiel, 4% gardent un emploi sur site (s'imposant de facto à certains métiers liés à la gestion des infrastructures informatiques) et 3% des salariés sont dans d'autres situations (congés, RTT, arrêts maladie, etc.). A noter que plus de la moitié des entreprises a plus de 80% de ses effectifs en télétravail. Trois quarts des ESN ont fait appel au chômage partiel. Pour ce qui est des recrutements, près de la moitié des entreprises les ont gelés.
Une baisse des revenus supérieure à 30% pour certains
Près des trois quarts des répondants à l'étude de l'Inop's ont connu une baisse d'enregistrement de leads de 0 à 70% depuis le début du confinement. (Source : Inop's)
Là où les choses se corsent, c'est côté nouveaux contrats enregistrés. Plus de deux entreprises sur trois subissent une chute brutale des leads et des projets entrants. La semaine du 16 mars, la priorité a souvent été de mettre en place un plan de continuité d'activité dans toutes les entreprises. « Il est logique que les équipes aient donc suspendu leurs demandes de ressources externes le temps que se mette en place leur organisation à distance », peut-on lire dans l'étude. « A voir si une fois le nouveau mode de travail adopté, l'activité repartira progressivement dans certains pôles. Ou si au contraire les grands donneurs décideront de réduire la voilure de l'ensemble de leurs prestations externes. »
Enfin, les dirigeants interrogés ne croient pas à une reprise rapide qui permettrait d'effacer deux ou trois mois de sous-activité pendant le confinement. « Même si notre secteur est clairement moins impacté que d'autres pans de l'économie qui ne peuvent fonctionner en télétravail, à la fin de cette première quinzaine, 86% [des dirigeants de SSII] prévoient une baisse du chiffre d'affaires du secteur de plus de 10% à fin décembre », indique l'étude. Une entreprise sur quatre imagine même une baisse supérieure à 30%. Au-delà de la baisse du CA durant le confinement, les directeurs d'ESN anticipent à la fois un redémarrage lent et des fortes coupes dans les dépenses des grands donneurs d'ordre au deuxième semestre. Ce pessimisme ambiant est un indicateur sur le moment et est amené à changer en fonction du plan de relance qui sera mis en place par le gouvernement et la BCE.
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