Que l'on soit habitué à travailler de chez soi ou non, la pandémie de coronavirus a imposé le télétravail à toutes celles et ceux qui pouvait passer par cette méthode. Et selon une étude d'Okta réalisée entre avril et mai 2020 avec YouGov auprès de 6 000 salariés de bureau en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, la transition a été brutale. En France, la majorité des répondants (59%) n'avaient jamais eu l'occasion de télétravailler avant la pandémie et se rendaient sur leur lieu de travail cinq jours par semaine. C'était notamment le cas pour certains secteurs tels que ceux de la fabrication industrielle (64%), de la finance (77%) et de l'immobilier (82%), qui reposent depuis longtemps sur des environnements professionnels traditionnels.
Avant la pandémie, beaucoup considéraient leurs bureaux comme essentiels à leur productivité. 28% des salariés français estimaient être « très productifs » en télétravail, et autant estimaient ne pas être très performants de chez eux. La question est maintenant de savoir à quel point les choses ont changé après que ces conditions de travail nous aient été imposées.
La fonction publique française était la moins préparée
Selon les résultats de l'étude d'Okta, un grand nombre d'entreprises apparaissent ne pas avoir mis en place de système informatique permettant le travail à distance. Bien que 47% des répondants français soient en mesure d'accéder aux logiciels nécessaires à leurs activités professionnelles quotidiennes, 39% des nouveaux télétravailleurs n'en auraient pas eu la possibilité et ne pouvaient donc pas être productifs de chez eux. La fonction publique française était la moins préparée à la pandémie, avec près de 60% des employés du secteur découvrant le télétravail. Seuls 48% et 44% des répondants auraient bénéficié du matériel et des logiciels adéquats (respectivement), contre 54% et 47% dans le privé.
Les salariés du service public français ont été les moins bien équipés pendant la période de confinement comparé à leurs voisins européens. (Source : Okta)
L'utilisation des technologies adéquates n'a pas été la seule problématique à résoudre pour les entreprises et leurs salariés pour organiser le travail à distance. Dans de grandes villes telles que Paris et Londres, beaucoup de gens vivent dans de petits appartements, sans accès au moindre espace extérieur, ni même de pièce ou espace pour travailler confortablement. D'autres sont contraints de partager leur nouveau bureau de fortune avec le reste de la famille et, dans certains cas, avec des enfants faisant leur première expérience de l'enseignement à distance. Cela se traduit par un tiers des répondants français affirmant ne pas avoir été aussi productifs. Une personne sur dix éprouve aussi des difficultés liées au fait de ne plus partager le même environnement que leurs collègues. Sur l'ensemble du panel, 39% se disent tristes de ne plus pouvoir avoir des conversations en personne avec leurs collaborateurs ; 46% regrettent les liens qu'ils avaient forgés avec eux, et 10% d'entre eux se languissent des bénéfices fournis par leur entreprise, que ce soient les repas et les en-cas gratuits ou des cours de fitness et sport.
L'étude de l'éditeur californien fournit même des détails selon les régions d'où viennent les répondants en France. Les professionnels de la région parisienne font partie de ceux à qui l'aspect relationnel du travail de bureau manque le plus : 42% des répondants aspirent à davantage de conversations en face à face. En outre, la séparation entre l'environnement professionnel et privé manque à 35% des Parisiens. En comparaison, dans le Nord-Est, le Nord-Ouest, le Sud-Est et le Sud-Ouest, seuls environ un quart des répondants partagent ce sentiment.
Fini le cliché de la non-productivité à la maison
Dans certains pays et entreprises, le télétravail est généralement perçu par les employeurs comme une excuse pour travailler moins, notamment en raison de l'absence de supervision. Cependant, ce point de vue n'est pas celui de la plupart des salariés. La majorité des personnes interrogées affirment même que leurs niveaux de productivité sont restés les mêmes ou ont augmenté depuis le début de la pandémie. 71% des répondants français pensent que la théorie de l'employé non productif à domicile convainc moins qu'auparavant. Point de vue d'ailleurs partagé dans les autres pays européens sondés.
Et les chiffres donnent tort aux sceptiques : près de 30% des répondants affirment être restés au même niveau de productivité en travaillant à domicile. 20% seraient même plus productives qu'avant. En outre, près de 33% des personnes affirment respecter leurs horaires habituels en dépit de la liberté dont ils disposent, et 21% travailleraient même davantage. Certes, en France, un tiers des salariés avouent aussi que leur productivité a diminué, mais, selon l'étude, ceci est dû la plupart du temps au manque de préparation de leur entreprise au télétravail.
Envie de revenir au bureau
Gobalement, la flexibilité apportée par le travail à distance a permis à 63% des sondés de mieux se concentrer sur leurs tâches, tandis que 36% des personnes interrogées ont vu leur productivité croître grâce à l'augmentation de leur temps libre. Enfin, 32% des individus disent être moins exposés à des distractions à leur domicile. « Profitant de la confiance accrue des employeurs, le télétravail devrait se généraliser et être plus largement accepté après la pandémie, lorsque les professionnels seront autorisés à retourner dans leurs bureaux traditionnels pour travailler » indique Okta dans son étude.
Car oui, les salariés de bureau veulent revenir dans leurs open spaces. Ils sont 33% à être de cet avis en France, et à vouloir revenir à plein temps une fois la pandémie terminée. En moyenne, seuls 16% des participants à l'enquête préféreraient pouvoir travailler uniquement à distance. Enfin, 17% des personnes interrogées envisageraient de changer de logement si leur employeur venait à instaurer le télétravail à temps plein. Les Français ne font pas exception à cette possibilité.
Est-ce que l'étude complète est disponible ? Si oui, pouvez-vous partager le lien. Pas grande surprise pour la préparation de l'administration française au télétravail, par contre pour le privé en France, je trouve cela faible. Quels sont les "critères" pour dire qu'on est bien équipé ou non ?
Signaler un abusEst-ce l'étude qui est biaisée ou le commentaire que le "journaliste" en fait ? Tout d'abord, il aurait fallu distinguer les postes qui permettent de travailler à distance de ceux qui ne le permettent pas. Ensuite, ce n'est pas parce certains, au bout de plus de 2 mois de télétravail aspirent à revenir au bureau pour revoir leurs collègues qu'il faut en déduire que les salariés ne veulent pas travailler à distance. Les 2 heures, minimale, de transport en région parisienne ne manquent pas à une énorme majorité de mes collègues qui travaillent à distance.
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