Après neuf trimestres consécutifs de croissance en revenus, le marché mondial des serveurs fait grise mine. Selon IDC, les facturations des fabricants ont reculé de 11,6% à 20 Md$ au deuxième trimestre 2019 par rapport à la même période un an plus tôt. Les volumes commercialisés se sont également réduits, baissant de 9,3% à un peu moins de 2,7 millions d'unités. Accentué par le fait que le secteur avait connu une progression sans précédent (+43,7%, selon IDC) entre avril et juin 2018, le repli en valeur constaté aujourd'hui tient aussi à d'autres facteurs. Notamment, à la demande plus faible des grands opérateurs de cloud public et des entreprises dotées de grands datacenters ou, encore à un décalage dans le cycle de renouvellement habituellement bien réglé des serveurs non-X86.
Sur le segment des serveurs dits volumes, la décroissance du chiffre d'affaires a atteint 11,7% pour 16,3 Md$ de chiffre d'affaires généré. De son côté, le segment des serveurs de moyen de gamme accuse un recul de 4,6% à 2,4 Md$. Dans le même temps, les ventes de systèmes haut de gamme se sont contractées de 20,8% pour ne représenter qu'1,3 Md$. Sous un autre angle, IDC constate que les facturations issues des livraisons de serveurs X86 ont décru de 10,6% à 18,4 Md$, et celles des serveurs non-X86 de 21,5% à 1,6 Md$.
HPE refait une partie de son retard sur Dell
Dell Technologies, il n'est pas le seul, a considérablement pâti de la baisse globale du marché des serveurs en valeur. Son chiffre d'affaires s'est déprécié de 13% pour ne plus atteindre que 3,81 Md$. Le numéro du secteur ne perd, certes, que 0,3 point de part de marché à 19%, mais il permet surtout à HPE de refaire une partie de son retard sur lui. Forte d'une baisse de ses revenus limitée à 3,6%, la firme de Palo Alto a porté sa part de marché à 18% (+1,5 point). Une situation similaire s'est jouée entre les deux concurrents en termes de livraisons, permettant même à HPE de revenir à 1,5 point de part de marché de Dell, alors qu'un écart de 3,6 points les séparaient un an avant.
Finalement, à l'exception d'Inspur, tous les grands acteurs mondiaux du serveur ont accusé de fortes baisses de chiffres d'affaires et de livraisons. Le fournisseur chinois a totalement nagé à contre-courant en enregistrant 14,6% de livraisons supplémentaires et 32% de revenus additionnels. Il dispose désormais de 7,2% de part de marché en valeur. De quoi lui permettre de prendre la place de numéro trois mondial devant Lenovo et IBM.
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