Avec le passage en télétravail d’équipes entières, dans le cadre de plans de continuité d’activité sur fond de coronavirus, les infrastructures utilisées par les logiciels de collaboration vont être mises à l’épreuve. Les grands éditeurs de solutions ne semblent pas le craindre puisqu’ils facilitent au contraire l’usage accru de leurs produits, en fournissant des accès gratuits ou étendus, pour aider les entreprises à installer le travail à distance. Eux-mêmes sont en interne de gros utilisateurs de leurs outils, comme Microsoft avec Teams par exemple. Il y a deux jours, Microsoft expliquait avoir demandé à 50 000 employés de la région de Seattle de travailler chez eux s’ils le pouvaient. En une journée, l’usage de Teams a augmenté de 50% (d’une semaine à l’autre) sur l’outil de conversation instantanée parmi les équipes américaines de l’éditeur, tandis que le volume de réunions augmentait de 37%.
Un peu partout, l’usage monte aussi chez les clients dont une partie des utilisateurs ne sont pas familiers de Teams et doivent s’y adapter. Microsoft conseille de bâtir son espace de travail dans l'application et de respecter quelques règles pour collaborer en bonne intelligence avec les collègues distants. Dans un précédent billet, dans la perspective de cette montée en charge, l’éditeur de Redmond avait expliqué aux administrateurs de ses solutions dans les entreprises comment optimiser rapidement le trafic Office 365 pour les équipes distantes en réduisant la charge pour l’infrastructure réseau. Chez Google aussi, des conseils sont pourvus autour de Hangouts Meet. Par ailleurs, quelques problèmes de connectivité ont été signalés ici et là sur certains services de communication, Hangouts notamment, Zoom ou Slack.
Plans de continuité d'activité chez Slack
L’éditeur Slack a lui aussi invité ses équipes à télétravailler et pris des mesures pour maintenir son service pendant la crise sanitaire. Sa solution de collaboration a rencontré hier des problèmes sur la gestion des appels mais ces dysfonctionnements n’étaient pas liés à l’augmentation du trafic, a assuré l’éditeur sur son site de statut. Quelques jours auparavant, le co-fondateur de la messagerie instantanée évoquait ses plans de continuité d’activité pré-établis de longue date et régulièrement revus. La société dit avoir confiance dans l’architecture technique de son produit et dans sa capacité à gérer un accroissement de volume et de chargement. « Reconnaissant la criticité de notre propre activité dans l’éventualité d’une pandémie, nous avons aussi préparé un plan stratégique spécifique. Nous utilisons maintenant les deux en tandem », explique Cal Henderson en donnant des détails sur les mesures prises.
Plus de la moitié des utilisateurs de Slack sont situés hors des Etats-Unis. « L’architecture de notre système est conçue pour répondre automatiquement aux pics de trafic dans la journée », quelle que soit la région d’où vient la demande. Cette architecture « hautement distribuée » est déployée dans plusieurs datacenters AWS dans le monde pour assurer la redondance si une région a des problèmes, indique Slack. L’éditeur simule régulièrement des scénarios en coupant une région entière pour s’assurer que le trafic transite bien sur la région la plus proche. Il précise par ailleurs que la sollicitation de ses infrastructures n’est pas modifiée lorsque les utilisateurs recourent à son logiciel de collaboration depuis chez eux plutôt que depuis leur bureau.
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