Après les ateliers roadmap ayant réuni plus de deux cents participants, la deuxième journée de la Convention USF 2016(association des Utilisateurs de SAP francophones), le 13 octobre 2016, toujours à Nancy, s'est ouverte par une intervention en plénière de Marc Genevois, PDG de SAP France. Celui-ci s'est réjoui du thème de cette année centré sur la donnée, SAP ayant une actualité dominée par sa plate-forme Hana. Pour lui, la transformation numérique en cours, centrée elle aussi sur la donnée client, vise à « s'adresser aux clients en tant qu'individus et non plus en tant que masse. »
Alors que c'était loin d'être gagné il y a quelques années, SAP se targue d'avoir réussi sa propre transformation, grâce à Hana pour l'infrastructure mais aussi Fiori pour l'interface. S/4 Hana tient un rôle essentiel dans cette stratégie de l'éditeur pour amener le traitement de la donnée au coeur de la gestion des processus. Une table ronde de plusieurs intervenants de SAP a permis d'entrer dans les détails de cette approche.
La donnée, choc pour les responsables locaux
Régional de l'étape, François Werner, vice-président du Grand Nancy en charge du numérique et ancien directeur de Tracfin, a ouvert la série des interventions de réflexions générales. Celui-ci a constaté que, durant des années, les DSI étaient rattachés à des élus qui ne s'en préoccupaient pas trop. D'un côté, un gestionnaire de données, de l'autre un acteur portant la légitimité démocratique. Le choc a été considérable quand le numérique et la data ont surgi dans le débat politique et le service à rendre aux citoyens. La phase d'après, où la donnée sera une matière première de services via notamment l'open-data, a du mal à s'amorcer. Certaines données doivent pourtant être protégées et maintenues secrètes (données personnelles, sensibles...) même si elles sont une partie importante du patrimoine.
François Werner, vice-président du Grand Nancy en charge du numérique et ancien directeur de Tracfin, a rappelé les difficultés liées au choc des données. (crédit : Bertrand Lemaire)
« Analyser en mode Big Data des données de transport permet pourtant de résoudre les problèmes de circulation » a relevé l'élu. La donnée, c'est aussi plus de transparence, ce que les élus ont parfois du mal à accepter. Même si les indicateurs d'efficacité de l'action publique sont utiles dans la communication politique à l'heure de la démocratie participative. Malgré tout, il n'est pas simple de faire bénéficier tous les citoyens des apports de la donnée : la rupture numérique, par exemple avec les anciennes générations, est une réalité. Même au sein des administrations, la rupture numérique existe : élus qui ne comprennent pas le sujet, métiers qui renvoie la balle aux informaticiens sans comprendre leur rôle pour valoriser la donnée... Il restera encore à débattre de la dimension économique de la donnée.
L'intelligence artificielle et l'époque IoT
Le datascientist et entrepreneur Rand Hindi s'est lui projeté dans un monde d'objets connectés, de tous les objets connectés qui seront en compétition pour attirer notre attention. Les smartphones étant déjà des boulets, à quoi ressemblera le monde de demain ? L'intelligence artificielle pourrait être la solution via l'intelligence ambiante. L'homme n'aurait plus alors à se préoccuper des objets connectés. Ceux-ci disparaîtront du champ de vision, comme l'électricité qui n'étonne plus personne. Mais cette intelligence ambiante suppose une mise à disposition permanente de toute une série d'informations personnelles, sur nos moindres faits et gestes, pour que l'intelligence artificielle détermine des faits et des contextes nécessaires pour bien nous servir. La préservation de la vie privée sera toujours une question majeure.
Le datascientist et entrepreneur Rand Hindi s'est projeté dans un monde d'intelligence artificielle ambiante. (crédit : Bertrand Lemaire)
Pour conclure cette seconde matinée, l'USF a convié Daniel Constantini, célèbre entraîneur de handball double champion du monde. La performance, a-t-il rappelé, commence par l'interaction humaine. La motivation, la confiance adéquate en soi, l'individualisation des exercices... sont ainsi des facteurs essentiels de cette performance. Mais sans jamais oublier que la performance suppose une bonne coordination collective, ce qui suppose une circulation de l'information, de la donnée.
Daniel Constantini a rappelé que la performance repose aussi sur la circulation et la valorisation de l'information. (crédit : Bertrand Lemaire)
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