Lors de la conférence Supply Chain organisée par LeMondeInformatique et le site Enjeux Logistiques le 28 janvier 2020, la question de la data a été posée à Jean-Luc Galzi, DSI de Gefco. Ce dernier a rappelé en préambule quelques éléments sur la société. Gefco est une entreprise de logistique globale, créée il y a 70 ans. Elle opère dans une quarantaine de pays et génére environ 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ancienne filiale du groupe PSA, l’entreprise s’est diversifiée et s’est engagée dans un effort d’innovation très intense. Au sein de Gefco, Jean-Luc Galzi a pour mission de doter la société d’une informatique capable de suivre les niveaux de performance et de vitesse de la logistique. Dans ce cadre, il faut s’occuper « du modèle, des personnes et des systèmes », glisse le DSI. Il ajoute la nécessité « d’être membre de la gouvernance de l’innovation au sein du groupe et de la mise en place de nouveaux business model ».
Dans cette démarche, « la sensibilité aux données est extrême à plusieurs niveaux. Tout d’abord, la qualité de service de l’exécution des tâches quotidiennes dépend des données. Il y a de l’innovation et des initiatives sur cette problématique. Dans un autre registre, les données peuvent améliorer un process. Et enfin, elles ouvrent la voie à la création de nouveaux business model », souligne Jean-Luc Galzi. A condition de s’assurer de « la cohérence parfaite des données en prenant en compte la digitalisation des canaux, l’interopérabilité entre les entreprises et la vision 360 du client ».
"Dans la logistique, la donnée est vitale dans les opérations quotidiennes et pour la génération de nouveaux business models", Jean-Luc Galzi, DSI de Gefco
Le traitement des données crée du business
Quand on parle de données, il y a plusieurs questions qui se posent. La première, selon le DSI « c’est la collecte avec l’ajout des sources de données. Il y a eu par exemple les données GPS, puis nous avons les informations remontées de la voiture qui est de plus en plus connectées. Idem, sur les applications mobiles qui se développent au sein de l’entreprise. Enfin, les données sont aussi chez nos partenaires ». La seconde question est « que vais-je faire de ces données et comment tirer de la valeur du traitement des informations ? C’est dans ce domaine que l’apport du machine learning est intéressante ». Enfin dernière problématique, « l’échange des données. Dans la logistique, ce partage est essentiel et demande la mise en place de technologie ».
Le traitement des données permettent de créer de nouveaux services au sein de Gefco. Jean-Luc Galzi en donne deux exemples : Moveecar et Chronotruck. « Moveecar est une plateforme qui apporte l’ensemble des services autour de la vie des voitures d’occasion, son transport, son entretien, ses réparations, etc. », précise-t-il. « Chronotruck est issue du rachat de la start-up éponyme acquise pas Gefco. Elle propose une plateforme digitale qui met en relation l’offre et la demande de transport avec pour ambition de moderniser les problématiques d’affrètement ». Pour autant avoir une approche data-driven nécessite « de prendre le sujet de la data dans sa globalité et non pas uniquement par les extrémités les plus médiatisées comme les data lake, la data science. Le sujet de la donnée part de la problématique de l’acquisition, il traverse la question de la cohérence des modèles au sein des différents systèmes et arrive ensuite les questions de Big Data », conseille Jean-Luc Galzi en ajoutant « que l’ensemble des étapes doivent être menées à de manière simultanée ».
Commentaire