Alors que le Mondial de l'Automobile de Paris s'achève, avec son lot de concept-cars autonomes et de véhicules automatiques pour lieux réservés, il est pertinent de se poser la question de tout ce que changeront ces voitures autonomes que l'on nous promet sous dix à vingt ans. C'est précisément ce qu'ont fait Hod Lipson et Melba Kurman. Leur ouvrage « Driverless », initialement publié par le MIT (Boston), vient d'être traduit par Fyp Editions sous le titre « Les voitures autonomes ». Il s'agit là d'un ouvrage de vulgarisation technologique. N'en attendez pas une description précise des algorithmes à utiliser pour fabriquer votre propre voiture autonome. Mais, à l'inverse, il veille à balayer toutes les technologies employées et comment celles-ci sont utilisées pour rendre un véhicule « intelligent ».
Un certain nombre d'idées reçues sont efficacement combattues avec une argumentation solide, notamment sur la brutalité d'une bascule aux véhicules autonomes ou, au contraire, sur la progressivité de l'évolution technique. Si la voiture autonome constitue réellement une disruption brutale, son adoption sera nécessairement lente. Les auteurs veillent surtout à voir ce que les voitures autonomes vont changer dans notre quotidien en termes d'habitudes de vie. Mais, et c'est là une énorme faiblesse, les modèles économiques ne sont pas du tout abordés. Une voiture autonome peut-elle et doit-elle être un véhicule privé ? L'émergence de cette technologie n'entraîne-t-elle pas forcément une bascule vers un système de transport collectif, via des véhicules à la demande ? Ces questions-là ne sont pas posées et manquent terriblement pour que l'ouvrage soit aussi complet qu'il s'annonce.
Entièrement d'accord avec votre conclusion, la voiture autonome telle qu'on nous la présente n'est qu'une voiture du 20e siècle marchant à l'électricité et pourvue d'un "automate de conduite".
Signaler un abusdes questions comme le stationnement (un des péchés capitaux de la voiture individuelle), l'optimisation des flottes (et des batteries), les possibilités offertes par les réseaux (et pourquoi pas remplacer les autoroutes par des transbordement collectifs automatisés pour les longs trajets à vitesse TGV) ne sont que très rarement évoquées. reste un produit luxueux, flatteur pour l'ego de son propriétaire, une "limousine" dont le long capot avant suggestif (pour mettre quoi ?), la lourde carrosserie et l'aspect "sport" ne corresponde absolument ni à l'usage (50 en ville 80 en périphérie) ni aux possibilités nouvelles de ces véhicules. Un peu comme si nos smartphones avaient gardé le look et les commandes des anciennes TSF.
Qui à dit que le monde 2.0 est disruptif ? est il seulement capable de supporter la disparition du "volant".
Un véhicule de ce type roulant systématiquement à vitesse optimale rend obsolète la notion de dépassement, ce qui amène assez naturellement à l'idée de files de véhicules en réseau négociant les priorités entre elles...
Avec encore un peu d'imagination on obtiens une forme hybride de transport individuel en commun. Une idée esquissée dans les années 70 mais abandonnée à l'époque faute des moyens techniques que nous donne aujourd'hui les réseaux et l'IA.
Vivement l'an 2000 !