Après 8 ans d'existence, une présence dans 10 zones géographiques dans le monde - et pas moins de 44 baisses de prix opérées dans ses services cloud depuis le début de sa création -Amazon Web Services (AWS) veut passer la seconde. Il faut dire que la pression concurrentielle s'est accrue avec Google qui a sorti en décembre dernier son offre Compute en version finale, ou encore Microsoft qui propose avec Azure une offre alternative de premier plan. Sans compter l'agressivité des casseurs de prix comme Digital Ocean. Pour AWS, l'un des enjeux pour maintenir - voire faire progresser - sa croissance est donc de s'appuyer plus que jamais sur le dynamisme local. Et c'est ainsi que le géant du cloud mise plus que jamais sur la France pour doper son activité. Un marché stratégique qui compte également des acteurs locaux comme Numergy, OVH, Ikoula, YaCloud ou Aruba.
« La France est un pays stratégique pour AWS et nous y avons réalisé des investissements importants dans nos équipes commerciales et marketing pour aider les entreprises à se transformer », explique Miguel Alava, directeur d'AWS France. Un investissement qui devrait également se traduire par une implantation sur le territoire, bien qu'aucune date n'a pour l'heure été précisée. « Nous sommes toujours à l'écoute d'une expansion locale qui est un processus long et continu, mais il est possible d'envisager à long terme une implantation en France », nous a indiqué le dirigeant.
Aujourd'hui, de nombreuses entreprises françaises font appel à AWS pour répondre à leurs besoins cloud, en particulier sur la partie réseau, qui peut même constituer un prérequis pour les clients d'AWS avant toute extension de déploiement cloud dans d'autres domaines (compute, stockage...). C'est le cas par exemple de Schneider Electric qui a beaucoup travaillé sur la problématique de la connectivité réseau dans le cadre de son projet de réseau social d'entreprise basé sur Tibco Tibbr et hébergé chez AWS. « L'un des éléments déclencheurs pour Schneider Electric a été de répondre à la problématique de connectivté réseau en faisant appel à AWS VPC et une connexion direct connect via une fibre dédiée entre leurs infrastructures informatiques dédiées et les nôtres », indique Stephan Hadinger, senior manager solutions architecture AWS.
Des start-ups qui se tournent en priorité vers EC2 et S3
Pour autant, toutes les entreprises ne viennent pas au cloud par le truchement du cloud réseau. Des clients comme Lafarge ont ainsi également fait appel à AWS pour du compute EC2 et permettre à son site web de tenir la charge lors des pics de consultation dus à la publication de ses résultats financiers.
Si les grands comptes constituent une cible de choix pour AWS, avec 70% des entreprises du CAC 40 qui feraient partie de ses clients, les entreprises de plus petite taille sont également nombreuses à s'y intéresser en dépit d'une problématique IT bien différente. C'est le cas par exemple de Photobox qui a pris le chemin du cloud AWS par le biais d'EC2 et de S3 avec l'objectif de remplacer son datawarehouse historique. « Grâce à AWS, Photobox a pu diviser par 7 son coût de possession informatique et transformer leur business pour être plus flexible et réactif », fait savoir Stephan Hadinger, senior manager solutions architecture AWS. Ou encore de la mutuelle santé Smatis, qui migre actuellement entièrement son IT vers le cloud AWS pour réduire les coûts et améliorer l'efficacité de son informatique. « Les start-ups sont sans doute les premières à se tourner vers EC2 et S3 car elles n'ont pas à gérer de problématique en termes d'infrastructure informatique existante, sachant que les grandes commencent à se familiariser avec ces offres, d'autant que nous veillons à implémenter continuellement des innovations, 280 en 2013 et 200 déjà à date, comme dernièrement les plugins pour VMware VSphere et Microsoft SCOM », complète Miguel Alava.
Pour continuer à séduire les entreprises françaises (grandes ou petites), AWS joue par ailleurs également la carte de la proximité en s'appuyant sur un réseau de partenaires locaux (Capgemini, Ysance, Morea, Neoxia...). Tout en n'oubliant pas de les rassurer sur l'absence, pour l'heure, d'un datacenter AWS sur le territoire. « Pour palier les latences réseaux, nous travaillons avec des partenaires comme Intercloud pour établir des connexions directes entre Paris et Dublin et permettre des temps de latence qui ne dépassent pas 15 ms », avance Stephan Hadinger. Quant à la problématique d'un manque de sécurité, elle serait loin de constituer un frein : « la sécurité est le premier poste d'investissement d'AWS et nos datacenters bénéficient des dernières certifications sécurité avec la possibilité grâce à une solution comme VPC de proposer un réseau privé ne bénéficiant d'aucune surface d'attaque en utilisant des adresses IP non routables, ce qui constitue la plus efficace des bulles étanches », assure Stephan Hadinger. Reste que l'arrivée d'un datacenter en France est un secret de polichinelle : il s'agit d'une étape indispensable pour assurer le développement de l'activité. Et en Allemagne, c'est une chose presque faite à Francfort comme l'a indiqué notre confrère The Register qui a publié la liste des noms de domaines déjà réservés par AWS.
Comment la France devient un marché stratégique pour AWS
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Réaction
Le géant du cloud AWS poursuit ses investissements en France et en Allemagne où un datacenter devrait prochainement ouvrir à Francfort. Amazon avance que 70% des entreprises du CAC 40 font partie de ses clients AWS mais les start-ups et plus petites entreprises constituent également une cible de choix.
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Dans ce cas, ce n'est pas en allemagne qu'il faut ouvrir son datacenter mais en France !
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