"Nous ne sommes plus au stade de l'expérimentation mais de l'adoption", avait lancé en parlant de la GenAI Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, lors de l'AI Tour 2024 à Paris de la firme de Redmond en présence de son CEO Satya Nadella. En France, de nombreuses entreprises ont lancé des projets avec le fournisseur américain comme par exemple Axa. "Nous nous sommes vraiment dit qu'il fallait essayer et tester et de voir où cela nous mène", a raconté Karima Silvent, DRH d'Axa lors de la table ronde "Drive secure AI innovation in financial services" organisée par Microsoft lors de son événement. "Il fallait avoir une position offensive mais trouver une manière de savoir comment sécuriser et gérer les données sensibles, de santé, personnelles..."

L'assureur a ainsi mis en place en 2023 Secure GPT, son assistant GenAI - construit sur un cloud privé interne Azure OpenAI - déployé en 3 mois. Pour aider les utilisateurs à bien apprivoiser l'outil, une formation interne au prompting a été créée et à ce jour 11 000 collaborateurs ont été formés. "Nous avons entrainé les modèles et créé des librairies de prompting", poursuit Karima Silvent. "Nous avons fait des librairies par métier et créé des communautés pour le partage d'expérience et aujourd'hui 65 000 personnes sur 150 000 utilisateurs sont allés sur la plateforme et 16 000 sont des utilisateurs réguliers qui y vont une au moins une fois par semaine."

Secure GPT, une vitrine aussi pour la marque employeur

Dans le cadre de son plan stratégique 2026, Axa a mis en particulier l'accent sur la technologie en y consacrant des investissements qualifiés "d'extrêmement importants" pour développer en particulier des cas d'usage pour la GenAI afin de les tester avant leur éventuel passage à l'échelle. "Pour les ressources humaines, nous avons décidé depuis un an d'avoir des cas d'usage sur le recrutement, la formation, etc. On construit d'abord en mode pilote intégrant une vingtaine ou trentaine de personnes puis ensuite on les gère dans des communautés pour former aux usages", explique Karima Silvent. "Nos cas d'usage sont aussi sur le coeur de métier, la souscription et les sinistres pour améliorer l'expérience client, l'expérience collaborateur par des outils de changement culturel extrêmement fort parce que les personnes voient que cela marche, partagent avec les collègues et d'autres entités et cela nous fait progresser."

Axa ne se sert pas uniquement de Secure GPT pour ses propres usages internes mais plus largement pour en faire une vitrine pour tous ceux qui travaillent dans l'assurance et pour les jeunes que le groupe veut attirer. "Nous avons pris le parti d'aller directement dans Secure GPT à un moment donné où certaines entreprises hésitaient et cela a été un signal très fort et très puissant que l'on a aussi envoyé aux candidats sur l'environnement de travail qu'on leur propose et pour renforcer notre marque employeur sur les métiers de la tech", assure Karima Silvent. Pour Axa, un tel projet n'aurait par ailleurs pas pu se faire sans le soutien et l'implication de tous les membres du comex, sensibilisés sur le sujet via des formations en partenariat avec HEC.