C’est en 1959 que Cobol, langage roi des mainframes, est apparu pour la première fois sous son nom le destinant à l’entreprise et aux applications commerciales, Common Business Oriented Language. Plus précisément, Cobol résulte d’un framework de spécification créé en septembre 1959, ainsi que le rappelle Micro Focus, qui reste aujourd'hui l’un des principaux spécialistes avec IBM du langage de programmation. L’objectif était alors d’aider les professionnels à communiquer plus facilement avec les ordinateurs. Le framework spécifiait que le langage devait être ouvert, capable d’accepter les modifications, orienté-problème, indépendant des machines et qu’il devait utiliser un anglais simple en évitant autant que possible le symbolisme.
Avec l’informaticienne américaine Grace Hopper aux commandes, la première incarnation du langage, nom de code Cobol-60, prit forme en un an. Quelques années plus tôt, l’équipe de Grace Hopper avait créé A-0, le premier compilateur pour les ordinateurs, précurseur du langage. Une autre informaticienne américaine, Jean Sammet, compte également parmi les grandes figures de Cobol. Le projet était soutenu par le département américain de la Défense, aux côtés de différentes personnalités du monde scientifique et organisations telles que le Codasyl (Committee on data systems languages), l’ANSI et l’ISO, ainsi que l'a rappelé il y a quelques mois Mike Madden, directeur de Legacy IT Consultants. Dans un billet, ce dernier mentionne aussi que le nom de Cobol a été inventé par Bob Bemer, engagé par ailleurs dans la création du langage Comtran d’IBM. William Klein, qui a contribué à l'élaboration de Cobol, au sein du Codasyl notamment, a livré il y a quelques années un parcours historique détaillé de son évolution.
85% des guichets automatiques bancaires basés sur Cobol
Aujourd’hui, Cobol fait toujours tourner nombre d’applications critiques dans de nombreux secteurs, en particulier dans les banques. « A l’échelle mondiale, 85% des systèmes de guichet automatique bancaire sont basés sur Cobol », pointe Bernard Bouvier, directeur de la modernisation des applications de Micro Focus. Il ajoute que dans le monde de la santé, ce sont 60 millions de patients qui sont pris en charge par des applications écrites avec le langage, alors que « 500 millions d’utilisateurs de téléphone portables sont connectés aux systèmes Cobol ». Tandis qu'autour du langage sexagénaire se sont développés des environnements modernisés qui permettent d’intégrer ces applications avec les technologies actuelles dont C# et Java. Pour 85% des clients de Micro Focus, elles restent stratégiques pour leur activité.
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