On parle souvent des solutions numériques dans le cloud pour les grandes organisations, publiques et privées. Mais les PME - que je définis comme des entreprises de moins de 200 à 300 personnes mais qui ont quand même une petite équipe interne en charge de l’informatique et du numérique - sont souvent les oubliées de ces analyses. Elles doivent pourtant relever plusieurs défis : voici les principaux.
Le seul avenir immédiat du numérique pour les PME est… le cloud public !
C’est, en une phrase simple, le résumé de cette chronique, voyons pourquoi. Le modèle BIS (pour usages Business, Infrastructures et Support) que j’ai proposée en 2015 pour analyser les Systèmes d’Information des entreprises s’applique aussi très bien aux PME comme nous allons le voir.
B comme Business
Beaucoup de PME sont des métiers raisonnablement « standard », et ce n’est pas un défaut, au contraire : distribution, commerce, services ou industries. Pour une grande partie de ces métiers, il existe maintenant des solutions « SaaS verticales » de bonne qualité. Elles sont moins nombreuses que pour les fonctions support, mais leur nombre augmente très vite. Quand ce n’est pas le cas, une PME peut envisager de développer une application métier sur mesure, en utilisant les outils PaaS disponibles dans les clouds publics. Ces outils de nouvelle génération, très performants, permettent de construire des applications de qualité en quelques mois, à des coûts raisonnables. Il est essentiel que ce soit une équipe interne de développeurs, d’Ingénieurs logiciels, qui prenne en main ces développements spécifiques. L’appel à des ressources externes supplémentaires pour accélérer cette construction d’applications sur mesure est souvent utile et nécessaire ; elle doit toujours être pilotée et dirigée par les équipes internes.
Pour répondre à ses besoins d’usages cœur métiers, une PME peut suivre une démarche en deux étapes :
- Rechercher en priorité des solutions SaaS verticales métiers ;
- Si et seulement si il n’existe pas de solutions SaaS adaptées, construire en interne une solution cœur métier.
I comme Infrastructures
Les PME n’ont plus les moyens de s’offrir un centre de calcul moderne et sécurisé à un coût raisonnable. Elles doivent toutes, et immédiatement, fermer leurs salles machines existantes, si possible avant la fin de l’année 2019. Les PME ont deux options possibles de remplacement :
- Basculer l’ensemble de leurs usages sur des solutions logicielles dans le cloud public, et ne plus avoir d’infrastructures informatiques en propre. Ce sera l’option la plus fréquente et la plus raisonnable, comme on le verra dans les paragraphes usages support et cœur métier..
- Si elles ont encore besoin, souvent dans une phase de transition, de garder quelques infrastructures spécifiques, elles les trouveront chez les grands acteurs industriels du cloud public, AWS d’Amazon, GCP de Google ou Azure de Microsoft.
En résumé, une PME qui, en 2020, aurait encore un centre de calcul géré par elle ou hébergé prendrait des risques déraisonnables et ferait parti des entreprises… rétrogrades !
S comme Support
Gestion des ressources humaines, budgets, gestion commerciale, marketing, messagerie… pour tous ces usages universels il existe des dizaines de milliers de solutions « sur étagère », SaaS, Software as a Service, disponibles dans le cloud public. La principale difficulté pour une PME sera de trouver les solutions SaaS raisonnables qui répondent à leurs attentes… simples.
Il y a deux risques majeurs auxquels sont confrontés les PME au moment de ces choix :
- Mettre en œuvre des logiciels « faux SaaS », qui ne sont le plus souvent que des solutions hébergées que les fournisseurs nomment « en mode SaaS ». Un petit rappel : une solution SaaS est toujours multi-tenant, ce qui signifie que c’est la même instance pour tous les clients et quelle ne peut jamais être déployée de manière spécifique pour une entreprise ;
- Vouloir « faire comme les grandes » et choisir des solutions SaaS surdimensionnées dans leurs fonctionnalités et leurs coûts.
Pour les PME comme pour les grandes entreprises, SaaS est la seule réponse raisonnable pour tous les usages support ; il n’y pas d’exception à cette règle simple ! On voit bien qu’en utilisant le modèle BIS et les solutions disponibles dans les clouds publics, toutes les PME peuvent, en moins de deux ans, basculer l’ensemble de leurs usages numériques dans ce nouveau monde, fermer leurs centres de calcul existants et abandonner toutes leurs applications anciennes. Un beau chantier en perspective !
Quid des TPE sans informaticiens ?
La situation des TPE est différente de celle des PME, dans leurs activités et dans la raisonnable simplicité de leurs besoins en applications numériques. Il existe aujourd’hui de remarquables solutions SaaS, économiques, adaptées aux attentes des TPE. Les plus modernes sont très modulaires, ce qui permet à une TPE :
- De choisir pour démarrer les seuls composants essentiels dont elle a besoin ;
- De rajouter, progressivement, de nouveaux composants, quand elle maîtrise mieux la solution et décide d’augmenter le nombre de ses activités qu’elle souhaite prendre en charge de manière numérique.
Les outils SaaS proposés par la société française Incwo ou par l’indienne Zoho sont très représentatifs de ces solutions de qualité construites pour répondre aux attentes des TPE. La disponibilité, depuis plus de dix ans, de remarquables solutions SaaS dans les clouds publics a une conséquence très positive pour les PME et les TPE. Elles peuvent, aujourd’hui mettre en œuvre, rapidement et à faible coût, des solutions numériques qui font qu’elles auront un système d’information de meilleure qualité que les grandes entreprises !
@ Lonar
Signaler un abusJe propose un texte optimiste, tourné vers l'avenir, permettant aux PME et TPE d'avoir rapidement une informatique top niveau et vous trouvez cela inacceptable.
Oui, l'immense majorité des éditeurs SaaS, y compris les leaders européens comme Talentsoft, proposent leurs solutions sur les infrastructures des géants Amazon, Google ou Microosoft. Ils le font car cela leur permet de concentrer 100 % de leurs investissements sur la valeur ajoutée, le logiciel.
Vendor Lock-in dans le cloud ? Beaucoup moins qu'avant, avec les solutions monopolistiques de Microsoft Office, Oracle ou SAP.
Cloud Act ? ne concerne pas directement le Cloud, c'est un acronyme ! Pensez-vous vraiment que, même si elle le pouvait, et ce n'est pas le cas, la NSA s'intéresserait beaucoup aux PME françaises ?
Je suis sur le terrain en permanence et suis catastrophé de la vétusté, du manque de sécurité et de fiabilité des SI de 90 % des PME françaises.
@11854
Signaler un abusJe ne comprends pas votre réaction pleine de "hargne".
Des milliers d'études ont démontré que gérer son infrastructures quand on est une PME est un non sens économique. C'est vrai aussi pour les plus grandes entreprises.
Un exemple récent peut vous intéresser: une entreprise de transport aérien célèbre pour gérer ses budgets au plus près vient de basculer 100 % de ses infrastructures sur AWS ; son nom : Ryanair !
Je ne connais pas votre métier, mais je rencontre des centaines d'entreprises de toute taille, et les plus raisonnables basculent de plus en plus vite vers des solutions de clouds publics.
@11854
Signaler un abusJe ne comprends pas votre réaction pleine de "hargne".
Des milliers d'études ont démontré que gérer son infrastructures quand on est une PME est un non sens économique. C'est vrai aussi pour les plus grandes entreprises.
Un exemple récent peut vous intéresser: une entreprise de transport aérien célèbre pour gérer ses budgets au plus près vient de basculer 100 % de ses infrastructures sur AWS ; son nom : Ryanair !
Je ne connais pas votre métier, mais je rencontre des centaines d'entreprises de toute taille, et les plus raisonnables basculent de plus en plus vite vers des solutions de clouds publics.
Pour information, une TPE emploie moins de 1à salariés. C'est par exemple une agence immobilière, un boucher, un coiffeur, ...
Signaler un abus@Visiteur11854 : on ne parle pas d'infra moins cher mais d'infra plus efficace.
Signaler un abusLe premier qui arrive à me démontrer qu'une infrastructure hébergée dans un cloud est meilleure marché qu'une infrastructure sur site, je lui offre son infrastructure! Pousser ainsi aveuglément les entreprises dans le cloud au détriment du bon sens, ça me débecte...
Signaler un abus@FrancoisA : j'ai été en TPE il y a pas si longtemps et on tournait sur du Azure, on avait du Salesforce etc.
Signaler un abusJ'aime cette vision ouverte, adaptée et sensée. Proche du terrain ! : "La SEULE solution c'est le SAAS dans le cloud US" !
Signaler un abusMerci pour cette publicité gratuite et l'analyse d'impacts induite.
Le Cloud Act ca vous parle ? Le Vendor Lock-in aussi ?
Allons Allons un peu de mesure et retour sur le terrain serait utile...
Êtes vous déjà allé dans une TPE ?
Signaler un abusLes TPE sont souvent gérées par des fichiers Excel et la comptabilité tenue par un expert-comptable. Encore heureux quand elles ont un site Web !