En direct de La Haye. Avant l’heure, ce n’est pas l’heure. Alors que certains salons sont déjà de vraies fourmilières au petit matin, c’est dans un centre de conférence quasiment vide que nous entrons une petite heure avant le keynote d’ouverture du Cloud Foundry Summit. Cet événement annuel européen rassemble quelques centaines de participants (711 inscrits) venus découvrir les nouveautés de ce PaaS open source créé par VMware, et dont Pivotal est depuis peu le propriétaire. Pour ouvrir cet événement, la directrice exécutive de la Cloud Foundry Foundation, Abby Kearns, veut faire des équipes de développeurs de ses clients des kayakistes. « Ces sportifs doivent réagir aux forces de la nature dans l’instant s’ils ne veulent pas être submerger. Et nous savons tous que, pour transformer son système informatique, il faut affronter des rapides de dizaines de nouvelles technologies émergentes. Donc nous sommes tous des kayakistes désormais », ajoute Abby Kearns pour filer la métaphore. « Avec Cloud Foundry nous voulons vous aider à mieux affronter ces rapides, être de meilleurs kayakistes ».
Cela passe par trois objectifs que se donne la Fondation pour accompagner les développeurs : s’adapter aux évolutions pour changer plus vite, adopter une plus grande flexibilité entre les plateformes et s’engager toujours plus dans l’open-source. « Chez Cloud Foundry nous automatisons tout. Ceci pour que les développeurs ne se concentrent par sur la résolution de problèmes mais sur la création d’application », ajoute la responsable du PaaS open source.
Le serverless se démocratise
D’une part, la Cloud Foundry Foundation montre que les développeurs ont de plus en plus en plus besoin de souplesse et compte sur la technologie serverless pour accélérer leurs travaux. D’après sa troisième étude réalisée auprès de 306 participants (dont 144 utilisateurs qualifiés), neuf utilisateurs sur dix à chercher plus de flexibilité entre les plateformes. Cela passe par l’écosystème gravitant autour de ce PaaS open source (Envoy, Istio, Kubernetes, MySQL, etc.) et l’utilisation quasi généralisée des conteneurs de Kubernetes. Ainsi, en 2019, les usages du serverless computing ont augmenté de 10% parmi le panel interrogé, quand ceux de Kubernetes grimpaient de 5%.
Le serverless est désormais utilisé par plus d’un utilisateur de Cloud Foundry sur deux. (Source : Cloud Foundry Foundation). crédit : D.R.
L’étude révèle qu’un tiers des utilisateurs de Cloud Foundry recourent à des technologies serverless, dont la principale est AWS Lambda (à 34%), suivie des Google Cloud et Microsoft Azure Functions (à 13% chacune). Ceci pour deux usages principaux : automatiser l’évolutivité de leurs sites web et des API en arrière-plan et mettre en place des pipelines d’événements élastiques et évolutifs sans avoir à assurer la maintenance des clusters. Un répondant sur deux a besoin d’outils serverless pour assurer ces tâches. D’autres usages sont cités : l’automatisation des processus d’intégration et de déploiement en continu (37%), l’attribution de fonctions à des événements émis par des fournisseurs SaaS tiers, quel que soit l’endroit où ces fonctions sont hébergées (34%).
Toujours plus intégré à Kubernetes
Pour s’adapter aux changements technologiques, Cloud Foundry a dû gérer la généralisation massive de l’utilisation des containers par la communauté des développeurs. Alors depuis 2017, la Fondation fait évoluer ses outils et utilise Kubernetes nativement pour exécuter son Cloud Foundry Application Runtime (CFAR). L’orchestrateur de conteneurs historique de Cloud Foundry, Diego, est remplacé par le projet Eirini, désormais pris en charge par tous les prestataires certifiés de l’éditeur. Autre outil historique qui a été adapté à l’arrivée de Kubernetes : BOSH Director. Cet opérateur de conteneur est désormais connu sous le nom de Quarks et vient de passer en version bêta. Des versions d’évaluation seront proposées aux utilisateurs Cloud Foundry. Un dernier projet, incubé jusqu’à maintenant dans la Foundation, est Stratos. Cette interface Web doit permettre aux utilisateurs et aux administrateurs de gérer les applications s'exécutant dans le cluster Cloud Foundry et d'effectuer des tâches de gestion de cluster.
Project Quarks est un effort d'incubation au sein de la Cloud Foundry Foundation qui regroupe le Cloud Foundry Application Runtime sous forme de conteneurs au lieu de machines virtuelles, permettant un déploiement facile vers Kubernetes. (Crédit : Nicolas Certes)
Côté open source, la Fondation continue de renforcer son écosystème. Et notamment permettre aux développeurs utilisant Cloud Foundry de se certifier. Le programme Développeurs certifiés et l’examen Cloud Foundry Certified Developer ont donc été actualisés. Les contenus du nouvel examen tiennent compte des dernières fonctionnalités en date de la plateforme Cloud Foundry, et sont accessibles en ligne. Des sessions de formations et d’examens ont aussi eu lieu sur place lors de la convention.
Une adoption plus large du PaaS poussé par Pivotal
L’utilisation générale de la plateforme Cloud Foundry à tendance à se démocratiser. Les utilisateurs actuels l’utilisent plus largement qu’auparavant, à 46% en 2019, quand ils étaient 30% en 2018 et 23% en 2017 – lors du premier événement de la Fondation – à répondre positivement à cette question. 43% ont également plus de 50 applications qui tournent sous Cloud Foundry et 41% indiquent que minimum cent de leurs développeurs utilisent la plateforme. Pas spécialement une surprise sachant que Pivotal adresse principalement les grands comptes du Fortune 500 et du Global 2000. Le temps moyen de développement d’une application est estimé à moins de trois semaines avec Cloud Foundry, selon 77% des répondants à l’étude. 39% d’entre eux indiquent même qu’ils arrivent à déployer une application en une journée. Sans pour autant préciser la complexité de cette dernière…
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