Comme ses compères Orange et Bouygues Telecom, SFR marche sur deux jambes en matière de business avec une activité BtoC et une autre dédiée au BtoB. C'est cette dernière qui a été sous le feu des projecteurs ce mardi matin à l'occasion d'un point presse sur le développement et la stratégie de la société - et par la même occasion de sa maison-mère Altice - dans ce domaine. « Nous sommes en capacité d'investir dans les infrastructures réseau dans tous les pays où nous sommes présents », a martelé Michel Combes, directeur des opérations d'Altice et PDG de SFR. « En France, notre réseau fibre est le plus important avec 7,5 millions de prises et de foyers connectés actuellement, qui atteindra 12 millions en 2018, 18 millions en 2020 et 22 millions en 2022 », a rappelé M. Combes. En termes de couverture 4G, cette dernière était de 35% en 2014 et devrait atteindre 90% en 2017, promet l'opérateur.
Outre la France, SFR met également un point d'honneur à investir à l'international et notamment au Portugal (5,5 millions de prises fibre éligibles à horizon 2020) ou encore aux Etats-Unis (programme gigaspeed prévoyant d'amener une connexion gigabit qui devrait couvrir 60% des clients cette année et 90% en 2017). « Nous avons étendu notre partenariat avec Vodafone et renforcé notre couverture sans couture dans le monde entier », s'est réjoui Michel Combes. Le groupe ne compte cependant pas uniquement sur ses propres forces vives pour relever le challenge de l'internationalisation, mais également sur un large réseau de 800 distributeurs et revendeurs ainsi que 150 « partenaires innovation », constitués d'un maillage de jeunes pousses, centres de recherche et universités (Eduke.me, Muzzelay, Start-up Lisboa, l'écosystème French Tech...). « La taille d'Altice ne nous enlèvera jamais l'esprit start-up et d'entreprendre qui nous anime. Nous sommes une start-up company », s'est même enflammé Michel Combes.
Des plateformes UcaaS et call center hébergées et on-demand
Concernant son portefeuille de solutions pour les entreprises, Altice-SFR l'articule autour de 6 axes : communications unifiées, datacenter et cloud, Internet des objets, sécurité, relation client et réseau Lan/Wi-Fi. Parmi eux, c'est surtout sur le cloud et l'IoT que le groupe compte particulièrement miser. Concernant le cloud, le groupe a ainsi annoncé qu'il proposait à partir de maintenant deux plateformes hébergées au sein de ses propres infrastructures. A savoir Advanced Bureau Communication, une plateforme UcaaS (communications unifiées dans le cloud) développée à l'origine par ses équipes portugaises, et également Call center (centre d'appels virtuel), conçu en France mais dont la vocation est de pouvoir être exportée en fonction des besoins dans n'importe quel pays où l'opérateur est présent (Suisse, Etats-Unis, Israël...). En termes d'infrastructures, SFR revendique d'ailleurs 18 datacenters et 41 000 mètres carrés de salles blanches permettant d'assurer des prestations classiques d'infogérance (haute disponibilité, sécurité, efficience énergétique...), le tout étant interconnecté au backbone Altice. Une capacité supplémentaire de 10 000 mètres carrés sera par ailleurs ajoutée sous peu.
Xavier Drilhon, directeur général délégué de Sigfox aux côtés de Pascal Rialland, directeur des activités Entreprises et opérateurs d'Altice. (crédit : LMI)
Philippe Tavernier écarté de la direction de Numergy dès novembre 2015
Parmi les atouts de son offre cloud, SFR met volontiers en avant les compétences sur les technologies OpenStack issues du rachat de Numergy dans lequel il est récemment monté à 100% du capital. Concernant Numergy justement, « la gouvernance a été changée et simplifiée », nous a confirmé Guillaume de Lavallade, directeur exécutif de SFR Business. « Philippe tavernier [président exécutif de Numergy depuis 2012, NDLR] a quitté la société depuis novembre ». Au-delà de ce triste - mais néanmoins attendu - jeu de chaise musicale, l'offre cloud de Numergy continuera son bonhomme de chemin en tandem avec celles proposées jusqu'alors par SFR, via son ancienne activité Business Team regroupée depuis 2014 au sein d'une seule et unique entité baptisée Business, pilotée par Pascal Rialland, directeur des activités Entreprise et opérateurs.
Ce matin, ce dernier a d'ailleurs également eu l'occasion d'annoncer un partenariat avec la pépite toulousaine de l'IoT, Sigfox. Dans les grandes lignes, SFR intègre sa connectivité dans son offre de services afin de proposer à ses clients de s'appuyer sur le réseau IoT basse fréquence, consommation et débit de la start-up (notamment en France où 1 600 antennes sont déployées). Interrogés sur la raison de s'être rapproché de Sigfox, et non de Lora choisi par Bouygues Telecom, les dirigeants de SFR n'y sont pas allés de main morte : « Le mode de fonctionnement de l'organisation Lora est assez peu convaincant pour arriver à devenir un vrai standard et on a le sentiment qu'au niveau des performances le choix de se tourner vers Lora n'est pas d'une évidence biblique », a cinglé Pascal Rialland. « On pense que cette technologie est la plus en avance, robuste et complémentaire des réseaux cellulaires », a renchéri Michel Combes. Pour les dirigeants, tout comme le directeur exécutif de Sigfox, Xavier Drilhon, cette technologie n'a également aucun complexe à avoir en termes de fonctions de bi-directionnalité et de capacité de signal indoor face à Lora.
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