Démocratiser et démultiplier les usages de la donnée dans les organisations, c’est l’objectif de Cleyrop qui a assemblé une plateforme complète pour l’exploitation des données, à utiliser en mode cloud dans un cadre souverain, ou on-premise. La société, qui vient de lever 4 M€ en série A, a été créée par quatre Français apportant une solide expérience des différents domaines imbriqués, Jérôme Valat, fondateur d’oXya, Arnaud Muller, fondateur de Saagie, Lauren Sayag et Stéphane Messika, fondateur de Kynapse.
« Nous fournissons une solution de bout en bout pour les projets data », nous a exposé Jérôme Valat, PDG de Cleyrop. « Nous avons en amont entièrement développé les interopérabilités entre les différentes solutions, lorsque le client démarre l’usage de la plateforme Cleyrop, tout fonctionne déjà de façon complètement industrielle ». Les briques pré-intégrées pour gérer le cycle de vie des données couvrent ainsi la collecte et la préparation, le traitement et l’exposition à travers la datavisualisation ou l’utilisation dans des algorithmes d’intelligence artificielle. Pas moins de 13 partenaires se sont penchés sur les fonds baptismaux de la plateforme, décrite par son fournisseur comme un datahub. Pour ingérer, stocker, traiter, exploiter et visualiser les données, les solutions de Saagie, Ekimetrics, Opendatasoft et Toucan Toco sont à l’oeuvre. Pour les gouverner, les cataloguer, orchestrer et monitorer les traitements, on retrouve celles de Saagie et Opendatasoft, mais aussi Sekoia, Cosmian (pour le partage sécurisé des données) et DataGalaxy. Dans le cloud, les partenaires sont Outscale, Scaleway et OVHCloud (hébergement, sauvegarde, restauration, migration), au choix des clients. Sur l’intégration et l’adaptation interviennent enfin Kynapse, Groupe Open et La Forge.
Assurer la data continuity
Jérôme Valat souligne deux points importants, la sécurité d’accès aux données et le caractère industriel de la solution. « Nous avons entièrement construit un moteur de parcours d’autorisation, de gestion d’habilitation, qui permet d’avoir une vraie étanchéité entre les différents parcours utilisateur », indique-t-il. « Sur le caractère industriel, le pendant immédiat d’une très forte adoption de la solution, c’est le très haut niveau de service attendu par les clients en termes de SLA, avec de la disponibilité, des performances ». La transparence sur les coûts de gestion de l'infrastructure data est également mise en avant.
Cleyrop développe par ailleurs fortement le volet souverain de l’offre. En plus d’Outscale, Scaleway et OVHCloud, un partenariat avec Bleu - le cloud annoncé par Capgemini et Orange - est également engagé pour bénéficier du label cloud de confiance délivré par l'Anssi. « En termes d’architecture, nous développons toutes les bonnes pratiques pour avoir véritablement la data continuity ». Le déploiement de la solution Cleyrop passe par une phase initiale de build et d’intégration avec les équipes clients : typologie, cartographie du SI, identification des sources de données, mise en place du processus de catalogage… « Nous avons parmi nos partenaires des spécialistes de ces phases d’intégration des solutions data ». Les premières versions de la plateforme sont disponibles. Elles ont déjà été livrées à la DNUM, direction du numérique du ministère des solidarités et de la santé.
Modulaire by design
« Deux choses nous tiennent très à coeur, la notion de donnée citoyenne en Europe et la diversité au sein de la société », ajoute Jérôme Valat. « Il y a des enjeux très forts aujourd’hui autour de la protection de la donnée, des usages licites de la donnée. Nous souhaitons fournir une solution complète qui soit européenne. » Celle-ci est pour l’instant très française. « Mais nous avons déjà engagé des contacts avec des écosystèmes allemands par exemple, l’idée étant d’intégrer de plus en plus de partenaires européens. By design, Cleyrop est construit comme étant extrêmement modulaire, donc c’est assez facile d’ajouter des composants, soit parce qu’ils font sens dans un contexte client ou que ce sont de nouvelles solutions intéressantes à onboarder dans la plateforme, on a vraiment cette vocation de rester très européen ». Concernant la politique de recrutement de la société, le dirigeant de Cleyrop affirme sa volonté « d’aller chercher parmi les talents la plus grande diversité possible ». La start-up compte à ce jour un effectif de 20 personnes, paritaire à 50/50, indique le PDG.
Interrogé enfin sur le choix du nom Cleyrop, Jérôme Valat mentionne l’association des mots « clé » et « Europe » et évoque le procédé de clair-obscur qui met un sujet en lumière, traduisant la démultiplication des projets data pour faire passer la donnée de l’ombre à la lumière.
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