En direct de Berlin - Après l’édition américaine de Cisco Live, à Las Vegas en juillet dernier, retour dans la capitale allemande pour l’édition européenne de la manifestation. Cette dernière réunit cette année près de 12 000 clients, partenaires et employés de l’équipementier. Et bonne nouvelle, les débats sont un peu moins éthéré dans la transformation digitale même si l’industrialisation et l’automatisation des ressources réseau sont toujours au cœur des préoccupations de Cisco avec notamment le renforcement de la plate-forme DNA qui vient compléter les architectures ACI (Apic et Apic-em). A Berlin, la firme a également choisi de mettre l’emphase sur la sécurité, l’analytique et le collaboratif.
La transformation digitale est toujours au coeur du discours de Cisco.
Ruba Borno, ancienne du Boston Consulting Group et désormais vice-présidente en charge des initiatives à fort potentiel chez Cisco, est ainsi revenue lors de sa keynote sur les fondamentaux en sécurité avec pour commencer une affirmation pleine de bon sens : « La sécurité n’est pas statique mais constamment en mouvement […] Nous voyons chaque jours 20 milliards de menaces - soit six fois plus que Google - et avons constaté un grand nombre d’attaques record en 2016 contre des entreprises et des fournisseurs de solutions SaaS depuis des équipements non sécurisés comme des appareils de surveillance pour bébé ou des imprimantes. Et pour améliorer la lutte contre les cyberattaques qui ralentissent les projets de développement digitale dans les entreprises, chacun de nos produits travaille avec les autres pour sécuriser le réseau. Une couche en protège une autre des attaques ».
Ruba Borno était également là pour promouvoir la plate-forme Digital Network Architecture (DNA), déjà présentée l’an dernier, pour étendre la virtualisation des réseaux avec les équipements ENCS 5400 (routeur, firewall et switch). Comme nous l’a expliqué Gordon Thomson, managing director architectures chez Cisco EMEAR, DNA vient compléter les solutions de virtualisation du réseau ACI Apic (pour les datacenters) et ACI Apic-em (pour les campus) - avec une offre taillée pour les entreprises - et surtout leurs filiales - qui construisent et gèrent leur propre infrastructure réseau. « Il n’est pas possible de construire une même solution dans un datacenter, un campus ou une entreprise », nous a précisé Gordon Thomson. L’architecture en étoile spin and lead où tous les équipements sont interconnectés dans un datacenter avec un cœur fabric n’est pas la plus indiquée dans une entreprise. « C’est beaucoup trop cher » assure M. Thomson. Avec DNA, Cisco entend répondre à une demande sans précédent pour le réseau avec la croissance du cloud, de la mobilité et de l’IoT dans les entreprises. « Tous les composants deviennent programmables à l’ère de l’architecture digitale. Et comme le réseau traditionnel n’est pas extensible sans rajout matériel, nous poussons DNA pour enclencher la virtualisation du réseau afin d’améliorer la souplesse d’utilisation et la sécurité »
Le SDN n'a convaincu que 10% des entreprises en France selon cette étude IDC.
Selon une étude IDC commanditée par Cisco, 14% seulement des entreprises dans le monde ont démarré une automatisation de leurs ressources réseau et 63% assurent encore manuellement la gestion de leurs équipements. Selon la même étude, le taux d’adoption de la virtualisation du réseau se situe à 10% en France. Des chiffres qui corroborent ceux de VMware et de sa plate-forme NSX. « La réalité aujourd’hui, c’est que la situation est plutôt complexe. Et le succès est bien de naviguer dans cette complexité en démystifiant le trajet nécessaire pour transformer son enterprise en une organisation digitale ».
Analytique, sécurité et SDN
Si DNA propose d’accompagner la virtualisation du réseau, la solution recèle également une extension analytique et sécurité. « Le moteur analytique extrait des informations pour améliorer la sécurité de l’entreprises et démarrer la programmabilité des ressources. Tout va bouger vers le software pour assurer les fonctionnalités sans s’inquiéter des matériels. La beauté d’un environnement réseau totalement virtualisé, c’est qu’il apporte agilité et sécurité aux entreprises avec notamment des capacités de segmentation end-to-end [pour le traffic des données des cartes bancaires par exemple] au sein des routeurs et des commutateurs ».
Selon Gordon Thomson, les entreprises vont transformer leurs infrastructures traditionnelles pour répondre aux besoins de l’économie digitale et cela passe par une refonte du réseau avec des capacités étendues grâce à la virtualisation. Avec ces technologies, Tesla par exemple propose des mises à jour over the air pour ses voitures, ringardisant les constructeurs traditionnels qui imposent toujours de passer par leurs ateliers. Et avec la montée en puissance du cloud, les entreprises ne sont plus à se demander quel cloud choisir mais bien comment travailler avec plusieurs plates-formes. Selon Ruba Borno, « 85% des entreprises sont désormais multicloud [avec au moins deux fournisseurs différents] et aujourd’hui le plus grand problème n’est pas le choix mais le déplacement de ressources d’un cloud à un autre. Utiliser le bon cloud pour un workload tout en conservant les règles préétablies pour la sécurité ou l’autoscale. Peu importe où se situe le cloud ». Concurrente de Netflix, DirectTV, une filiale d’AT&T, diffuse près de 400 flux vidéo par jour en passant par huit clouds dans 25 régions grâce à Cisco CloudCenter. En France, les opérateurs et certaines banques ont déjà franchi le pas, reste à convaincre la grande majorité des entreprises des bienfaits de la virtualisation du réseau à l’heure de la transformation digitale.
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