La stratégie de Samsung sur le marché des entreprises va s'accélérer en 2014. Engagée depuis six ans maintenant, elle a conduit le constructeur coréen à placer à la tête de ses divisions professionnelles des collaborateurs issus de groupes ancrés dans l'entreprise, comme IBM ou Cisco, à l'instar d'Olivier Savornin, le directeur de la division B2B de Samsung Electronics France. Si les ventes se font totalement en indirect, la filiale dispose de forces commerciales qui évangélisent et inscrivent les technologies du constructeur dans les contextes des clients. En dehors des forces spécialisées (sur l'impression, l'affichage, la mobilité), deux équipes approchent les grands comptes et les PME sur l'ensemble des produits de Samsung, en les articulant notamment à la mobilité (smartphones, tablettes dont la récente Galaxy NotePro à 12,2 pouces).
« A partir du terminal mobile, je pilote l'affichage d'un côté, l'impression de l'autre (Samsung a lancé les premières imprimantes NFC), mais aussi la climatisation, l'éclairage et jusqu'aux équipements médicaux », nous a énuméré Olivier Savornin lors d'un entretien sur le Cebit 2014 qui se tient cette semaine à Hanovre. Autant de domaines où Samsung est présent sur le marché français(*).
Sur le Cebit 2014, Samsung présentait sa plateforme d'échographie en association avec un terminal mobile.
Venant du grand public, le constructeur cherche à marquer sa différence avec des solutions plus simples d'accès. « L'efficacité économique, c'est un sujet sur lequel nous apportons de la valeur car nous avons un portefeuille complet et cohérent », pointe le directeur B2B. « Notre stratégie est évidemment de nous étendre sur notre coeur de métier avec des caractéristiques propres à l'entreprise et des logiciels qui s'appuient sur nos équipements, comme notre système de sécurité mobile Knox ».
Des solutions pour 8 secteurs dont le retail et la banque
Huit marchés sont particulièrement visés par le constructeur : l'éducation, la finance, la santé, les équipementiers, les services, l'hôtel/restauration, les opérateurs de télécommunications et médias et, enfin, le secteur de la distribution de détail. « Le challenge du retail, c'est de montrer quels services on peut apporter avec Internet comme complément du canal physique », pointe Olivier Savornin en citant l'exemple de Darty qui a équipé ses vendeurs de tablettes dans quatre magasins à Paris et en proche banlieue et prévoit de l'étendre au niveau national. Le vendeur accompagne le client dans sa recherche de produits sur Internet et peut afficher sur grand écran, à l'échelle 1, les équipements qui l'intéressent. « C'est un service qui fonctionne très bien », indique le directeur de la division B2B en évoquant aussi l'impression de la facture en WiFi à partir de la tablette. Dans le retail, Samsung remplace aussi l'affichage PLV sur écrans de 55 et 75 pouces.
Dans le secteur financier, l'utilisation de la tablette permet de mettre en oeuvre la signature électronique, comme chez Crédit Agricole. La banque travaille sur « une roadmap de services pour proposer l'ensemble de ses offres à partir de la tablette afin de placer le client un contexte qui correspond », explique Olivier Savornin. L'objectif étant de ramener les clients dans l'agence.
Technologie SoC pour grands écrans devenus tactiles
La solution Samsung School présentée sur le Cebit 2014 (crédit : LMI).
Dans le domaine de l'éducation, Samsung School fournit une solution de gestion de classe interactive. « Nous la vendons aussi pour d'autres applications. Elle est utilisée pour des conseils d'administration, la formation, car c'est un outil de collaboration avec une tablette maître qui peut contrôler les autres tablettes et interagir avec un écran de grande taille », rappelle le directeur B2B de la filiale française. La technologie SoC (system on chip) de Samsung permet de s'affranchir du PC pour gérer l'écran que l'on peut, par ailleurs, rendre tactile par superposition d'un calque. Jusqu'en janvier, il fallait encore un PC pour gérer l'interactivité, maintenant, cela se fait via le système SoC intégré.
Ces technologies explosent, assure Olivier Savornin. « Dans le retail ou dans les gares, nous vendons beaucoup d'écrans pour choisir les produits ou de bornes interactives à hauteur du public ». A Hanovre, lors de l'inauguration du Cebit 2014 par la chancelière Angela Merkel, Samsung a fait la démonstration de l'essayage virtuel de vêtement sur grand écran. Outre les cas d'usage du retail, l'espace d'exposition de Samsung exposait ses solutions pour quatre autres secteurs : la santé (avec l'une de ses plateformes d'échographie), l'administration, la banque et l'éducation.
Impression : NFC, cloud, mobilité et A3 en ligne de mire
Parmi ses autres secteurs de croissance, Samsung pointe celui de l'impression qui a fait l'objet d'une annonce sur le Cebit. En France, la filiale a réalisé dans ce domaine une croissance à deux chiffres en 2013, a indiqué de son côté Gilles Abry, directeur commercial des solutions d'impression. Sur les lasers A4, elle est arrivée en tête des ventes sur 2013, selon GFK. Après le lancement de ses premières lasers et multifonction A4 compatible NFC qui permettent de lancer une édition avec son smartphone, le constructeur veut maintenant multiplier les cas d'usage de l'impression mobile et développer l'utilisation des services cloud.
Mais c'est sur les modèles A3 destinés aux grandes entreprises que la progression s'annonce la plus forte puisque Samsung y part de beaucoup plus loin par rapport à ses concurrents. Ce segment représente « l'écrasante majorité du marché, notamment dans l'administration », souligne Olivier Savornin. « Cela va clairement être notre axe de développement. C'est de très loin de plus rémunérateur et c'est un vrai segment professionnel ».
Le directeur B2B souligne enfin l'importance de l'écosystème qui entoure Samsung, fournisseurs d'accessoires, de solutions logicielles et de services développés par les partenaires, jusqu'aux agences de marketing qui aident le client du retail à moderniser l'expérience client. « Ils ont besoin de comprendre ce que la technologie peut faire, par exemple, avec le stylet qui permet de donner une valeur probatoire à la signature électronique ». Des technologies permettent en effet de mesurer la pression exercée sur le stylet, la vitesse avec laquelle la signature est tracée, les séquences et le style d'écriture.
(*) Avec la marque Samsung Medison sur les plateformes d'écographie.
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