Broadcom a annoncé que les utilisateurs de VMware vSphere 7.x bénéficieront de six mois supplémentaires de support produit. Lancé en 2020, cette solution d'hyperviseur pour serveurs (type 1) devait cesser d'être pris en charge en avril 2025, mais sera désormais maintenu jusqu'en octobre 2025. Le fournisseur a confirmé la nouvelle (que The Register a rapportée mardi) aujourd'hui : « Pour renforcer notre engagement à satisfaire nos clients, nous prolongeons la période de support général pour VMware vSphere et vSAN 7.x. Initialement fixée au 2 avril 2025, la date de fin de support général (EoGS) a été prolongée de 6 mois, et est désormais reportée au 2 octobre 2025 [...] Cette extension de la période de support offre aux clients une plus grande flexibilité dans la planification des mises à jour futures. Notre objectif est de favoriser un environnement de support fiable et de laisser suffisamment de temps pour la planification stratégique au fur et à mesure de l'évolution des besoins des clients. »

Ce changement n'est pas sans précédent. Avant que Broadcom mette la main sur VMware, la prise en charge de vSphere 6.5 et de vCenter 6.5 avait été prolongée d'un an en 2021 pour aider les administrateurs qui avaient des difficultés à effectuer la mise à niveau en raison des restrictions liées à la pandémie. Le groupe a déclaré que, comme à l'époque, la prise en charge de vCenter est également prolongée. Un analyste du secteur estime que la prolongation de la prise en charge de vSphere 7 est une opération de communication, programmée en amont de son événement Explore 2024. Et de suggérer que les deux récentes annonces de VMware - l'une concernant la prolongation de la prise en charge de vSphere 7 et l'autre, une promesse difficile à déchiffrer de fonctionnalités et de valeurs supplémentaires [VMware Cloud Foundation (VCF)] - sont des tentatives transparentes d'émousser ce qui sera sans aucun doute un accueil glacial lorsque les dirigeants de VMware et de Broadcom accueilleront les clients et les partenaires à Las Vegas, dans à peine quatre semaines ». L'analyste cynique aurait raison », a déclaré John Annand, responsable de la recherche chez Info-Tech Research Group.

L'échéance du 1er août toujours en vigueur pour les clients VMware on AWS 

« Six mois de soutien supplémentaire pour ce qui sera alors un produit vieux de cinq ans ne coûtent rien à Broadcom. Et s'il s'agissait de la petite marge de manœuvre supplémentaire dont les détenteurs de licences perpétuelles avaient besoin pour passer au VCF, pourquoi ne pas en faire une bonne publicité au lieu de l'inclure comme une « concession standard » dans tous les accords qu'ils concluront et signeront au cours des 12 prochains mois ? a déclaré M. Annand. Une échéance qui n'a pas changé est l'expiration de l'accord de revente d'AWS avec VMware le 1er août, après quoi les clients ne pourront plus utiliser de serveurs vSphere à la demande à partir du cloud VMware on AWS, ce qui éliminera la possibilité d'augmenter (ou de réduire) rapidement la capacité en fonction des besoins. Il leur a été proposé d'acheter des abonnements de 12 mois pour leurs serveurs à la demande actuels ; Broadcom leur conseille maintenant d'acquérir ces licences d'ici le 26 juillet. The Register cite un courriel de Broadcom adressé à ses clients, qui dit : « Pour continuer à vous offrir la meilleure expérience possible, nous passons à un modèle d'abonnement uniquement pour l'achat et la consommation d'hôtes, ce qui signifie que nous ne soutenons plus le modèle à la demande ».

Il s'agit d'une nouvelle décision impopulaire de la part du fournisseur, qui a également modifié ses licences pour toutes les versions afin d'adopter un modèle basé sur la consommation du nombre de cœurs utilisés, ce qui a fait grimper en flèche les factures de certains clients et les a amenés à remettre en question la valeur de la technologie. Car Broadcom s'est surtout concentré sur la mise au point de ces nouvelles versions pour l'IT cloud ; dans un billet de blog publié en avril, le CEO de Boradcom Hock Tan a écrit : « Ces changements ont été conçus pour aboutir à une solution VCF intégrée qui apportera des avantages à long terme plus importants à nos clients estimés, à la fois dans leurs propres datacenters et dans le cloud, avec une portabilité accrue pour déplacer les charges de travail entre les datacenters sur site et les fournisseurs cloud pris en charge. » En juin, l'entreprise a annoncé une série de mises à jour de VMware Cloud Foundation (VCF) et de VMware vSphere Foundation (VSF) afin de poursuivre ses objectifs.

VCF : le plein de fonctions avant le grand bain d'Explorer 2024

A ce titre, le fournisseur a annoncé d'importantes mises à jour de VCF avec parmi les dernières fonctionnalités, citons Importation VCF (intégration des environnements vSphere et vSAN existants dans VMware Cloud Foundation afin de centraliser la gestion et d'optimiser les ressources sans avoir à reconstruire entièrement l'environnement du client). L'expérience VCF pour les développeurs (ajoute des modèles de démarrage rapide, facilite l'intégration du réseau et offre des informations avancées sur les performances et fournit des aides à l'installation et à la configuration pour faciliter le passage des réseaux traditionnels basés sur des VLAN aux réseaux virtuels NSX). ESXi Live Patching qui permet aux administrateurs d'appliquer des correctifs critiques sans nécessiter de temps d'arrêt pour la maintenance. Une console simplifiée pour vSphere Foundation (comprend un inventaire global, des diagnostics simplifiés, une gestion centralisée des certificats et des licences unifiées), de la connexion unique pour tous les composants du produit VSF. Et aussi Tanzu Kubernetes Grid Service qui devient un service indépendant, avec des mises à jour asynchrones pour permettre un accès plus rapide aux dernières versions de Kubernetes en amont. 

Suite à ces annonces M. Annand d'Info-Tech a eu des réactions mitigées à l'égard des mises à jour. « Il y a quelques véritables pépites, comme le correctif ESXi live, des modèles architecturaux supplémentaires pour les charges de travail d'IA et (enfin) l'authentification unique de la plateforme complète, qui amélioreront marginalement la vie des administrateurs de système », a-t-il déclaré. « Il ne fait aucun doute qu'ils réservent le contenu supplémentaire (comme la publication de plans pour les licences des grands CSP) jusqu'à une date plus proche de la conférence elle-même. Mais en fin de compte, on a surtout l'impression qu'il s'agit d'un vendeur qui invite 9 000 personnes dans quatre semaines et qui n'aimerait pas du tout être bouté hors de la scène.