L'éditeur Bonitasoft a redoublé d’efforts sur la dernière version de sa solution de gestion des processus métiers (BPM), avec un objectif en tête : améliorer nettement la maintenabilité des applications basées sur les processus de bout en bout, tout en conservant leurs capacités de personnalisation. Il permet également aux entreprises de modifier leurs applications « à chaud » pour les rendre vivantes, nous a indiqué Charles Souillard, CTO de la société française lors d’un entretien. « Nous voulons des cycles de développement beaucoup plus courts pour nos clients avec des applications qu’ils pourront mettre à jour très rapidement », a-t-il expliqué. L’éditeur utilise le terme de « live applications » pour les qualifier.

Livrée aujourd’hui dans sa version communautaire et dans ses trois déclinaisons fournies par souscription (Teamwork, Efficiency, Performance), Bonita BPM 7 comporte de très nombreuses innovations par rapport à la version 6, pointe le co-fondateur de la société. Premièrement, les trois grandes parties qui composent les applications ont été fortement découplées : d’un côté, la logique métier mise en oeuvre par les processus, de l’autre les données - qui diffèrent en fonction des métiers- et, enfin, l’interface utilisateur. L’approche s’apparente aux modèles classiques de développement web autour du MVC (Model View Controler), rappelle Charles Souillard.

Un UI Designer pour créer des interfaces personnalisables

Auparavant, seuls les processus permettaient de maintenir les applications. Or celles-ci vont bien au-delà des processus et des formulaires qui leur sont associés. Il faut souvent y insérer des vues pour visualiser un ensemble d’informations complémentaires, par exemple les factures en cours de traitement. Dans ce domaine, la version 6.3 livrée l’an dernier permettait déjà d’insérer des pages spécifiques. Avec Bonita BPM 7, l’interface peut proposer bien plus que de simples formulaires et c’est désormais l’ensemble de l’application qui est maintenable. Le deuxième apport important de l’offre concerne ainsi l’arrivée dans le Studio de développement d’interfaces d’un UI Designer qui vient compléter l’outil de conception des formulaires. Ce Designer qui sert à créer des interfaces personnalisables propose des widgets pour composer les pages. Les entreprises utilisatrices peuvent de leur côté développer leurs propres widgets et étendre leurs API Rest sécurisées en précisant qui a le droit de les appeler ou pas.

Dans Bonita BPM 7, le UI Designer permet de créer des interfaces web personnalisées à l'aide de widgets.

Le UI Designer s’appuie sur les technologies AngularJS et Bootstrap et il crée des pages entièrement wysiwyg (lors de la conception, elles apparaissent telles qu’elles seront visualisées à l’utilisation). Par défaut, elles s’affichent de façon responsive et il est également possible de définir des comportements différents d’affichage en fonction de la taille d’écran choisie. On pourra par exemple supprimer certaines informations en cas d’utilisation sur un smartphone.

Facturé à l'usage, au nombre d’instances par processus

Enfin, la troisième avancée importante de cette version 7, côté métiers et côté IT, c’est la possibilité de changer « à chaud » les pages et les formulaires, souligne Charles Souillard. Les utilisateurs métiers pourront ajouter des informations à une page et en recréer immédiatement une nouvelle version. Du côté technique, on pourra mettre à jour tout aussi rapidement en cas de changement d’infrastructure ou de bug sur un script d’intégration. « Clairement, nous voulons éviter tout downtime des applications », souligne Charles Souillard.

Du côté back-end de la mise en place des applications, Bonita BPM 7 apporte la notion de contrats qui permet de s'assurer que tous les paramètres ont bien été mis en place.

Cette version 7 a été largement testée pendant des mois, Bonitasoft ayant embarqué dans cette aventure une quarantaine d’utilisateurs. Une quinzaine de clients partenaires y ont participé, parmi lesquels une entreprise qui a démarré un projet sur la version alpha du logiciel. Le produit qui est livré aujourd’hui est donc très stable. Depuis le début de cette année, Bonita BPM est facturé au nombre d’instances par processus, à l'usage (en mode « pay per use »). L’éditeur a par ailleurs changé de stratégie sur son flanc communautaire. Il permet aux utilisateurs de la version Open Source de passer à la souscription Teamwork sans devoir faire de modification technique, ce qui n’était pas le cas auparavant.