Retrouvez Bill Gates à Davos dans notre reportage vidéo Devant le gotha planétaire réuni dans les alpages suisses à l'occasion du Forum économique mondial de Davos, Bill Gates a troqué son uniforme de dirigeant de Microsoft pour endosser celui de philanthrope humaniste. Dans un discours contrastant avec ceux habituellement tenus dans ce canton des Grisons, le fondateur du groupe de Redmond a plaidé en faveur d'un renouveau des valeurs du capitalisme, une révolution devant profiter à l'ensemble de l'humanité. Vers un capitalisme créatif A la tête de la plus puissante organisation caritative du monde, Bill Gates a exhorté le parterre de dirigeants présents à Davos à s'engager sur la voie d'un « capitalisme créatif », reposant notamment sur une collaboration accrue entre les entreprises, les gouvernements et les ONG. A la clé : la résolution des problèmes des plus pauvres pas exclusive d'une bonne santé des acteurs économiques. « Nous devons trouver un moyen pour que les aspects du capitalisme servant les personnes les plus fortes profitent aussi aux plus pauvres », a-t-il martelé. L'idée d'un capitalisme créatif associe les « deux principaux buts de la nature humaine : la satisfaction de ses propres intérêts et l'altruisme », a développé le fondateur de Microsoft. Selon lui, tout en conservant leur sens inné des affaires, les entreprises peuvent trouver de nouveaux moyens pour résoudre les principaux problèmes affectant un milliard de pauvres, qui souffrent de malnutrition, d'un manque d'eau ou de médicaments. Autant d'éléments considérés comme acquis par le reste de la planète, selon Bill Gates. Bien sûr, l'ex-homme le plus riche du monde ne voue pas le capitalisme aux gémonies : « Le système conduit par des intérêts particuliers est responsable d'incroyables innovations qui rendent la vie meilleure. Mais pour que cette puissance profite à tous, nous devons redéfinir le système. » Et cette redéfinition passe notamment par la remise en cause de ce qui a fait la raison de vivre de Microsoft depuis sa création : le profit. Les dirigeants d'entreprises doivent, selon Bill Gates, changer leur façon de penser et ne pas chercher à réaliser des bénéfices des nouveaux modèles économiques basés sur la philanthropie. Il n'est pourtant pas question de tirer un trait sur la raison d'être des entreprises : la reconnaissance du bien qu'elles font dans le monde en venant en aide aux autres induit une valeur économique, « améliore la réputation d'une société, attire les clients. Dans un marché où les profits ne sont pas possibles, la reconnaissance prend la place des bénéfices. » Bill Gates et Bono refont le monde et lancent le projet Red Plutôt que de se lancer à la poursuite de buts certes vertueux mais éloignés de leur activité, les entreprises doivent, selon Bill Gates, miser sur leur activité pour aider les autres, en s'associant aux gouvernements des pays les plus pauvres pour leur fournir des ressources. Et de citer l'exemple d'une société danoise qui met à disposition du Vietnam son vaccin contre le choléra pour 1 $ la dose. Autre illustration, la campagne Red se veut l'exemple même de ce que doit être le capitalisme créatif. Impliquant de nombreuses sociétés comme Gap, Motorola, Dell ou Armani, le projet serait né sur le zinc d'un bar, au sortir d'une nuit rythmée par ces conversations au cours lesquelles on refait le monde. En l'espèce, la conversation réunissait deux amis : Bill Gates et Bono, le chanteur du groupe U2. Le projet Red vise à reverser une partie des bénéfices réalisés grâce à la vente de différents produits à la recherche médicale pour l'Afrique. Dell et Microsoft prévoient ainsi de distribuer certains modèles de la gamme XPS du constructeur dans le cadre du programme. A l'heure actuelle, Red aurait contribué à hauteur de 50 M$ aux projets de recherche contre le Sida et le paludisme, et deux millions d'Africains reçoivent quotidiennement des médicaments qui « leur sont vitaux », selon Bill Gates. Avant l'annonce de cette association entre l'éditeur et le fabricant, Microsoft avait mis en oeuvre cette idée d'un nouveau capitalisme à travers son programme éducatif Unlimited Potential, chargé d'apporter des compétences IT et du matériel aux élèves des pays émergents. Conformément à la définition du capitalisme créatif exposée par Bill Gates à Davos, Microsoft entend, à travers ses projets éducatifs, utiliser le caritatif comme un levier pour ses futures activités et préparer les marchés émergents à devenir les prochains consommateurs des produits mis au point à Redmond.
Bill Gates, un (presque) altermondialiste à Davos
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Alors que le Forum économique de Davos est traditionnellement le point de rendez-vous des plus fervents chantres du libéralisme, Bill Gates a détonné en présentant sa vision d'un capitalisme créatif, censé profiter à tous.
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