L'Association pour l'emploi des cadres, dite Apec, a revu son baromètre de recrutements des cadres en 2022 du fait de la guerre en Ukraine. Prenant en compte les premiers impacts de ce conflit, le rapport indique que la dynamique de l’emploi cadre pourrait ainsi marquer le pas, après le fort rebond constaté en 2021 (+18 % pour les recrutements de cadres par rapport à 2020). Toutefois, les prévisions de recrutements de cadres pour 2022, bien que légèrement minorées, resteraient bien orientées : 282 000 embauches, soit +5 % par rapport à 2021.
Les prévisions 2022 des recrutements de cadres ont ainsi été corrigées par : une analyse sectorielle (sur 26 secteurs d’activité) réalisée en mars 2022 et prenant en compte les premiers impacts de la guerre en Ukraine. Ont été ajoutés à cela les résultats de la dernière vague de l’enquête trimestrielle de l’Apec réalisée du 7 au 18 mars 2022 auprès de 1 000 entreprises. Enfin, Apec prend en compte les dernières prévisions macro-économiques de la Banque de France de mars 2022.
L'informatique et les études R&D recrutent
L’étude révèle que les 3 secteurs moteurs de l’emploi cadre (ingénierie R&D, activités informatiques, conseils) se montreraient particulièrement actifs et renoueraient avec les niveaux d’avant crise. A eux trois, ces secteurs représentent 45 % des recrutements prévus en 2022 avec respectivement 61 000 postes pour les activités informatiques, 39 000 pour l’ingénierie R&D, et 28 300 pour les activités juridiques, comptables et conseil. Les prévisions sont ainsi en hausse de 8 % à 10 % pour ces secteurs. D’autres secteurs resteraient en revanche très en retrait (hôtellerie, restauration, communication médias, automobile, aéronautique, industrie pharmaceutique...). Ces domaines d’activité représentent un peu moins de 11 % de la totalité des recrutements prévus.
Côté fonctions, l’informatique et les études - R&D, représentent respectivement 21 % et 18 % des embauches prévues en 2022. Avec 16 %, les postes de commercial et marketing font partie du top 3. Les métiers les moins recherchés correspondant à l’exploitation tertiaire (9 % des recrutements prévus en 2022), la finance, comptabilité, contrôle de gestion, audit (8 %) et achats, qualité, maintenance, logistique, sécurité (6 %).
Les Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, ces régions qui recrutent
La plupart des régions dépassent les standards d’avant-crise, exception faite pour Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse. Par rapport à l’évolution 2019-2022 annoncée, on note donc une légère augmentation pour les prévisions 2021-2022. Sur ce point, les régions Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes sont en tête : la première passe de -3 % à +8 %, la seconde de -1 % à +6 %. Ce sont les deux plus grosses augmentations de recrutements de cadres notées entre 2019 et 2022. La moyenne nationale étant de 0 % sur 2019-2022 et +5 % sur 2021-2022.
Si l’on regarde plus en détails, la région Île-de-France est la première région à embaucher, avec 134 600 postes ouverts en 2022, suivie par Auvergne-Rhône-Alpes (30 200 recrutements prévus), et les Hauts-de-France (17 500 recrutements). A contrario, les régions qui recrutent le moins sont Bourgogne-Franche-Comté (5 700 postes), Centre Val de Loire (6 600 postes) et la Normandie (6 800 postes). A noter que les cadres ayant 5 ans d’expérience ou moins représentent 50 % des recrutements prévus en 2022. Les profils de cadres ayant entre 6 et 10 ans d’expérience sont également plus demandés, ils représentent 28 % des recrutements sur 2022 (+20 % entre 2021 et 2022). On observe cependant un recul (-7 % par rapport à 2021) du côté des profils recherchés avec plus de 10 ans d’expérience qui représentent ainsi 22 % des recrutements sur l’année.
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