Les banques et les sociétés d'investissement globales envisagent déjà de remplacer les postes d'analystes financiers débutants par l'intelligence artificielle (IA), les deux tiers de ces postes étant susceptibles d'être supprimés. Ce mouvement anticipé pourrait complètement transformer la façon dont ces entreprises recrutent de nouveaux collaborateurs et la façon dont elles gèrent et fournissent la technologie à leurs employés.
Selon un article du New York Times, de grandes banques telles que Goldman Sachs et Morgan Stanley testent des outils d'IA qui pourraient un jour remplacer en grande partie les analystes débutants et automatiser les heures que ceux-ci consacrent à la compilation et à l'interprétation de rapports, ainsi qu'à la production de chiffres et statistiques - un travail que les outils d'IA générative peuvent effectuer en l'espace de quelques secondes.
Les grands établissements bancaires testent discrètement des outils d'IA, sous des noms de code tels que Socrates, qui pourraient un jour leur éviter d'embaucher des milliers de diplômés de l'enseignement supérieur, selon le quotidien américain. Rappelons que Goldman Sachs a estimé qu'environ 300 millions de travailleurs pourraient être affectés de manière significative par l'IA. Les sociétés de services financiers semblent dès aujourd'hui s'orienter vers la concrétisation de cette prédiction.
Automatiser de « longues heures de travail et des tâches pénibles »
Ces organisations utilisent déjà de nombreux types d'automatisation, depuis les vénérables outils de programmation et de planification des tâches utilisés par environ la moitié des organisations, jusqu'à des technologies plus modernes telles que le traitement intelligent des documents ou l'automatisation des processus à l'aide de l'IA, utilisées par respectivement 27 % et 33 % des entreprises de la finance, selon le rapport de SMA Technologies (The State of Automation in Financial Services 2024 ; soit l'état de l'automatisation dans les services financiers en 2024).
L'une des principales raisons pour lesquelles l'IA pourrait perturber les carrières des débutants dans les services financiers réside dans son potentiel d'automatisation du traitement de l'information, qui constitue une grande partie de leur description de poste. En outre, nombre de ces employés sont victimes d'épuisement professionnel en raison des « longues heures de travail et des tâches pénibles » que ces postes impliquent, ce qui en fait une option de moins en moins attrayante pour les diplômés de l'enseignement supérieur, malgré les salaires attractifs proposés, selon un précédent article du même New York Times.
Les représentants de Goldman Sachs, JP Morgan Chase et Morgan Stanley n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires sur leurs projets en matière de mise en oeuvre de l'IA ou sur les modifications éventuelles de leurs stratégies de recrutement.
Transformer le lieu de travail
Si l'IA générative transforme déjà le lieu de travail, reste àsa voir dans quelle mesure elle aura un impact sur les emplois occupés par les humains. À l'heure actuelle, la plupart des organisations en sont aux phases expérimentales de l'utilisation de la technologie pour compléter les tâches de leurs employés, mais cela devrait changer, et rapidement, selon les experts.
Le secteur financier étant sur le point d'être l'un des premiers à adopter l'IA à grande échelle, les DSI et les autres employés de ce secteur seront probablement parmi les premiers à percevoir l'impact de cette technologie sur les carrières au sein de leur entreprise. Les services financiers, le droit et les études de marché sont les trois principaux secteurs à devoir ressentir les effets de la mise en oeuvre de la GenAI, selon un rapport intitulé Generative Artificial Intelligence and the Workforce, rédigé par la Society for Human Resource Management (SHRM) et le Burning Glass Institute. Et ce même rapport cite Morgan Stanley, Bank of America et Northwestern Mutual comme étant les entreprises les plus exposées (l'étude se limite aux grandes sociétés américaines).
Impact à court mais aussi à long terme
Pour les DSI de ces secteurs, cela peut signifier qu'il y aura moins d'employés ayant des besoins technologiques à organiser et superviser ; cependant, ils devront relever des défis nouveaux et différents, comme la mise en oeuvre et la gestion des outils d'IA et des différents rôles associés dans l'organisation.
À court terme, pour les services financiers, l'IA générative permettra en particulier d'automatiser davantage l'analyse et la production de rapports financiers, d'améliorer les efforts d'atténuation des risques et d'optimiser les opérations financières, selon un rapport intitulé The implications of generative AI in Finance (Les implications de l'IA générative en finance), rédigé par le cabinet de conseil Deloitte. Mais il ne s'agit là que de la partie émergée de l'iceberg, selon le cabinet. « Avec sa capacité à traiter de vastes quantités de données et à produire rapidement un contenu inédit, l'IA générative promet des bouleversements progressifs que nous ne pouvons pas encore anticiper », indique le rapport.
En complément :
- Pour déployer l'IA générative, Goldman Sachs lorgne vers des architectures hybrides
Banques : l'IA un danger pour les postes de débutants
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Des banques telles que Goldman Sachs et Morgan Stanley testent discrètement des outils d'IA qui pourraient conduire les DSI du secteur à fournir davantage de services IT à des robots et moins à des employés.
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