Amazon Web Services a donné le coup d'envoi de sa conférence re:Invent 2018 à Las Vegas (du 26 au 30 novembre) avec, comme tous les ans, un lot d’annonces renforçant ses offres et services. Et parmi les premières propositions, on peut retenir l’arrivée d’une puce serveur développée en interne reposant sur l’architecture ARM 64 bits. Baptisée Graviton et disponible pour les clients d’EC2, ce processeur a été conçu par les équipes d’Annapurna Labs, une start-up israélienne rachetée par Amazon en 2015.

Depuis plusieurs années, et une première tentative avec la start-up SeaMicro rachetée et liquidée par AMD, les fournisseurs d’infrastructures et les hébergeurs recherchent une alternative meilleure marché et moins énergivore aux puces serveurs x86 (Xeon et Opteron à l'époque). HPE et Dell ont testé en 2012 la commercialisation de serveurs équipés de puces Atom ou ARM 32 bits (Moonshot et Cooper respectivement), les résultats n’avaient pas été concluants. L’écosystème logiciel n’avait pas vraiment suivi. Mais depuis, ARM a considérablement amélioré ses puces en passant aux 64 bits et investi dans les plate-formes de développement et les compilateurs.

Des instances pour les microservices

Peter DeSantis, vice-président d'AWS Global Infrastructure and Customer Support, a précisé lors d’une présentation que les instances A1 exploitant des serveurs Graviton, se destinent aux applications dites distribuées (scale-out) qui peuvent fonctionner sur plusieurs serveurs ou instances, une caractéristique propre aux logiciels cloud. Plus précisément, elles sont bien adaptées aux microservices conteneurisés, ou des fragments d'applications sont egroupés pour qu'ils puissent fonctionner sur de nombreux types d'ordinateurs et de logiciels, ainsi que sur des serveurs web, des environnements de développement et des clusters de containers.

 

Le projet Olympus de Microsoft repose sur une plateforme Centriq 2400 – sur base ARM - développée avec le concours de Qualcomm. (Crédit D.R.)

Si Intel et AMD continuent de dominer le marché des infrastructures cloud, l’arrivée de la plateforme Graviton, qui travaille avec des applications développées pour Amazon Linux, Red Hat Enterprise Linux et Ubuntu, dans les régions AWS américaines et européenne, est un signal fort aux entreprises qui désirent réduire leurs coûts d’exploitation. Signalons que d’autres fournisseurs de services comme Microsoft Azure, Online ou OVH  proposent déjà des instances exploitant des puces ARM 32 et 64 bits.