Orange a faim de croissance. Dans le cadre de la présentation de son plan stratégique Engage 2025, le poids lourd français des télécoms a fait le point sur les principaux axes de développement pour les années à venir. Et clairement, le métier historique de « simple » opérateur semble avoir vécu, le groupe français faisant cap sur ses nouveaux moteurs de business. Pour assurer son développement, l'opérateur mise sur la commercialisation d'offres FTTH dans près de 69 millions de foyers européens d'ici 2023 (versus 41 millions à fin d'année), d'infrastructures WiFi 10Gbps dans les foyers et bien sûr le boom de la 5G avec des capacités de network slicing (priorisation et découpage réseau pour couvrir des usages critiques ou spécifiques). Sur ce dernier point, Orange prévoit en particulier une vraie rupture pour les entreprises en soutenant des usages émergents en termes de pilotage à distance de systèmes, maintenance prédictive. Un centre de co-innovation entre l'opérateur et ses clients verra d'ailleurs le jour à Châtillon en 2020 pour répondre à ces enjeux.
Tout en poursuivant ses engagements d'investissement en infrastructures FTTH, l'opérateur a annoncé la création l'année prochaine d'une filiale en France, Orange Concessions, qui va regrouper 4 millions de prises issues des RIP (réseaux d'initiative publique) appartenant aux collectivités locales et dont l'opérateur est concessionnaire. « La filialisation de cette activité permettra à Orange de saisir les opportunités potentielles de développement ou de consolidation sur ce marché. En Espagne et en Pologne, Orange envisage aussi de partager les futurs déploiements FTTH avec d’autres opérateurs via des FiberCos, en impliquant éventuellement des tiers », a indiqué le groupe dans un communiqué. Orange compte aussi accélérer sa démarche de Radio Access Network (RAN) sharing, consistant à partager avec d'autres opérateurs des équipements télécoms les coûts d'investissement (Capex) mais aussi d'exploitation (Opex). Après avoir signé des accords en Pologne, Roumanie, Espagne et Belgique, d'autres accords sont en cours dans d'autres pays. L'équilibre financier est attendu fin 2023 en Europe avec un PNB de 400 millions d'euros.
35% de l'activité d'Orange dans les services IT
Disposant d'un parc de 40 000 tours télécoms pour son réseau mobile en propre, Orange a par ailleurs annoncé la création de TowerCos en Europe, des entités spécialisées pour assurer leur gestion avec trois objectifs. A savoir « améliorer l’efficacité opérationnelle et optimiser les Capex mobiles, augmenter le taux de colocation sur les tours, tout en préservant l’avantage concurrentiel d’Orange et enfin mieux faire comprendre et révéler la qualité et la valeur de ces actifs », précise l'opérateur. Par ailleurs, la compagnie compte accélérer dans les services IT (35% de l'activité du groupe en 2023) en particulier dans le SD-WAN, l'edge, la virtualisation des réseaux, le cloud et les data analytics. Concernant l'entité Cyberdéfense du groupe, les objectifs sont également en hausse avec une prévision de dépasser le milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2023. Concernant l'activité bancaire du groupe, héritée de Groupama Banque, la société a indiqué avoir atteint le palier de 500 000 clients après deux ans d'existence. Des services de micro-crédit en Afrique et Moyen-Orient seront lancés en 2020.
Afin d'améliorer l'expérience client, Orange compte déployer des « parcours 100% digitaux » en misant sur l'IA et la data. « Orange va accroître la part du canal digital dans la relation quotidienne avec ses clients. D’ici 2023, le nombre d’appels vers les call centers en Europe aura diminué de 55%. En parallèle, Orange s’appuiera sur Djingo, qui deviendra une interface vocale directe avec le client, et sur l’application Orange & Moi, dont le nombre d’utilisateurs doublera en 2023 pour atteindre près de 50 millions », indique l'opérateur.
Un EBITDA attendu en croissance annuelle de 2-3% d'ici 2023
D'un point de vue financier, l'opérateur a indiqué vouloir dégager 1 milliard d'euros d'économies entre 2019 et 2023 grâce à un vaste plan de digitalisation et de plateformes de services partagées. L'EBITDA est attendu en croissance annuelle de 2-3% sur cette période pour un cash flow organique multiplié par deux en fourchette haute, passant de 2 à 4 milliards d'euros entre 2019 et 2023. Pour les prochains exercices fiscaux, Orange compte verser a minima un dividende de 0,7 € versus 0,6 précédemment.
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