MariaDB livre SkySQL, la version DBaaS de sa base de données open source optimisée pour le cloud et dont le déploiement s’appuie sur l’orchestrateur de conteneurs Kubernetes. Fournie en préversion limitée depuis plusieurs semaines, elle est maintenant disponible sur la Google Cloud Platform, mais sa vocation est multicloud et son éditeur adapte en ce moment son architecture pour EKS et AKS, les déclinaisons Kubernetes d’AWS et de Microsoft Azure. Ces versions sont prévues pour le quatrième trimestre, en commençant par AWS. Et l’éditeur ne compte pas en rester là. « Nous avons la volonté de sortir la DBaaS sur tous les clouds », nous a indiqué Michael Carney, VP EMEA de MariaDB Corporation. « Tout est conçu dans le produit pour être multicloud : l’utilisation de Kubernetes, la configuration et le monitoring ».
Le portail de SkySQL repose sur le logiciel d’ITSM ServiceNow, utilisé comme « control plane » pour ordonnancer l’inventaire des databases, la configuration et la gestion des workflows. C’est à partir de l’interface ServiceNow, gérée par SkySQL, que l’utilisateur va pouvoir créer ses instances de base de données et choisir l’endroit et les régions cloud où il veut les mettre, sélectionnées dans des listes déroulantes, explique Michael Carney. En passant par cette couche de service intermédiaire, spécialisée dans ce type de tâches, l’objectif est aussi de rendre le déploiement des bases de données indépendant des clouds publics sous-jacents sur lesquels elles seront déployées, aujourd’hui GCP, demain AWS, Azure et autres. Pour le monitoring en temps réel des bases, SkySQL recourt à Prometheus, tandis que Grafana est requis pour l’analyse des métriques et leur visualisation.
La configuration des instances SkySQL se fait à partir d'une interface adossée à ServiceNow. (Crédit : MariaDB)
Bases transactionnelles, analytiques ou hybrides
Trois types de bases de données vont pouvoir être déployées dans le cloud à partir de SkySQL. Les premières sont optimisées pour les opérations transactionnelles, avec des données stockées de façon brute et des SSD rapides. Les deuxièmes sont destinées à l’analytique avec un format en colonnes et du stockage objet. Les troisièmes sont hybrides, permettant de combiner ces différents modes d’organisation et de stockage. « On peut mélanger les applications transactionnelles et analytiques sur les mêmes instances », pointe le VP EMEA, quand d’autres solutions cloud nécessitent, selon les traitements effectués, de devoir associer une database analytique en plus de la DBaaS transactionnelle (telles Amazon RDS et Redshift).
Du côté des fonctionnalités, SkySQL s’exécute sur la dernière version en date de la plateforme MariaDB, cette version cloud bénéficiant donc des améliorations et mises à jours de sécurité les plus récentes. La DBaaS dispose de la réplication multi-maître synchronisée sur l’ensemble des noeuds d’un cluster, apportée par Galera Cluster depuis plusieurs années maintenant sur la version on-premise. De même que la tolérance de panne. A travers les fonctionnalités MaxScale de MariaDB, le failover automatique permet, en cas de panne dans un cluster, de basculer automatiquement vers le dernier noeud mis à jour en réexécutant automatiquement la transaction en cours. Ces capacités sont disponibles dès maintenant dans SkySQL. D’autres sont pour l’instant fournies en version bêta. « Nous travaillons depuis deux ans sur l’utilisation de l’intelligence artificielle pour analyser les charges de travail afin d’adapter automatiquement les clusters et faire du scale out en étendant le nombre de réplications ou en réduisant en fonction de la charge », décrit Michael Carney. A venir également, la mise à profit de la technologie rachetée avec ClustrixDB il y a 18 mois. « Nous avons créé un moteur de stockage qui propose du SQL distribué et l’écriture massivement scalable », indique le VP EMEA en précisant que les derniers benchs effectués ont permis d’atteindre 5 millions de requêtes par seconde sur une centaine de machines.
SkyDBA pour accompagner la migration vers le cloud
Avec sa DBaaS, MariaDB fournit aussi ses services de support SkyDBA qui peuvent prendre en charge pour le compte des entreprises les tâches d’administration qui ne sont pas automatisées. « Nous pouvons manager un cluster pour le client, l’optimiser, changer les index et aussi accompagner la transition vers le cloud », précise Michael Carney en citant la migration actuellement réalisée par O2 Enterprise et Wifi Telefonica UK Limited. Le groupe d’assurance SelectQuote témoigne également de sa migration vers cette version DBaaS pour supporter les pics saisonniers de son activité. Pour l'instant, les tarifs d’utilisation de SkySQL démarrent à partir de 0,45 $/heure (0,41 euros/h), ils devraient par la suite varier par région selon ceux de chaque fournisseur cloud.
MariaDB a été développé en 2009 comme un fork à la base de données MySQL par le créateur de cette dernière, Monty Wydenius, rejoint par une partie des ingénieurs de MySQL après son rachat par Oracle.
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