Avec ses Cloud Paks, qui réunissent au travers de cinq solutions intégrées près d’une centaine de ses logiciels, IBM a l’ambition d’être un acteur majeur du chapitre 2 de la transformation numérique des entreprises, engagées maintenant sur la conteneurisation de leurs applications. « Les micro-services sont une tendance majeure, nous avons la conviction qu’une grosse partie des applications fonctionnera en mode containers d’ici 2025 et que ce sera le socle du SI de nos entreprises », a expliqué Agnieszka Bruyère, vice-présidente Cloud et Cognitive d’IBM France, lors d’un point presse, hier matin à Paris. C’est ce qui a conduit au rachat de Red Hat en octobre 2018, rappelle-t-elle, IBM reconnaissant évidemment en Kubernetes l’orchestrateur de containers dominant. Le fournisseur américain a donc transformé l’ensemble de ses logiciels désormais nativement conçus pour le cloud et optimisés pour fonctionner sur la plateforme de cloud hybride OpenShift qui s'appuie sur Kubernetes. « OpenShift, Kubernetes et Linux, ce sera le socle technologique pour IBM », a souligné la vice-présidente Cloud et Cognitive, en présentant les 5 Cloud Paks, dévoilés en août par le fournisseur : Cloud Pak for Data, for Applications, for Integration, for Automation et for Multicloud Management. Ceux-ci rassemblent « l’ensemble de nos logiciels certifiés qui peuvent s’exécuter facilement en mode containers sur OpenShift ».
Ainsi, Cloud Pak for Data, pack modulaire avec des fonctions regroupées, permet de constituer une plateforme de gestion de données avec un datawarehouse, de la virtualisation des données, des outils de data science, d’intelligence artificielle, d’apprentissage machine, etc. Les logiciels conteneurisés que développeront les entreprises à partir de ces Paks pourront être déployés localement, sur le cloud d’IBM ou dans n’importe quel cloud sur lesquels l’offre est certifiée : AWS, Azure, Google, Alibaba… « On les développe une fois et on les déploie où l’on veut. C’est une grande avancée, cela met le choix entre les mains des clients qui ne sont pas liés à un fournisseur d’infrastructure », résume Agnieszka Bruyère.
OpenShift également proposé en mode managé
Ces 5 Paks comportent également les services essentiels, en particulier sur la sécurité, pour déployer dans le monde des containers en production industrielle, le chapitre 2 de la transformation numérique portant désormais sur « de vraies applications de production critiques », insiste la VP Cloud et Cognitive d’IBM France. Si le fait de fournir OpenShift de façon packagée doit faciliter le déploiement, la technologie de Red Hat nécessite néanmoins des compétences assez pointues. Elle est donc également proposée en mode managé, exploitée par IBM, tout en conservant pour les clients le choix du déploiement. « Une partie d’OpenShift peut se trouver dans notre cloud et une partie dans un autre cloud ou en local », précise Agnieszka Bruyère.
Cloud Pak for Applications apporte de son côté un environnement complet pour moderniser le portefeuille applicatif et « accélérer le développement d’applications créées pour Kubernetes », décrit IBM. Un choix est proposé aux clients entre les serveurs d'applications WebSphere, JBoss et les outils de développement et de data science qui englobent les technologies IBM et open source. « Nous fournissons des capacités technologiques mais nous accompagnons aussi les clients avec nos branches services. Par exemple, dans Cloud Pak for Applications, nous évaluons quelles applications peuvent être facilement transformées en containers », cite en exemple Mme Bruyère en insistant sur ce point. « Tout cela ne peut se faire sans une vraie démarche de services pour effectuer cette modernisation. Car l’autre enjeu pour les entreprises, c’est de pouvoir transformer leur DSI pour qu’elle s’adapte au cloud hybride, au multicloud, aux containers. La vraie préoccupation, c'est la façon dont les organisations vont s’adapter chez nos clients, c’est la vraie préoccupation », avertit Agnieszka Bruyère.
Changer l'organisation de la production informatique
Cloud Pak for Integration couvre pour sa part la gestion des API, l’intégration de données, la messagerie interapplicative, la gestion des événements avec Kafka, le transfert de données haute vitesse et les passerelles sécurisées entre environnements clouds et on-premise. Cloud Pak for Automation réunit des outils d’automatisation des processus métiers. Enfin, avec Cloud Pak for Multicloud Management, « l’enjeu, c’est que nos clients puissent changer un peu l’organisation de la production informatique », explique Mme Bruyère. Tous ces packs sont aujourd’hui disponibles. D’autres sont prévus dans le domaine de la sécurité, de Watson IoT et de la blockchain. Interrogé sur l’évolution de la tarification d’IBM, la vice-présidente Cloud et Cognitive de la filiale française, indique que le fournisseur travaille sur ses modèles financiers pour s’adapter au mode de facturation à la consommation, sans plus de précision. « Je n’ai pas le planning », coupe-t-elle court sur le sujet. IBM a déjà engagé une évolution dans ce sens sur son offre mainframe, tout juste étendue avec la sortie du z15 la semaine dernière.
Hier matin, IBM France a par ailleurs fait témoigner deux de ses clients, Mana-Vox et Sixense. Fondée par Kiti Mignotte, l'association Mana-Vox s'appuie sur la technologie cognitive Watson pour évaluer l'impact des entreprises sur l'environnement à partir de 1 500 sources d'information. L’outil qu'elle développe permet de présenter le risque environnemental perçu par la société civile pour permettre aux gestionnaires de risques d’adapter leurs pratiques en retirant de leurs portefeuilles les entreprises les plus polluantes. Dans le secteur du bâtiment, l'entreprise internationale Sixense, rattachée à Vinci Construction, est spécialisée dans la connaissance des sols, de l’environnement et des ouvrages. Elle a déployé dans le PaaS d'IBM son application Reality de suivi des données géoréférencées des infrastructures en phase de construction, a présenté hier Renaud Vetter, directeur Edition chez Sixense Platform Solutions. IBM a également donné la parole à son partenaire Berexia, un cabinet de conseil IT fondé par Fayçal Berghabi qui accompagne notamment les entreprises sur la gestion et la structuration de leurs données dans leurs projets de connaissance du client et de protection des données personnelles.
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