Pour augmenter la capacité de stockage de ses disques durs, Seagate annonce passer à la technologie HAMR (enregistrement magnétique assisté par laser) pour augmenter la densité des supports avec sa plateforme Mozaic 3+ (3 To par plateau). La famille de produits pour datacenter Exos Mozaic 3+ bénéficie ainsi d'une capacité de 30 To (10 plateaux de 3 To), grâce à l'utilisation de HAMR. Et dans la feuille de route dévoilée par le fournisseur, on découvre déjà Mozaic 4+ attendu en 2025 avec 4 To par support et Mozaic 5+ pour 2027 avec 5 To par plateau. Seagate entend donc augmenter cette capacité à un rythme pouvant atteindre 20 % d'une génération à l'autre au cours des prochaines années contre 8 % actuellement.
Après Mozaic 3+, Seagate compte bien monter jusqu'à 5 To par plateau en 2027 avec Mozaic 5+. (Crédit S.L.)
Lors d’un entretien avec John Morris, directeur des technologies chez Seagate, nous avons appris que les premiers clients livrés seront les hyperscalers à la fin du premier trimestre 2024.Le responsable nous a expliqué qu’en mettant à jour une baie de stockage dotée d’une centaine de disques durs 16 To pour des modèles 30 To, la capacité utile peut presque doubler dans un encombrement identique. Pour ce qui concerne le TCO, le gain en termes de consommation électrique est notable puisqu’un Exos X16 de 9,44 W affiche un ratio de 0,59 W/To contre 0,35 W/To avec un Exos 30 To. Ce dernier consommant un peu plus avec 10,5 W. L’économie d’énergie est toutefois de 40 % par To, même si au final la consommation totale augmente légèrement puisque l’Exos 30 To est un poil plus gourmand.
Les chiffres semblent avantageux pour Seagate, mais au final la consommation électrique ne baisse pas avec un même nombre de disques durs. (Crédit S.L.)
Grâce à une collaboration Showa-Denko pour le support et TDK pour les têtes de lecture, Seagate a développé un substrat en alliage de platine en super-réseau avec une coercivité magnétique accrue pour permettre un enregistrement de données précis et stable. Comme l’explique le fournisseur dans un communiqué, “la physique fondamentale de l'enregistrement à haute densité nécessite une taille de grain du support plus petite à l'échelle nanométrique. La difficulté réside dans le fait que les petits grains sont plus instables. Les alliages existants n'offrent pas une stabilité magnétique suffisante pour un stockage efficace et fiable”. Le processus HAMR nécessite un échauffement du grain afin de modifier son état, et Seagate y est parvenu en utilisant un laser nanophotonique intégré verticalement dans le sous-système d'écriture plasmonique. Les têtes de lecture, développées avec le concours de TDK, ont également dû évoluer pour exploiter les grains les plus petits. Toutes ces avancées fonctionnent ensemble grâce à un contrôleur spécialement développé (gravé en 12 nm chez TSMC) qui, selon Seagate, offre 3 fois les performances des solutions existantes. Et ce n’est qu’une question de temps pour que Seagate décline cette technologie dans ses disques durs IronWolf pour les NAS et SkyHawk pour la vidéosurveillance.
HAMR repose sur un laser nanophotonique qui produit un point de chaleur infinitésimal
sur la surface du support pour écrire les données de manière fiable. (Crédit S.L.)
L’arrivée de la technologie HAMR relance la course aux To dans la famille des disques durs, qui ont fort à faire avec la concurrence des SSD. Reste que le marché du stockage est toujours partagé entre flash, disques durs et bande pour répondre à tous les besoins en stockage et archivage.
Les HDD auraient peut-être disparu, si les SSD (communs) ne se limitaient pas à 4To.
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